Manifestants mis en échec au tunnel du Mont-Blanc

Des gendarmes mobiles ont, côté français, repoussé quelque deux cents manifestants à l'aide de grenades lacrymogènes. Il n'y a eu ni blessé ni arrestation, et les opposants, qui occupaient le rond point d'accès à la rampe du tunnel, ont reflué vers la route de Chamonix.

Deux convois de poids lourds ont pu alors franchir l'ouvrage vers 01H00, chacun dans un sens, escortés de forces de l'ordre. Le premier, composé de deux camions hollandais et d'une camionnette, est passé côté italien. Peu après, cinq camions immatriculés en France, Italie, Hollande et Belgique, sont arrivés côté français. Quelques caillassages ont été observés.

De nombreux véhicules de gendarmes mobiles avaient escorté le convoi se rendant en Italie sur les derniers kilomètres menant au tunnel, peu avant l'intervention d'autres forces de l'ordre devant la rampe d'accès. Vers 02H30, une partie du dispositif policier a été levée, alors qu'un nouveau convoi de cinq camions effectuait la traversée du tunnel dans le sens Italie-France.

Mardi, à l'appel de l'Association pour le respect du site du Mont-Blanc (ARSMB), de 2 à 4.000 personnes avaient manifesté sans incident pour dénoncer le passage de trop nombreux poids lourds à fort tonnage dans la vallée et pour exiger davantage de ferroutage, ce système consistant à mettre des camions sur des trains. Du côté italien, l'accès avait été bloqué une partie de la journée par 150 manifestants.

Laure Schmutz, adjointe au maire de Servoz, présente lors de l'intervention des forces de l'ordre, a dénoncé "cette action (qui) va échauffer tout le monde encore plus dans la vallée et qui nous rendra plus déterminés contre le retour des camions". "J'espère que les nouveaux ministres sauront entendre notre voix qui est celle de la raison", a-t-elle ajouté, avant de former le voeu qu'une "solution intelligente soit trouvée au niveau européen".

Le trafic des poids lourds vers et depuis l'Italie s'était reporté après le drame du 24 mars 1999 du tunnel du Mont-Blanc, qui avait fait trente-neuf morts, sur celui du Fréjus (1,6 million de camions/an). Mardi, 1.500 à 2.000 personnes ont bloqué la circulation pendant plusieurs heures sur le l'autoroute Maurienne A43 qui y mène. Ils exigeaient un rééquilibrage du trafic transalpin des poids lourds entre les deux tunnels, la vallée de Chamonix devant selon eux accepter une partie de ce trafic.