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9 mois dans une high school américaine

Passer 9 mois loin de chez soi, chez des inconnus dans un pays quasi inconnu, c'est dur ! Mais c'est aussi terriblement enrichissant et une expérience incroyable. 9 mois aux Etats-Unis, je l'ai fait, et je vous le raconte !


Partir, je ne l'ai pas décidé en un jour, c'est une décision que j'ai mûrement réfléchie et mon départ, je l'ai minutieusement préparé ! Heureusement, pour m'aider dans mes démarches, PIE (Programmes Internationaux d'Echanges) était là.
PIE, c'est une association qui se décarcasse (moyennant quelques finances tout de même) pour faire partir des jeunes à l'étranger en immersion totale. C'est à dire qu'ils vous placent dans une famille d'accueil et vous trouvent une école dans laquelle vous passerez une année scolaire complète.
Plusieurs destinations sont possibles mais moi, ce sont les USA que j'ai choisis ! Après de longues démarches administratives et une fois ma famille d'accueil trouvée, je pouvais enfin partir pour l'aventure !
Voici donc pour vous, mon histoire racontée ! (Juste une dernière chose avant de vous laisser lire : cette expérience m'est propre. Aucuns de tous ceux qui ont fait le même voyage n'ont vécu la même chose. Les USA au même titre que la France sont pleins de diversité, une région ne ressemble pas à une autre, une école ne ressemble pas à une autre et une famille ne ressemble pas à une autre. De ce fait, tous ce que je raconte n'est pas à prendre au pied de la lettre mais est souvent à nuancer). Sur-ce, bonne lecture !


Premier contact et questionnements

Fin août/début septembre : hourra ! PIE m'informe que ma famille d'accueil est enfin trouvée !!!! (bah oui quoi, je commençais à désespérer, surtout que dans certains états américains, la rentrée avait déjà débutée depuis 2 semaines !).
M'enfin, la joie m'envahissait déjà puisque j'avais ma famille et que j'allais sous peu recevoir leurs coordonnées. Une fois que ce fût fait, nous avons pu lancer les démarches pour le Visa et j'ai pris mon premier contact : j'ai appelé celle qui allait devenir ma mère d'accueil durant presque un an à son travail (car le numéro de téléphone de la maison était erroné). Bon, en plus, son nom c'était Melissa et ils avaient écrit Merissa sur la fiche (pas top celui qui l'a tapé !). Enfin, j'ai pu apprendre quelques petites choses surtout qu'elle parlait lentement en articulant bien pour que je comprenne (héhé, pour ça elle était géniale, elle faisait toujours attention à parler correctement les premiers temps). Bon à priori, j'avais compris que je dormirais dans la chambre de la fille : Nikki, qui dormirait dans la chambre de son frère : Michael qui lui-même dormirait sur le canapé... EUH !!! Je me suis tout de même demandé si j'avais pas compris de travers, comment ça le frangin allait dormir dans le salon sur le canapé ? Je me suis vraiment posée des questions jusqu'à ce que par la suite je me suis rende compte que c'était bien ça !!! (bon, il paraît qu'il été déjà habitué à dormir là et sans l'avoir personnellement testé, le canapé avait l'air plutôt douillet mais quand même je me suis sentie gênée !).
Par contre, je tiens à dire que même si j'avais un peu peur d'y aller, jamais je n'ai remis en cause mon envie de partir. Je suis certaine que beaucoup devant ce qui les attend doivent paniquer mais pour moi c'était clair ! J'en avais marre de la France et il fallait je j'aille voir si l'herbe n'était pas plus verte ailleurs lol !


Le départ

Bon là je vous avoue que je ne me souviens pas bien de tout exactement ! Par exemple je ne saurais dire ce qui s'est passé le jour précédent ! J'ai très certainement rendue une dernière visite à mes grands parents mais je n'en suis plus sûre. J'étais tellement excitée à l'idée de partir que je n'ai pas trop fait gaffe à ce qui se passait autour de moi lol !

Enfin bon, je me souviens que mon avion devait être vers 10H et qu'il fallait être à Roissy CDG vers 8H, soit un lever vers 4H30/5H pour moi et mes parents puisqu'il faut au moins 2H30 pour faire Le Havre-Paris. Armée de ma valise et de mon sac archi pleins à craqué tous deux (bah oui je partais pour 9 mois, difficile de faire un choix dans ce qui est à emporter !), je m'en suis allée.

3 autres participant nous attendaient à l'aéroport ainsi qu'un responsable local de PIE pour nous donner nos billets d'avions. Deux partaient pour les USA et un pour le Canada. En sachant que nous avions en commun le vol Paris-Washington avant que nos routes se séparent.

C'est là, à l'aéroport que je garde un de mes plus beaux souvenirs. Si ma mère a fait un effort surhumain pour ne pas pleurer et rester très "digne" (!!!) elle qui pleure très facilement, mon beau-père en revanche avait l'air d'être franchement très penaud. Ça n'a l'air de rien comme ça, mais si je vous dis que c'est probablement la seule preuve d'amour tangible que j'ai eu de cet homme qui m'a élevé et qui est comme un père pour moi, vous comprendrez sûrement à quel point cela m'a émue. Il ne montre jamais ses sentiments, il les cache, les dissimule sous un aspect un peu bourru alors le voir triste de me voir partir ça m'a fait chaud au cœur et ça m'a fait de la peine pour lui. En fait, rien que d'écrire ça et d'y repenser j'en ai les larmes aux yeux. Ce souvenir m'est extrêmement précieux car pour une fois j'avais la preuve visible de son amour, je n'ai pas eu à le deviner.

