Je me meurs Posté par jpwankenobi le 20/08/2004 07:50:03
Relativité du temps...
Bonjour à tous qui vivez au même rythme que moi.
Il me faut rompre un silence devenu trop lourd à supporter car un événement exceptionnel m'est arrivé aujourd'hui.
Mon existence va prendre fin.
Alors que je vivais tranquillement ma vie sans aucun souci, que je venais juste d'atteindre une maturité et une taille imposante, une autre vient au monde et bouscule mon univers.
Mais que je vous raconte d'abord un peu ma vie avant de vous dire en quoi elle a été bouleversée.
J'ai eu une vie trépidante depuis ma naissance en Asie centrale.
J'ai grandi à une vitesse inimaginable tandis que d'autres végétaient.
J'ai été témoin de la naissance de dizaines d'entre nous, plus vieille qu'eux que j'étais.
Je les ai vu grandir et s'épanouir sans jamais atteindre ma stature et ma renommée.
Je les ai senties jalouses et respectueuses, conquérantes et raisonnables, grandissant dans mon ombre gigantesque.
J'étais la plus belle, la plus inaccessible.
J'étais.
Les autres ne faisaient que me suivre.
J'ai vu des météorites embraser le ciel en une pluie d'étoiles continuelle, des fleuves inconstants changer sans cesse le cours de leur lit au long de leur existence.
J'ai vu les plus vieilles d'entre nous s'user puis repartir à la poussière d'où elles étaient issues à l'origine.
J'ai vu et souffert de soudains et terribles bouleversements climatiques.
Le gel, le vent et les grandes chaleurs ont tour à tour été mes amis puis mes ennemis.
C'est maintenant toute vieillie et ratatinée sous leurs assauts incessants que je viens vous dire ce que j'ai ressenti au plus profond de moi hier.
Une autre vient au monde.
Je me meurs rapidement.
Je l'ai sentie dans mes entrailles, au plus intime de moi-même.
Elle est le danger ultime pour moi.
Dans quelques instants, je ne serais plus.
Cela a commencé par de petits soubresauts, je vacille doucement tandis que mon univers tout entier va basculer d'ici peu de temps.
Déjà je perds l'équilibre.
Ma vision du monde est faussée, penchée.
Les angles sous lesquels j'avais l'habitude de le voir ont changés.
Je découvre d'autres aspects, d'autres cotés.
Et ma force et mon unité me quittent.
Je suis désemparée car j'étais la plus forte et la plus belle.
Sensations nouvelles et désespoir certain devant mon destin inéluctable.
Des pans entiers de moi s'en vont au gré du temps qui défile à une vitesse toujours plus vertigineuse. Abîme insondable dans lequel je sombre de plus en plus vite.
beuh... je suis vraiment conne... jen ai la preuve... je en suis pas sûr de comprendre le texte....
on peut m'expliquer....
bien sûr sa parle de la terre... mais pk ne fait-elle ke commencer a mourir... d'ailleurs peut-on dire kelle meure ou kelle vit ? Je veux dire, on eput dire k'elle meure depuis al nuit des temps et en mm temps dire k'elle n'est encore k'en train de s'épanouir... com la vie, com la mort, ki peu dire si on est en train de mourir ou en train de vieillir ou encore en train de grandir? kelles différences? on sapproche chak jour un peu plus de la mort depuis notre naissance...
menfin sinon ya vraiment un mank... mais bon... un point de vue très étrange...
Re: Je me meurs Posté par jpwankenobi le 20/08/2004 07:50:03
Bon, je fais une petite mise au point.
Le personnage qui narre cette "histoire" "est en fait une montagne, dans mon esprit tortueux (mais pas tant que ça en fait...) l'Everest, point culminant du monde, qui sent naître une autre montagne qui finira dans des temps incroyablement futurs par la faire chanceler. Elle sent donc sa fin "proche".
Alors que le sherpa en fin d'article est là pour redonner une dimension humaine du temps. Il ne voit pas les changements qui surviennent car trop "dilués" dans le temps.
C'est donc, du point de vue de deux référentiels différents, une petite reflexion sur la notion de temps qui passe.... Plus vite pour certains que pour d'autres... A+ JP
Re: Je me meurs Posté par jpwankenobi le 20/08/2004 07:50:03
Voilà le morceau manquant....
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Le sherpa était emmitouflé et s’était mis à l’abri du vent qui soufflait rageusement, semblant vouloir l’arracher de la paroi.
Lui, pauvre humain soumis aux caprices du temps d’une vie trop courte mais que sa philosophie lui permettait d’appréhender et d’accepter.
Il vénérait cette montagne si belle, si éternelle et constante, qu’en 65 ans de vie il n’avait jamais vu changer…..