Pinturault aura des ailes Posté par rmcriolo le 06/11/2013 00:00:02
Selon les publicités que l'on peut voir à la télévision ou que l'on peut écouter à la radio, cette boisson énergisante à base de taurine, adulée par la jeune génération, donnerait des ailes. Des ailes, Alexis Pinturault n'en a pourtant aucun besoin pour briller sur les pistes du monde entier mais cela n'empêche que la marque autrichienne est parvenue à attirer la pépite du ski français, le futur énorme talent du ski alpin mondial. Pour Red Bull, le marketing passe forcément par le sport. On voit déjà cela par l'écurie de Formule 1, Red Bull Racing dont son pilote Sebastian Vettel peut devenir champion du monde pour la quatrième fois en cas de bonne performance ce matin au Grand Prix d'Inde. Mais on le voit aussi par le football avec les équipes des New-York Red Bull et des Red Bull Salzbourg, dans les sports extrêmes dont les évènements et les shows sont d'ampleur internationale. Depuis quelques années et quoi de plus normal pour une entreprise autrichienne qui aime à ne pas oublier d'où elle vient, Red Bull s'est attaqué au milieu du ski en attirant notamment des skieurs alpins et non des moindres avec Lindsay Vonn, Aksel Lund Svindal et plus dernièrement la star locale Marcel Hircher. Mais ne souhaitant pas s'arrêter là et voulant traverser les Alpes, Red Bull est parvenu à convaincre Alexis Pinturault à la fin du mois de septembre.
Pinturault n'est pas forcément le sportif français le plus connu et reconnu mais cela s'explique aisément par le fait que le ski alpin ne jouit pas d'un écho suffisamment porteur en France pour le porter à la lumière. Pourtant, Pinturault mérite bien que les projecteurs se tournent vers sa figure. Mais ce n'est pas le cas en Autriche où le ski fait partie entière de la culture populaire. Là-bas, les skieurs sont adulés comme des rockstars et Alexis Pinturault est considéré comme l'une de ces rockstars. On a pu s'en apercevoir jeudi lors de la présentation officielle des skieurs pour l'ouverture de la saison à Sölden justement en Autriche. Et il n'y en a pas que pour les Autrichiens. Au bas mot, le natif de Moûtiers passa près de trois quarts d'heure à répondre aux diverses sollicitations entre la presse, les signatures d'autographes et les demandes de photos par des fans conscient d'avoir devant eux le futur du ski mondial "commencer la saison ici en Autriche qui est le temple du ski alpin où tout le monde est à fond, c'est un véritable plaisir. Le bonheur, c'est que tout le monde est gentil. Il y a beaucoup de respect et de passion, ça fait du bien et ça remonte l'excitation" se réjouissait le jeune skieur tricolore.
Une liberté totale chez Red Bull
Entre deux photos demandées par des midinettes de quinze ans, il trouvait le temps de parler de sa toute fraîche collaboration avec la firme autrichienne Red Bull "les dirigeants de Red Bull étaient déjà venus me voir à la fin de la saison 2012 pour me sponsoriser mais je n'avais même pas vingt-et-un ans, je me sentais trop jeune, trop frais pour me disperser dans de la pub ou autre chose parce que je me focalisais presque exclusivement sur le sportif. Ils avaient été très respectueux et avaient pleinement respectés mon choix en me précisant que si je changeais d'avis, la porte serait ouverte". La marque aux taureaux rouges et Pinturault gardèrent le contact jusqu'à cet été "ils m'ont recontacté au début du mois d'août. J'ai réfléchis, je leur aie fais part de mes réticences, de mes questionnements, mes interrogations et j'ai été conquis". Evidemment, cet accord débouche sur une rémunération significative même si ça n'a pas été le seul point qui permit de l'attirer. Pinturault poursuit "je vous assure que ce n'est pas l'argent qui a dicté mon choix. En fait, j'avais peur de ne plus être libre, de m'éloigner de Courchevel alors que j'y suis profondément attaché. Je craignais également d'être trop plébiscité et que ça joue sur mes performances sur la piste mais Red Bull laisse vraiment beaucoup de liberté".
Avec Red Bull, Alexis Pinturault ne fais pas que des photos pour les magazines. L'entreprise de boisson répond aussi à tous ses besoins "avec Red Bull, c'est un peu à la carte. Ils te bichonnent comme un Prince si tu leur demandes et ils te laissent complètement tranquilles si tu préfères ne pas trop changer tes habitudes". A titre d'exemples, Red Bull encadre toute la carrière de Lindsay Vonn. Ils lui donnent un entraîneur, un préparateur physique, un kiné et tout ce dont elle a besoin alors qu'Aksel Lund Svindal garde l'entourage qu'il avait avant. Pinturault pencherait plus pour le Norvégien "Ils peuvent te filer un logement, un kiné si tu en as besoin. Comme ça, je pourrais éviter de rentrer tout le temps en France. Pour le repos, c'est bien aussi".
Et dernier point positif, c'est que Red Bull n'empiète sur rien "je tenais à rester avec un encadrement français. Je ne voulais pas changer de staff aussi parce que cette sensation d'appartenir à un groupe avec le groupe France, j'adore ça. Et Red Bull me permet de rester avec le staff français donc j'ai vraiment l'impression d'être en total liberté" expliquait le gamin à peine âgé de vingt-deux-ans. Quoi qu'il arrive, Red Bull compte sur le Français, lui qui n'a pourtant encore jamais été médaillé lors d'un Championnat du Monde, et qui n'a pas remporté de globe de cristal. Mais c'est l'avenir de la discipline et la firme autrichienne en a pleinement conscience. La délégation française aussi comptera sur lui pour briller lors Jeux Olympiques d'hiver et même sans ailes, Pinturault volera sur Sotchi...