J'ai donc fait mes aux revoir à mes parents (mon frère ne nous ayant pas accompagnés) puis avec les 3 autres et le responsable local, nous somme partis vers les guichets pour nous enregistrer et peser nos bagages.

Arrivée à Washington, j'avais une correspondance pour Roanoke où ma famille d'accueil m'attendait. Dans l'aéroport, le dépaysement commençait déjà : personne pour parler français et pas de responsable de PIE pour nous guider dans l'aéroport ce qui m'a été fatal je dois dire : / Les 3 autres étaient déjà eus leur vol depuis longtemps, j'étais seule et je m'ennuyais comme un rat mort. Rajoutez à cela qu'il me fallait prendre un "shuttle" pour me rendre à mon terminal or je ne savais pas ce que c'était, j'attendais donc calmement dans une des 3 ou 4 zones de l'aéroport. Heureusement, j'ai vu sur un petit véhicule "shuttle" en errant dans les couloirs et j'ai donc compris que ça voulait dire "navette" ! Ouf, mon vol était pour dans moins d'une heure, arriverais-je à temps au bon terminal ? (je flippe facilement alors...). Encore une fois ouf, j'y était enfin et plus que 45 min à attendre. Malheureusement c'est là que ça se gâte ! Mettez vous à ma place, j'ai peu dormis le soir de mon départ et j'ai un très long vol de je ne sais plus combien d'heures dans les pattes, je suis donc très fatiguée, je suis stressée et en plus, je ne comprends rien de ce que crachouillent les hauts parleurs ! (déjà qu'en Français faut bien écouter mais en anglais alors que vous débarquez et êtes crevée c'est même pas la peine...). Rajoutez à cela que fatiguée je pleure pour un rien, et si on me parle sans gentillesse je me referme comme une coquille car je ne veux pas qu'on m'engueule en plus.
Or, armée de mon billet, je me suis dirigée vers le guichet où l'hôtesse m'a sèchement dit qu'il était trop tôt ! Ni une ni deux, je suis allée me terrer dans un siège les larmes aux yeux. Le résultat ? Ah bah je vous le donne en mille, j'ai raté mon vol !!!! C'était un tout petit avion avec peu de passagers et comme je ne comprenais rien de ce que disait le haut parleur, et bien je n'ai pas osé m'approcher quand j'ai vu quelques personnes... Au bout d'un temps, je me suis courageusement approchée du guichet pour m'entendre dire que c'était trop tard... Bien sûr là, mes nerfs ont lâchés et je me suis mise à pleurer à grosse goûtes. Bon là l'hôtesse a appelé quelqu'un qui parlait français, il a vu mon cas, m'à envoyé à l'hôtel pour la nuit en attendant le prochain vol... Moi je voulais surtout qu'il prévienne ceux qui m'attendaient, il me l'a promis mais ne l'a pas fait... Donc le lendemain, un peu plus fraîche et dispose j'ai enfin eu mon vol et une heure plus tard, j'étais dans les bras de ma nouvelle famille :)


Premières impressions et nouvelle famille

Pour m'accueillir, j'avais mon contact local de PIE : Mr Ours qui était aussi le professeur de Français de ma future école. Il était là avec son grand sourire chaleureux avec une boîte de bonbon et un nounours avec un petit mot Aurélie dessus, vous savez, comme dans les films !!!! Il m'a dit bonjour, m'a raconté qu'ils s'étaient inquiétés de ne pas me voir, l'aéroport ne donnant pas de renseignements sur les passagers ils avaient dû déduire par eux-mêmes que j'avais loupé mon vol ! Mais qu'ils étaient très contents que je sois là. Eux s'était ma famille, ils étaient un peu plus loin : le père, la mère, le fils et la fille.

L'accueil a été magistral ! Vraiment ! Toujours comme dans les films, de grandes accolades, car de toute façon un américain ne fait pas la bise ni ne serra la main (sauf pour le business et encore). Sois on se dit salut sois on s'accole. Bizarrement, moi qui étais anxieuse, je me suis tout de suite sentie la bienvenue. Tout de suite ça a été comme si je faisais parti de leur famille. Il y a bien des choses que je reproche à ce pays mais en ce qui concerne l'accueil d'autrui, rien à redire. Il y a forcement des exceptions mais croyez moi, le peuple américain est un peuple chaleureux par nature !

Après ces "embrassades" il restait encore deux heures de route pour arriver "à la maison". Je me rends compte que je n'ai pas encore précisé mon lieu de destination final lol. Et bien ce lieu, c'était Bassett, en Virginie. Bien sûr vu que ce patelin peu s'assimiler à un des nombreux trous du cul du monde, vous n'en avez jamais entendu parler... En fait, pour un peu plus de précision, ce n'est pas très loin de Richmond (enfin à l'échelle américaine car quand vous savez que le Texas fait 10x la France et qu'il ne s'agit que d'un seul Etat vous savez tout...)

C'était le matin, alors sur le chemin nous avons été prendre un petit déjeuner dans quelque chose entre la station service et le restaurant. Rien qu'avec ce petit bout de chemin j'étais émerveillée car les USA, c'est spacieux ! Ici en France, à la campagne, les maisons sont espacées mais là, il en est de même dans les petites villes. Pour vous faire une idée, imaginez que toutes les maisons de campagne ne soient pas au milieu de champs mais au milieu de terrains verdoyants avec aucunes séparations (pas de buissons ou de lignes d'arbres pour séparer ni même cacher les maisons à la vue des automobilistes) !!! Quant aux routes, elles sont bien larges, les petites rues coupe-gorge ne doivent exister que dans les très très grandes villes !

