Tout commence par la découverte d'un tourbillon de joie et de rire, d'insouciance et de gaité !
La défonce, cette source d'évasion, matrice de délires inovants, porte ouverte sur de nouvelles dimensions, sur un monde irréel dont seule notre imagination possède la clé, nous emporte dans de festives orgies où l'oubli règne en souverain...
Fumées hypnotiques, vous avez brisez en moi le fil de la réalité, largué les amars du concret, mené mon cerveau à une osmose céleste qui surpasse le nirvana, plongé ma conscience rêveuse dans les réfléxions complexes de l'existence, dévoilé à mes yeux un jour encore inconnu, que l'innocence ne m'avait pas offert...
Il n'est dur pour personne de forger autour de soi ce petit cocon qui n'appartient qu'à nous, de tisser joint aprés joint, taf aprés taf, un univers reflet de nos envies, d'où la lumière émane, plus chaleureuse que celle d'une mère, et où la raison céde la place aux douces utopies que nourrit notre folie...
Mais quand les vents nous ont portés trop haut vers l'infini, il n'est pas facile de retomber... Comment quitter ces cieux qui remplissent notre vie d'illusions de bonheur, de paix ?
La raison ne nous est donnée que lorsque le tourbillon se déchaine, emprisonnant un corps replié sur lui même de lourdes chaînes, supliciant une âme apathique jusqu'aux hurlements, ouvrant des yeux larmoyants sur la macabre scène de la vie, déchirant à jamais les passions les plus fortes...
Le temps se perd en nous même, l'action s'évanouie en pensées, le monde peu à peu se referme, ne nous laissant bientôt plus que nos propres contrées à explorer... Cette liberté qui nous semblait donnée apparaît maintenant comme la pire des prison !
Epuisement, étouffement, lassitude, besoin d'air... Le rire d'efface, l'humour avec... Cet oasis a bien perdu de son charme... Le quotidien l'a bouffé, l'habitude l'a rongé...
Aux aspirations succède la démotivation, à la clairvoyance l'aveuglement, aux sentiments l'indifférence, à l'extravagance l'introversion, à la douceur d'un joint son apreté... Plus qu'une seule idée, obsédante, omniprésente : se libérer, s'évader de cette dépendance destructive !
D'un champ fleuri, il ne reste qu'un désert cahotique, où peu à peu, j'essaie de redonner les couleurs de la vie. Le piège n'est pas là où on le croit...
A bientôt !