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Ma douce Ophélie
Posté par dwige le 29/03/2005 00:00:57
Fait à kystalia,
Le 28/02/36.

Ma douce Ophélie,

Considère cette lettre comme étant la dernière de ma main, car ma vie est sur le point de prendre fin. Le froid commence à envahir mon corps. Depuis la semaine dernière, mes crises sont de plus en plus fréquentes. J'ai peur de te revoir dans ces moments-là ; je préfère me cloîtrer dans mon appartement, le temps que ça passe. Je n'ai jamais voulu te mêler à mes problèmes, mais par la présente je me sent obligé de te dire la vérité, car j'ai rompu le pacte que j'avais fait avec moi-même : celui de ne pas assouvir mes instinct ténébreux. Le mal m'envahit de plus en plus, et pour ta protection j'ai décidé de mettre fin à mes jours. Je t'aime Ophélie, et je veux avant toute chose, que tu connaisses la vérité à mon sujet.
Sache que je n'ai pas toujours été cet étudiant discret et attentif que tu as connu. Sache que le jeune homme que tu as aimé durant ces 2 ans, ce garçon que tu as rencontré sur les bancs de la Fac, et qui t'a prouvé à quel point il était reconnaissant du bien que tu lui prodiguais... A énormément changé. L'heure est venue de faire tomber les masques. Ophélie, je suis possédé par un démon...
Je n'essai point de te faire peur, pour ensuite te réconforter, non. Ceci est la pure vérité, et il n'est pas trop tard pour que tu l'apprennes. Tu sais très bien que mon esprit rationnel ne m'aurait jamais poussé à te raconter des mensonges. Je t'en supplie, le sujet de mon mal est bien compliqué et demande une grande compréhension de ta part, et surtout... Ton silence. Cela restera entre nous. J'aurai pu me suicider sans jamais te parler de mes souffrances,... Mais le corps de ma petite sœur qui est sous mes yeux en ce moment même, m'amène à t'écrire cette lettre avant de mourir.
Tout a commencé à l'orphelinat, lorsque j'avais 6 ans. A l'écart des jeux de mon âge, que mes camarades aimaient tant, je prenais plaisir les après-midi, à coller mon visage contre le portail en fer forgé qui donnait sur la rue. Là, je me sentais bien. Personne ne faisait attention à moi, et je regardais inlassablement les quelques passants qui s'aventuraient dans cette rue sombre et très humide. Un jour un clochard est venu s'accroupir devant moi. Son regard qu'il posa sur moi était fort étrange : à la fois glacial et diabolique ; la pâleur de son visage faisait ressortir ses yeux injectés de sang. Malgré son aspect mystérieux, quelque chose me poussait à être sympathique avec cet homme qui me posait de nombreuses questions sur ma vie. Il avait pris cette habitude de venir s'accroupir au même endroit, et de me demander si j'étais heureux. Bien sûr que non, je ne l'étais pas... Mais comment dire à un homme qui sent la misère, que vous êtes malheureux ? Non, cela était impossible.
Et pourtant à force de martyrisassions à l'orphelinat, j'ai finit par tout dire à cet homme. Je n'aurais jamais dû... Je me souviens encore de ce jour. Il faisait beau, et le visage en larme, le visage collé contre les barreaux remplis de rouille, je me confiais à un inconnu. Celui-ci m'écoutais attentivement, et lorsque j'eu fini, un sourire se dessina sur son visage ridé, et d'une voix mélancolique, presque charmeuse, il m'a dit : "Viens". Et j'ai tiré le lourd portail pour m'enfuir avec cet homme, qui me conduisit dans un recoin très sombre de la ville. Lorsqu'il me reparla, sa voix n'était plus du tout la même, elle était sèche et horrible : "Sache que je suis le dernier de mon espèce petit. Ma mère m'a fait subir des mutations génétiques, pour pouvoir résister au monde moderne. Désormais ma peau résiste aux rayons du soleil, j'ai un reflet dans le miroir... Aussi, mes besoins en sang ne sont plus les même que mes ancêtres. Mais je commence à me faire vieux, et pour préserver ce sang si précieux qui coule dans mes veines, je dois te passer ce lourd fardeau ; celui de trouver des personnes dignes de faire parti de notre espèce, et tu leur fera ceci... ", et sur ces dernières paroles, il me mordit le cou, faisant jaillir le sang de ma jugulaire, qu'il aspirait. Puis il partit, me laissant sur le dallage glacé de la rue.
Comme si de rien n'était, je suis ensuite revenu à l'orphelinat, en demandant mon chemin aux passants. Habitués à voir des gamins se blesser, personne ne se préoccupa de savoir pourquoi le col de mon manteau avait des taches brunes. Et c'était très bien ainsi, car je voulais que cela reste secret.
Jamais jusqu'à mes 18 ans, je n'ai ressenti l'envie de boire du sang ; et jusqu'alors, j'avais toujours cru que le vieillard avait voulu m'effrayer avec ses histoires de vampires. Mais je n'ai jamais eu l'occasion de revoir cet homme. Depuis ma majorité, je récents parfois cette envie diabolique la nuit ; et le seul moyen est de m'enfermer dans mon appartement, et d'attendre calmement que la crise se passe. Au début j'avais beaucoup de mal à contrôler ces nouvelles pulsions qui étaient en moi ; mais petit à petit, et l'expérience venant, j'appris les bons gestes à avoir.
Mais aujourd'hui, j'ai brisé mon pacte : celui de ne jamais faire ce que l'inconnu m'avait dit... Celui de ne jamais exsanguer quelqu'un. Ophélie... Je serai maudit à jamais ! Mes doigts qui se portent à la commissure de mes lèvres, me prouvent que ce n'est point un rêve : ma bouche est emplie de sang encore frais. Ma propre sœur Ophélie ! Cette sœur qui m'avait adopté, et qui venait juste prendre de mes nouvelles... Elle est arrivée au mauvais moment... Jamais je ne pourrai oublier la faute que je viens de commettre. "Je m'en remet à toi seigneur,... Je vais venir te rejoindre... "
Ophélie, j'ai confectionné un pieux pour me donner la mort. A l'heure même où tu finis de lire cette lettre, tout sera déjà fini. Je ne te demande qu'une chose : garde le secret. Oubli moi. Je t'aime Ophélie...


Damien.

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Re: Ma douce Ophélie
Posté par lylhipuce le 29/03/2005 18:27:36
Sa part un peu en c***lles ton histoire, mais je ne m'attendait pas du tout à ça, ce qui prouve que tu es bon dans l'art des cachoteries.

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Re: Ma douce Ophélie
Posté par cmarie le 29/03/2005 19:10:59
J'ai bien aimé... On s'attend pas du tt a ca squi nous pousse a lire la suite. Trés "belle" histoire.

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Re: Ma douce Ophélie
Posté par dwige le 30/03/2005 16:36:35
merci a tous. Merci mille fois.
vous me faite rougir !!!

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Re: Ma douce Ophélie
Posté par dwigo le 21/01/2006 16:47:30
dwige est mort !Le pauvre, c'est moi qui l'ai tué (hihi !)
De loin c'estson meilleur texte !

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