Niveau nourriture, j'ai aussi vu des choses, notamment le beurre qui se situe entre notre beurre et notre margarine, c'est mou, c'est limite "poreux" et ça tourne facilement à l'huile. Bon et puis j'ai aussi eu ma première vision de ce qu'était les "refills". En gros, vous payez votre tasse/gobelet etc car on vous l'apporte vide si boisson chaude et remplis à ras bord de glaçons si boisson froide. Ensuite les serveuses se baladent avec des boissons et proposent de vous le remplir et re-remplir à volonté !!!

Après cette petite pose déjeuner, nous sommes rentrés au bercail. De l'extérieur, la maison me paraissait bien grande, en briques rouges et avec un immense terrain herbeux avec une espèce de mini forêt tout au fond. Là, je me disais "whouahh" surtout qu'en France, j'habite un petit appartement ! Un fois rentrée je me suis quand même demandée ou j'avais débarqué, faut avoué. Imaginez un peu le décor, une maison avec des meubles en bois rustiques, du bordel en veux-tu en voilà (et encore ils avaient rangé pour mon arrivée) et surtout, surtout ! Des têtes de biches & cerfs et un lynx empaillés !!! Et oui bienvenu dans une famille de chasseurs ! Enfin, moi je débarquait, j'étais bien heureuse d'être enfin arrivée à bon port et puis j'étais surexcité de cette nouvelle vie qui commençait (surtout dans un dépaysement pareil) !

Ce premier jour, je crois que j'ai aussi fait la connaissance d'un peu toute la famille puisqu'ils habitaient à proximité. Résultat, je comprenais 1/5 de ce qu'on me disait (en général, ohhh she's beautiful, oh she's soooo thin !!!) mais ce que je comprenais très bien en revanche, c'est que j'étais absolument la bienvenue ! Tout le monde s'est montré chaleureux et merveilleux avec moi ce qui incombait énormément vu ma personnalité. Quand j'arrive chez quelqu'un, j'ai toujours très peur de gêner, je me sens mal à l'aise, pas à ma place, une seule petite réflexion me fait craquer et me rend encore plus mal à l'aise ! En revanche là, jamais je ne me suis sentie mieux que cela pour un premier contact, j'ai été littéralement adoptée par TOUTE la famille dès la première seconde et j'en aurais pleuré tant ça me faisait du bien !

Quant au choc culturel (que vous comprendrez en lisant la suite), il n'a pas été trop grand pour moi car avec tous ce que j'avais pu voir à la télé, ce pays n'était pas un eldorado mais plutôt un enfer ! J'exagère un peu mais en fait, ce qui m'a le plus choqué, c'est de voir à quel point des choses que je pensais outrancières et exagérées au possible étaient en fait vraies ! A tel point que j'ai envie de dire que les films Américains quand ils ne sont pas de science-fiction, sont hautement réalistes ! Ce n'est pas forcément que "de la télé" ! Aujourd'hui encore, je vous avoue que ça me choque et ça me dégoûte aussi un peu parce que notre société tend à devenir comme la leur et ça c'est vraiment très flippant !


L'école

Quasiment dès que je suis arrivée, je suis allée à l'école, la rentrée avait déjà commencé. Ça m'inquiétait car je me demandais comment j'allais rattraper mon retard même si je n'étais pas plus stressée que ça. Nikki de son nom de baptême Nichole (là bah, vous prenez un de vos nom, vous le tournez à votre sauce et vous en faite votre nom officiel, votre nom de naissance n'apparaîtra que sur de rares documents officiels par exemple, un de mes camarade s'appelait Lloyd Alan à la base, détestant son premier prénom, il se faisait appeler Alan qu'il orthographiait Alyne) et Michael, allaient eux aussi à Bassett High School. Comme Nikki avait 17 ans et une voiture, je n'ai jamais eu à prendre un de ces "magnifiques" bus jaunes. Beaucoup d'étudiants ont une voiture donc il y a un gigantesque parking devant le lycée et chacun à sa place attitrée. Les bus jaunes quant à eux sont parqués le long de l'entrée. (pas très loin, il y avait le stade de foot avec ses gradins et tout et tout).

Donc déjà, j'avais beau être dans un ville minuscule à l'échelle américaine, le lycée était déjà imposant en superficie. Par contre, le bâtiment en lui-même n'avait pas d'étage. Je suis rentrée et là j'ai direct été voir la conseillère d'orientation (probablement en la présence de Mr Ours qui s'occupait de moi et de deux autres étudiants allemands et d'une étudiantes Tchèque) pour évaluer mon niveau et voir quel cours j'allais prendre (en tant qu'étudiante d'échange j'en avais certains d'obligatoires et aussi si je voulais passer mon diplôme). Pour les premiers semestres j'aurais cours d'algèbre II, de français IV, art plastique II et de biologie II et je serais dans la classe des "senior" (c'est à dire en terminale).

