Extrait du site https://www.france-jeunes.net

A l'Est du nouveau : le Rock Russe


Le groupe de lolita Tatu a ouvert une fenêtre sur la Russie ; bien plus vieux que la Pérestroïka, le rock russe fait preuve d'une inventivité et d'un dynamisme qui tranche avec les stéréotypes du rock anglo saxon et l'abrutissement de la télé-réalité. Gavarit po Russki ?



En ce qui concerne la musique populaire Russe, nous nous étions arrêtés aux chants de Noël d'Ivan Rebroff à écouter entre les blinis et la bûche un soir de réveillon. Les plus cultivés pouvaient citer Vladimir Vissotsky, plus connu chez nous comme le mari de l'actrice Marina Vlady. Le mérite de Tatu (qui s'écrit Taty en cyrillique) a été de faire souffler un vent frais venu tout droit de l'Oural. Mais y a t'il un rock ou des rocks Russes ?

Des constantes se détachent tout d'abord :
- L'accent se porte plus sur les mélodies et les textes que sur le beat et le groove.
- Les voix qui viennent d'une culture classique sont souvent très belles.
- La langue mélodieuse rend très expressif le chant dans les ballades mélancoliques comme dans les morceaux joyeusement endiablés.

La culture Russe a toujours hésité entre les lumières de l'Occident et l'attachement aux racines Slaves. Le rock Russe n'échappe pas à la règle :

- dans la première catégorie, on retrouve la dance de Tatu (L'album anglais est beaucoup moins bien réussi que la version originale), le rock électrique de BI-2, le métal inspiré d'Aria, le pop rock de la sublime Zemfira. Les textes, même si on ne les comprend pas (au fait vous comprenez les rappeurs américains ?), sont de qualités. Ceux d'Aria sont notamment écrits par une poétesse Russe. Côté musique, rien de révolutionnaire, les arrangements sont typiquement rock et nerveux avec un revival marqué pour les années 80.


- La deuxième catégorie se distingue par des orchestrations slaves avec des apports de la musique populaire. On retrouve des instruments comme l'accordéon ou la balalaïka avec des choeurs tout droit sortis de l'armée rouge comme chez le phénoménal groupe Lube. Les thèmes collent aux préoccupations de l'homme de la rue qui trouve que son pouvoir d'achat a baissé depuis les privatisations. Il n'est pas rare que la chanson se termine en Kazat Schot, genre I will survive puissance 10. Le groupe de Ska Léningrad, lui, s'inspire des chansons de poivrots pour gueuler des chansons truculentes et iconoclastes ; a écouter d'urgence ! Enfin Ivan Kupala, adopte une démarche proche de Deep Forest pour faire revivre les mélodies traditionnelles sur des rythmes new age.

Voilà un petit aperçu, mais on aurait pu parler des Mummy Troll, de Chicherina ou de Machina Vremieni... Pour en savoir plus, allez sur mon site ! Ecoutez du Rock Russe.
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