Extrait du site https://www.france-jeunes.net

La Bête du Gévaudan


Entre 1764 et 1767, de nombreux massacres eurent lieu dans la région du Gévaudan, en Lozère. On attribua ces meurtres à caractère anthropophage à un grand loup, "la Bête du Gévaudan". De nombreux témoignagnes de l'époque porteraient à croire que l'on ait affaire à un "loup-garou"...



La première victime, une jeune fille de quatorze ans, fut retrouvée égorgée dans la région boisée du Gévaudan, en juillet 1764. Une semaine plus tard, ce fut le tour d'une autre fillette, massacrée dans des conditions aussi horribles. Ainsi, durant près de trois mois, sept victimes furent dénombrées. Leurs cadavres présentaient un point commun flagrant : leurs coeurs ne furent jamais retrouvées. Un évènement d'une telle importance affola la population, qui réclama l'aide de la gendarmerie locale et de l'armée. De grandes battues furent donc organisées, mais toutes échouèrent. On se demanda alors si la "Bête" s'était enfuie.


Mais en octobre, elle surgit à nouveau. Une jeune femme de vingt ans fut retrouvée mutilée. La semaine d'après, ce fut le tour d'une enfant de dix ans. Les mois se succèderent et le nombre de victimes ne cessa d'augmenter avec une régularité accablante. Le 19 novembre, une femme de vingt-et-un ans; le 25, une vieille de soixante-cinq ans. En décembre, le rythme s'accentue, d'autant que l'audace de la "Bête": en l'espace de quinze jours, elle aura fait six victimes. Durant le mois de janvier, un groupe de sept enfants essaie de prendre la "Bête" de front. Ils y laissèrent deux de leurs compagnons mais parvinrent néanmoins à la faire fuir. Douée d'une extrême agilité et d'une intelligence stratégique hors du commun pour un animal, cette anomalie de la nature fascine et fait peur.



Le 7 février 1765, un grande battue réunissant près de 20 000 hommes fut organisée par les Denneval, père et fils, louvetiers de profession. Ils abattent rapidement des dizaines de loups de grande taille, mais les massacres ne s'arrêtèrent pas pour autant. Contraints de demander l'aide de l'armée, on leur envoya des Dragons, ceux-là même qui avaient commis de nombreuses exactions dans la région. Mais les recherches n'aboutirent à rien et les Denneval, découragés, cédèrent leur place à Antoine de Beauterne, porte-arquebuse du Roi et Grand Louvetier du Royaume. L'affaire prend de plus en plus de considération que le nombre de victimes augmente.
Les battues reprennent de plus belle, sous le commandement de Beauterne. Sans aucun résultat.

Un curé témoigne de sa vision de la bête : "Il faut remarquer que cette vilaine et dangereuse bête est d'une agilité sans égale, tantôt on la voit d'un côté, tantôt de l'autre, dans le même jour, on la voit à 7, à 8 lieux de ce premier en droit et c'est ce qui fait croire à plusieurs qu'il y en avait nombre de cette même espèce, d'autant mieux qu'elle se démontre de différentes façons, tantôt elle paraît fort grande, tantôt fort petite; elle se redresse sur les deux jambes de derrière et dans cette position elle badine de ses deux pattes du devant; pour lors elle paraît de la hauteur d'un homme de taille médiocre..."
Le fait que la bête ait la faculté de se tenir debout sur ses deux pattes arrières avait convaincu les villageois que le monstre n'était pas un loup, mais un homme-loup, un loup-garou ! La suite de l'hisoire leur donne raison...


Le 16 août 1765, deux garde-chasses rencontrent Jean Chastel, un homme qui vivait dans la forêt, et après une vive altercation avec ce dernier, ils l'arrête et Jean Chastel est emprisonné du 21 août au 2 septembre.
C'est étrangement durant cette période que la "Bête" arrête de faire des victimes et que la région du Gévaudan retrouve son calme.

La "Bête" était-elle un homme ? Quel était le rapport avec Jean Chastel ? Bien des questions se posèrent, mais aucune n'eut de réponse. Toujours est-il qu'après que Jean Chastel soit libéré, faute de preuves tangibles, les massacres recommencèrent à nouveau. Et l'animal sévit durant des mois entiers jusqu'en juin 1767, date à laquelle une petite armée s'enfonça à nouveau dans les bois du Gévaudan.
Parmi les soldats se trouvait Antoine Chastel, père de Jean Chastel. Il avait pris soin de prendre de placer dans son mousquet une balle d'argent, sachant qu'une telle balle pourrait traverser le peau épaisse et rugueuse de la bête. Celui-ci, posté sur la Sogne d'Auvers, eut la chance de voir arriver sa proie. Il eut le temps de faire une prière, de plier ses lunettes, de les mettre dans sa poche, de se signer, d'épauler son fusil et de faire feu...et de voir la "Bête" tomber raide morte.
Les témoignages décrivent l'animal comme "un énorme "mâtin" aussi grand qu'un taureau d'un an avec de longs poils hérissés, une grosse tête, le poitrail large et blanc maculé de tâches roussâtres, une crinière noire sur le dos allant de la tête à la naissance de la queue qu'elle avait fort longue et qui battait ses flancs."


Le mystère de la "Bête" reste encore inconnu de nos jours. La bête était-elle un loup-garou ? Si tel était le cas, alrs Jean Chastel n'y fut pour rien, car il réapparut sain et sauf quelques jours après la fin du massacre. De l'histoire de la France, jamais un animal n'avait causé autant de carnage. Entre juillet 1764 et juin 1767, la "Bête du Gévaudan" donna la mort à environ 180 personnes.


A bientôt !
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