Les cours marchent par semestre et vous en avez jusqu'à 4. Tous les lundi à vendredi durant 6 mois, vous aurez dans le même ordre ces 4 cours qui durent chacun 1H30 avec une pose de 5/10 minutes entre chaque pour changer de salle et aller chercher vos affaires dans votre "locker" (casier). Le lycée est sur 3 ans, et vous faîte comme vous voulez mais sur ces 3 ans il vous faudra faire au moins 2 semestres d'algèbre, 3 de français, un d'une langue étrangère etc. (j'ai plus ou moins inventé les chiffres car je ne les connais pas). Donc la dernière année, si vous vous êtes bien démerdé il se peut que vous n'ayez que 2 cours, soit 3H dans la journée tout comme Nikki ! (sympa 3 heures de cours par jour non ?)

Les contrôles se font assez souvent et sont des QCM (questionnaires à choix multiples), tout comme les exams d'ailleurs ! Une salle de classe ressemble étrangement à ce qu'on voit à la télé : des élèves à leur petite table, les sportifs avec leur veste aux insignes du lycée, parfois les cheerleader dans leur costume, un livre, une feuille et un cayon à papier avec devant eux un prof à un bureau ou bien à un pupitre !

Chaque profs (sauf matière spéciales comme cuisine-journalisme-sport-arts plastiques...) ont un livre de cours comme celui des élèves mais avec en plus à chaque fin chapitre les questions de l'interro ! En gros, un prof américain, ça se contente d'expliquer le bouquin, et de faire s'entraîner les élèves car les contrôles (et les réponses) sont déjà toutes faîtes !!!! Sérieusement, je n'ai de ma vie jamais eu aussi peu de devoirs (j'ai dû en avoir 4/5 fois dans l'année !), je n'ai jamais autant glandé, et pourtant, je n'ai non plus jamais eu de meilleures notes !!!!! En plus, la plupart des profs incorporent des "bonus points" à leurs devoirs. Les notes sont sur 100, mais si vous répondez bien à tout et à la question bonus, vous pouvez avoir 110 voire 115 sur 100 !!! A l'arrivée, c'est à dire le jour de la remise des diplômes, les "têtes de promo" arrive à une moyenne générale sur 3 ans de plus 100 sur 100 !!!!!!!! (nb : entre 95/110 = A+, entre 85/95 = A etc.)

Du coup, comme je n'ai jamais trop foiré mes étude durant mes années de lycée, ils ont transposés mes moyennes en France à celle des USA. Par exemple, un 12 de moyenne avec une moyenne de la classe à 12,5 m'octroyait un A+ dans la matière.
Au final et puisque j'étais dans un Etat (la Virginie) qui donne la possibilité à ses étudiants d'échange de passer le diplôme, je me suis retrouvée avec les honneurs car j'avais une des meilleures moyennes de tout le lycée !!! En plus, comme je n'avais que des A et un A de conduite, je n'ai même pas eu à passer les examens ! Bah oui, avec des A et un A de conduite, vous n'avez pas d'examen à passer. Ensuite, plus votre moyenne est mauvaise, plus vous aurez à obtenir de points aux examens (qui prennent place pour chaque matière à chaque fin de semestre. Si vous n'obtenez pas votre module vous pouvez le recommencer le semestre suivant ou bien aller à "summer school"=> école d'été. Avec ce système il n'y a pas de redoublement. Les gens qui n'ont pas leur diplôme ont soit quitté l'école, soit se sont fait virer). Avec ce système, non seulement les élèves ne prennent pas du tout de notes mais en plus, le peu qu'ils ont, on le leur reprend en fin d'année pour qu'il ne puisse pas le revendre !

Avec ça, vous pouvez imaginer le niveau scolaire américain, ok je ne suis pas bête et j'avais déjà finit le lycée quand j'y suis allée mais honnêtement, si vous apprenez les choses par cœur, vous êtes obligé de réussir ! Je savais mieux lire l'anglais et comprendre Shakespeare que beaucoup de mes camarades (en plus les tests des cours d'anglais consistait en des questions de compréhension de texte, comme au collège chez nous !).

L'école c'est à 100% comme à la télé, la seule différence réside dans le fait qu'ils ne sont pas tous beaux et minces. Sinon, il y a les casiers, les profs qui sont très proches des élèves pour certains, et avant tout il y a cette notion de "popularité" qui est très importante. Bine plus qu'en France il y a les groupes d'élèves "in", les meneurs, ceux qu'on admire, et puis il y a les "outcasts", les "freak" et les "geeks", tous ceux qui sont mis au ban de la communauté scolaire parce qu'ils n'ont pas le look qu'il faut ou bien par ce qu'il ne "socialisent" pas à outrance. A vrai dire, sans mon statut d'étudiante d'échange, on m'aurait catégorisé comme "indésirable" puisque je suis toujours en noir, parfois avec des colliers cloutés et que j'écoute de la musique "alternative"...

En fait, même si j'étais bien acceptée par le petit groupe d'élèves que je connaissais, on ne peut pas dire que j'ai été un modèle d'intégration car je refusais d'adhérer à ces standards "du plus sportif", "du plus à la mode" etc. En plus, vous n'imaginez pas la prison qu'est un établissement américain ! Comme il y a l'air conditionné, pas besoins de fenêtres ! Seules de rares classes en possédaient et elles étaient fermées en permanence et obstruées par d'épais stores. Les néons étaient vifs et offraient une lumière suffisante c'est vrai mais moi je devenais dingue de ne pas voir la lumière du jour entre 8H30 et 3H ! Je devenais dingue d'être parquée car durant ce temps, impossible de sortir ! Les récrées et le déjeuner se passaient intra muros (euh remarquez, parfois les "senior" avaient le doit de déjeuner sur un bout de pelouse surveillés par un flic en uniforme) ! Je doute qu'il en aille de même pour tous les établissements de l'Amérique mais il en était ainsi du mien !

Je vous parlais de flic tout à l'heure et ce n'est pas une rigolade, il y en avait un en permanence d'en l'établissement avec des caméras dans chaque couloirs ! Il y avait un "dress code" (code vestimentaire) qui interdisait aux filles de montrer leur nombrils, les bretelles de leur soutient gorge (pas de spaghetti top donc), plus que leurs genoux une fois assises (=pas de jupe au dessus du genou) et les garçon n'avaient pas le droit de montrer leurs ... épaules ou bien de porter des pantalons qui laissent voir leur caleçon ! Bien entendu cette liste est exhaustive et moi, on me laissait aller en cours avec des "petites" robes lol mais bon si j'avais été américaine, ça n'aurait pas passé. Il est aussi interdit et cela je suis quasi certaine que ça vaut pour le territoire tout entier que des t-shirts comprenant des insultes, faisant références à des race (que ce soit en de bons termes ou pas) et des t-shirt "pornos" sont bien entendu interdit et peuvent consister un motif de renvoi ! En parlant de cela, un jour un des deux étudiants Allemand a eu quelques problèmes car il portait une chemise "Playboy" avec des milliers de petites images de femmes pas très vêtues dessus.

Enfin, mon école, comme bien d'autres avait une politique "zero tolerence". Le principe est simple, vous pouvez vous faire virer (à jamais) pour possession illégale d*accrochez vous bien* aspirine !!!! Et oui, politique zero = si on vous choppe en train de fumer (illégale avant 18 ans), si vous êtes bourré en cours (illégale avant 21 ans), si on trouve une arme/de la pornographie/de la drogue... Dans votre casier (qui peuvent être fouillés à tout moment), que vous insultez un de vos camarade, qu'on vous choppe avec des médicaments (imaginez que les diabétiques qui ont besoin d'un injection d'insuline ne peuvent pas se la faire eux-mêmes et doivent passer par l'infirmerie) etc etc etc et bien vous serez viré avec très peu d'espoir de retrouver une autre école pour vous reprendre.

Enfin je dirais ceci : mon école, celle d'une extrêmement petite ville me semble déjà caricaturale, mais en fait, c'est loin d'être encore le cas, puisque dans certaines, il y a des détecteurs de métaux à l'entrée, il y a de terribles problèmes de gangs et de molestation de certains élèves, dans d'autre les élèves doivent avoir des sac à dos en plastique transparent etc... Imaginez jusqu'où la psychose va (le pire étant qu'un lycée américain est potentiellement un grand lieu de danger !).

Je pourrais encore rajouter d'autres choses mais je pense que vous avez déjà une bonne vison de ce que j'ai vécu à l'école !


Loisirs & Camarades

Ce paragraphe est pour moi le plus difficile à écrire car c'est celui qui m'apporte le plus de regrets (même si en général je ne regrette pas du tout d'être partie). En fait j'ai même encore quelques réticences à en parler.

C'est juste qu'au début, c'était génial, géant, trop méga top quoi ! Je débarquais et Nikki (c'est elle qui voulait une étudiante d'échange pour je suppose lui changer les idées) était dingue de moi et m'emmenait partout avec elle pour montrer son "adorable étudiante d'échange personnelle". Donc au début (disons les premier mois et demi), ça a été génial, j'allais un peu partout, je voyais du monde, je sortais les week-end etc. Seulement voilà, Nikki en bonne petite fille (petite garce en fait) surper_archi-trop-gâtée par ses parents (elle a tout ce qu'elle veut) s'est bien vite ennuyée de moi. Tel un jouet de Noël qui ne vous plaît plus, elle m'a laissé dans mon coin esseulée à la maison, frustrée car dépendante d'elle puisque excepté dans les grandes villes, il n'y a aucun transport en commun (si ce n'est les bus scolaires). Et puis vu la taille du territoire, impossible d'aller où que ce soit à pied (surtout que les bords de route sont dangereux, on pourrait vous tirer dessus, vous écraser délibérément ou encore vous kidnapper ! Ne riez pas, je suis certaine que ça arriverait) !

Donc une fois que Nikki ne m'a plus adressé la parole que pour se vanter de ci ou ça (genre, "oh devine quoi ? J'me suis trop éclatée ce week-end, j'étais trop bourrée c'était trop cool blah blah blah" alors que moi je m'étais fait chier comme un rat mort à la maison, elle faisait la fête et ne me demandais même pas si ça m'intéresserait...). A partir de ce moment, j'étais tributaires d'autres personnes : des grands parents (qui venaient nous chercher moi et Michael après l'école puisque Nikki travaillait), des parents avec qui j'allais parfois dîner dans une Steak House (un genre de Buffalo Grill, y'a quasi que ça là-bas) ou bien avec qui j'allais au supermarché et parfois au centre commercial (oui ça a beau être une ville minus', elle a un supermarché, plein d'autre moyennes surface, un centre commercial, des tas de Fast Food, y'a vraiment tout sauf les transports en commun !).

Donc parfois je pouvais me changer un peu les idées, mais ce n'étais jamais seule, j'étais vraiment à la merci des autres et en plus comme je déteste demander qu'on m'emmène ici ou là ça n'a pas été facile, la plupart du temps, j'étais à la maison à me faire chier, à avoir envie de manger des trucs qui n'existaient pas dans la maison. Je devais passer au moins 5H sur Internet par jour puisque c'était mon seul lien vital avec le monde et avec des gens à qui je pouvais parler. Croyez moi, à cette époque, j'avais vraiment pleins d'amis sur le net (et sans eux, sans Juliette, Mona et le chat the Newflesh plus particulièrement je ne sais pas si j'aurais vraiment survécu ! Moi qui me sentais emprisonnée chez moi en France, ce n'était rien comparé à ça !).

Heureusement aussi que Mr Ours était là. Il n'a rien pu faire pour moi, car à part Nikki, j'aimais énormément ma famille et je ne voulais pas en changer. Nous étions 4 étudiant d'échange à sa charge et parfois ils nous invitait chez lui pour faire des cookies, nous emmenait faire les magasins pour Noël etc. Un homme très gentil, compréhensif et ouvert d'esprit avec qui je pouvais avoir de réelles discussions (discuter avec un élève américain d'un sujet sérieux relève limite de l'exploit).

En fait, je ne parlais pas spécialement avec ceux qui étaient en cours avec moi mais plutôt avec un petit groupe d'amis que je voyais entre les cours et à la cantine (30 minutes de pause seulement). Malheureusement, je n'ai jamais pu les voir en dehors des cours à cause de mon manque de locomotion et aussi du fait que pour la plupart ils avaient beaucoup d'activités extrascolaires (par ailleurs, rares sont ceux qui n'en ont aucunes). Donc, même si je les aimais beaucoup, on ne peut pas dire que j'ai eu une réelle chance de vraiment les connaître et d'inter agir avec eux : (

En fait, les seules personnes qui ont vraiment su me sortir de ma misère morale ont été Bobbie Jean (BJ) et Blair. BJ est la cousine de Nikki et bien qu'à l'époque ils avaient tout deux 19 ans, ils étaient déjà marié. Ça m'a toujours fait halluciner parce qu'en plus ils ont l'air de tout sauf de gens sérieux avec tous leurs piercings (la dernière fois que je les ai vu il en avait au moins une dizaine chacun). J'ai passé pas mal de mes week-ends avec eux à me saouler avec Blair et à avoir de grandes discussions avec lui et ensuite dormir sur leur inconfortable canapé lol. Sans eux deux, j'aurais très probablement craqué pour de vrai, on peut dire qu'ils ont vraiment été là pour moi quand j'en avais le plus besoin et ça, c'était vraiment fantastique !

En fait, pour conclure se paragraphe, je dirais que j'étais tellement "socialement misérable" par moments que parfois, juste un sourire de quelqu'un éblouissait ma journée de quelques rayons de bonheur. Et pour cela, Jonathan était le roi ! Chaque fois que je le voyais dans les couloirs, il me souriait et me prenait dans ses bras et whoooooahhhh je vous assure que ça me faisait un plaisir immense parce que ça me faisait me sentir au moins un peu "spéciale". En plus, il n'y avait rien d'ambigu dans ses gestes ce qui leur rajoutait encore de la force. Donc voilà, un GRAND GRAND GRAND merci à Jonathan, BJ & Blair et Mr Ours qui ont su me mettre un peu de baume au cœur quand cela n'allait pas :)


Nourriture

Je dirais que leur nourriture est encore en deçà de la mesure de leur réputation, c'est gras gras gras que du gras et des produits "fat free" (=sans gras) !... Un hamburger est une chose encore plus rebutante que par chez nous car ça luit de mille feux (graisseux). D'ailleurs, là-bas, les sopalins étaient quasi les meilleurs amis de mes repas ! Au début, rien que la vue de ce qu'on me présentait me coupait direct l'appétit ! Je déteste le gras alors forcement on ne peut pas dire que j'étais très heureuse de voir ce que l'on me proposait...

Quant à mon régime alimentaire, il a été très simple durant 9 mois : au moins un cheeseburger ou une part de pizza par jour ! Ensuite, les repas variaient extrêmement peu : riz, macaronis & cheese (des macaronis avec du fromage orange à hamburger liquide ou en poudre à mélanger aux pâtes), haricots rouges, maïs et pour aller avec soit du poulet style KFC (poulet tout gras entouré de panure et frit), du steak haché ou de la viande de biche (tué par la famille).

Remarquez que les repas là-bas ne sont pas pris en famille, en gros, maman cuisine, laisse les casseroles sur les plaques chacun prend une assiette et une fourchette (le couteau ne servant uniquement que pour la viande non mangeable avec la fourchette seule ou à la main) se sert et vas, manger où il le souhaite (devant la télé, dans sa chambre, à côté de l'ordi etc.).
Il est très rare que des familles américaines prennent de réels repas en famille. D'ailleurs, même lorsqu'on allait déjeuner ou dîner chez de la famille le repas se passait de même, on se servait et ensuite tout le monde partait dans son coin ou formait de petits groupes.

En fait, en un an, je n'ai pas beaucoup mangé, je crevais limite de faim parfois avec pas grand chose à grignoter (car les souris s'en chargeaient à ma place grrrr) et pourtant, j'ai pris 3/5 kilos en 9 mois ! Bon malgré tout et même si j'avais acquis des joues de hamster, on me sortait encore que j'étais "thin", c'est à dire pas bien grosse. Remarquez, ce qu'il y a de choquant aux Usa, c'est qu'il ne semble pas y avoir de juste milieu ou très peu. Les gens sont soit obèses, soit maigre à force de régime et de pilules coupe faim ! La nourriture est grasse au possible, pourtant dans les supermarchés, ça relève de l'exploit de n'avoir de des produits non allégés dans son caddie (si encore on en trouve !). Je n'ai jamais été capable de trouver un yaourt non allégé ! Mais pourquoi sont-ils si gros alors ? C'est simple, peu de calories au 100g donnent beaucoup de calories si vous en mangez 300g, or là-bas, les quantité sont astronomiques ! L'eau et le lait ne se vendent pas à la bouteille mais au bidon et les bouteilles de Coca et autres sodas (dont la liste est magistralement longue) font 3 litres ! En plus je pense que vous n'avez pas idée du nombre de chaînes différentes de fast food qu'il existe (Mc Do, KFC, Pizza Hut, Taco Bell, Wendy's, Herby's etc)

Enfin bon, il est claire qu'en 9 mois, je n'ai pas vu l'ombre d'un vrai fromage, la crème fraîche était toujours bonne après un mois d'ouverture (!!!) et mes repas se suivaient et se ressemblaient sauf dîners spéciaux (j'ai par exemple mangé de l'écureuil à l'église ainsi que de l'opossum et une de mes grand-mère faisait un délicieux "blueberry delice" dont je me damnerais pour avoir la recette). Mais grosso modo, j'ai vécu 9 mois d'horreur culinaire ! (si cette partie vous intéresse particulièrement et que vous parlez anglais, je peux vous envoyer une discussion que j'ai eu avec une américaine à ce sujet et qui est très intéressante).


Télévision & censure

Ah, la télé, quel délicieux sujet que celui-là... Alors petit bilan, combien avons-nous de chaînes (hors câble et satellite) ? Ah oui, c'est vrai, 6, dont une cryptée quasi en permanence... Bah là-bas, ça dépends des états mais je dirais qu'il y en a bien au minimum une trentaine-cinquantaine ! Quelques chaînes sont nationales (CBS, la Fox, Comedie Central...) et d'autres sont locales. Toutes ont un point commun : no sex, lots of violence and lots of ads.

Résumons en français pour ceux qui n'ont pas suivit : no sex => la moindre petite paire de seins est brouillée. J'ai même eu l'occasion de voir une pub avec une Barbie topless au bord d'une piscine qui avait elle aussi ses seins cryptés !!!! Par contre mettez vous une pastille autocollante sur les mamelons et là il n'y aura plus de cryptage... Allez comprendre ! (bon par contre vous passerez après minuit). En fait, il en est de même pour les fesses : avec un string ficelle pas de censure, sans rien il y a censure.

Lots of violence : violence à gogo (bah oui, vous comprenez, le sexe c'est pô bien ! La violence en revanche, ça ne choque personne !). Ne vous inquiétez pas que des dessins animés censurés en France tels que Dragon Ball Z passent à des heures de sorties d'écoles... Quant aux JT et autres articles dans le journal, si vous avez vu "Bowling for Columbine" vous aurez pu remarquer qu'ils entretiennent une peur permanente. Chez nous, un reportage intitulé "un enfant mordu par un chien" sera là-bas intitulé "attention, un chien pourrait tuer votre enfant". Non et puis en plus, là-bas, bizarrement les coupables potentiels sont dans 98% des cas noirs ou hispanique, en fait, seuls les serials killer semblent être blancs si on les écoute... (bon chez nous, on soupçonne souvent les noirs et les arabes mais ce n'est rien du tout comparé à la psychose américaine).

Enfin, j'aimerais attirer votre attention sur une chose que je trouve franchement encore plus pitoyable : la censure radiophonique/de la musique. Vous connaissez tous les petits stickers noirs "explicit lyrics". Bon en France, faut avouer, on s'en balance et un parent ne refusera pas d'acheter un album à son enfant à cause de ce sticker. Par contre aux USA, ils ont une réelle incidence sur les ventes, à tel point qu'il y a deux sortes d'albums pour un même titre d'un même artiste. La version avec le sticker, et la version "edited" sans le stickers car les "gros mots" ont été purement et simplement effacés. Avez-vous déjà remarqué que pendant certains clips de rap américains, les chanteurs remuent leurs lèvres mais aucun son n'en sort ? Et bien c'est tout simplement que c'était des "gros mots" et qu'ils ont été effacés. Sur une chaîne publique ou à la radio, les titres sont censurés, tous les titres (certains d'ailleurs n'y passe même pas puisque la moitié des paroles a disparût...). La censure télévisuelle qui instaure des "bip" là où les mots gênent n'est rien à côté de cela puisque parfois certains passent même à la trappe. En fait, le pire mot qu'un américain puisse prononcer c'est "fuck" et tous ses dérivés (fucking, fucked, fucked-up, motherfucker, fucker etc. <= en plus, dans une phrase en anglais, on peut intercaler des fuck un peu partout ce qui ne facilite pas la tâche des censeurs)

Enfin voilà, dans ce pays, un film ultra violent ne choquera que de rares personnes, par contre, un reportage sur le cancer du sein se retrouvera quand même censuré et on s'insurge devant une toute petite insulte...


Revenir

Au retour, j'étais très triste de les quitter même si je n'en pouvais plus de ce pays dans lequel j'étais coincée et absolument dépendante d'autrui, d'un autre motorisé, d'un autre qui s'appelait Nikki et qui n'en avait plus rien à foutre de moi depuis belle lurette... J'étais triste car à part elle, tous les autres ont été des amours et je les aime énormément. J'aimerais tant les revoir mais je sais que ce ne sera possible que lorsque j'aurais assez d'argent pour me payer un billet d'avion et surtout que je sois assez vieille et ais le permis depuis assez longtemps pour pouvoir louer une voiture. J'ai trop été traumatisée par ce manque de transports en communs. Malheureusement, je n'ai que peu de contacts avec eux car mon interlocuteur principal est toujours Nikki et que pour ne pas changer elle ne m'aide pas... J'ai demandé une fois, deux fois les adresses des autres membres de la famille et j'attends toujours... (elle est la preuve vivante qu'en pourrissant gâtant ses enfants, on en fait des monstres)

Toutefois, j'étais heureuse de revenir en Franche, j'allais retrouver tous mes repères et surtout mes amies. J'allais pouvoir aller où je voulais, faire ce que je souhaitais. Je n'étais pas non plus si ravie que cela de rentrer chez moi mais force est d'avouer que la situation à la maison s'est grandement améliorée. Déjà, ma pourriture de frère était un peu moins chiant et moins collant qu'avant et puis surtout, quand vous revenez d'un si long et si lointain voyage, on ne vous regarde plus tout à fait de la même façon. Bien sûr vous avez grandement mûrit, mais même si ce n'était pas le cas, on ne vous considèrerait quand même plus de la même façon. Après, on vous vois avec des yeux nouveaux, vous avez fait preuve de beaucoup d'indépendance et de force de caractère et comme en plus, on ne vous a pas vu depuis longtemps, l'attitude des autres change à votre égard. Depuis, je ne vis plus ma vie à la maison comme si j'étais dans une prison dorée.

Ensuite, au retour, il vous faut un temps d'adaptation car c'est fout ce qu'un langage s'oublie vite ! Vous n'avez plus parlé le votre durant 9 mois si ce n'est durant quelques conversions familiales et avec vos amis ou bien sur Internet alors parfois vous ne trouvez plus le mot français, vous n'avez que son équivalent anglais en tête et comme votre famille n'en parle pas un mot, vous vous débattez avec des périphrases lol. Et en plus, ne vous inquiétez pas que pour parler, vous parlez puisque vous rendez visite, le plus vite possible, à toutes ces personnes que vous avez abandonné en France. Or ces gens vous posent des questions et comme ce sont toujours les même en plus, non seulement vous vous débattez mais en plus vous devez expliquer les même choses encore et encore et encore. En gros, vous en avez au moins pour un mois avec en plus tous les gens que vous rencontrerez au cours de votre vie et qui vous reposeront les même questions car ils viennent d'apprendre que vous avez séjourné 9 mois aux USA. Rajoutez là dessus que certains sont en pleine illusion amérique=pays de la liberté et sont en pâmoison devant vous alors que d'autres sont anti-américains et vous demandent limite méchamment ce que vous êtes allé foutre là-bas ! Je vous laisse imaginez les longs et passionnant débat qui peuvent s'en suivre (surtout si on ose me dire que les USA sont le pays de la liberté, parce qu'entre nous, on est mieux en France, les USA ne sont un pays de libertés que pour ceux qui n'en ont aucunes dans le leur).

Enfin, il vous faut reprendre une vie normale ce qui veut dire que vous reprenez un rythme de vie "normal" et que vous retournez à l'école. Il faut finir le lycée pour la plupart et commencer des études supérieures pour les rares "vieux" comme moi. Vous avez 2 mois de vacances pour vous remettre dans le bain, vous débarrasser du décalage horaire et penser à ce qui vous attend : du travail. Vous êtes désormais loin d'une école qui marche par QCM et de cours durant lesquels vous ne foutez pas grand chose et n'avez pas trop d'efforts à fournir... Franchement, si j'avais dû repasser une année au lycée pour repiquer mon BAC, ça aurait été très dur, bien plus que de commencer un BTS qui m'a valu 2 ans de pseudo vacances... J'avais des devoirs et je devais prendre des notes mais bon, on ne peut pas dire vu le niveau que je me sois non plus trop foulée.

En tout cas, j'ai acquis une grande confiance en moi, j'ai perdu un peu de ma timidité et je sais que je vaux quelque chose, à vrai dire, j'ai eu le droit à tellement de compliments en un ans sur ma beauté et mon intelligence que j'ai finit par y croire, bon ok, je savais déjà que je n'étais pas aussi bête que mes pieds, par contre pour la beauté, ça a été une révélation pour moi lol, non pas que je me trouvais moche mais bon, même encore maintenant, je ne pense quand même pas mériter tous ces "ohhhhhhhh" et "aaaaahhhhhhhh" auxquels j'ai eu droit même si je suis désormais consciente que je pourrais jouer de mon physique avec certaines personnes si je le voulais.


Donc voilà, c'était mon expérience ! J'ai mis beaucoup de temps à écrire tout cela (entre 6 et 8 heures tout de même) et certains passages ont été plutôt difficiles alors j'espère ne pas vous avoir trop ennuyé et vous avoir appris quelques petites choses sur la société américaine (même si bien sûr ce que j'ai vécu et ce qui s'est produit ne vaut pas forcément pour les USA tous entiers et que surtout, la vie dans les grandes villes ne doit pas être tout à fait la même).

Un grand merci à ceux qui m'auront lu jusqu'à la fin :)
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Publié le 24 novembre 2004
Modifié le 30 août 2004
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