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GOERING, MENGELE, FRANK, HESS, SAUR avaient des enfants. Que sont-ils devenus ?


Certains noms sont durs à porter en Allemagne. HESS, MENGELE, GOERING, nazis notoires, avaient des enfants. Que sont-ils devenus après la guerre et aujourd'hui que pensent-ils de leur père ?



Niklas et Norman FRANK

"Tout a basculé quand j'ai vu les première photos d'Auschwitz. J'ai compris ce qui s'était passé", dit Norman FRANK. Un père aimé devient à ses yeux un meurtrier. Norman, né en 1928, et Niklas, né en 1939, haïssent leur père Hans FRANK, qui fit "gouverneur général de Pologne" au service d'HITLER. On l'appelait "le boucher de la Pologne". La seule chose que Norman regrette est qu'on ait pendu son père au lieu de le fusiller comme un soldat. Selon Norman, le père avait été un bon avocat, mais, faible et corruptible, il se voua corps et âme au nazisme, même après avoir cessé de croire à la victoire allemande. En 1951, à 23 ans, Norman émigré en Argentine. Pour revenir en 1955. Et se marier en 1959. Mais il ne veut pas d'enfants : "Après tout ce que je sais de nous, la lignée des FRANK doit s'éteindre". Niklas a étudié le droit, l'histoire, la sociologie et abandonné les études pour devenir journalistes. En 1987, il a publié un livre intitulé Le père Un règlement de comptes.


Edda GOERING

C'est la fille, née en 1938, de l'actrice Emmy SONNEMANN et du Reichsmarschall GOERING. Des historiens assurent qu'Hermann GOERING avait voulu donner à sa fille le même prénom que MUSSOLINI à la sienne. "Faux. Mon prénom vient d'une vieille légende des héros ger maniques que vénéraient mes parents", dit Edda GOERING. Elle fut baptisée le 4 novembre 1938. Son parrain était HITLER. Hermann GOERING adorait sa fille. Il passait des heures à jouer avec elle et l'appelait "petite princesse". Il l'accompagnait à ses cours de danse. Pour elle, il est resté le "héros" de la Première Guerre mondiale, l'as de l'aviation décoré de l'"ordre pour le Mérite". Elle regrette ce qu'on a fait aux Juifs. "Mais mon père n'était pas fanatique. On pouvait lire la paix dans ses yeux. HITLER par contre était fanatique... " En juin 1946, GOERING écrivit de prison à sa fille, pour son huitième anniversaire, une lettre qu'elle a gardée : "Je l'ai beaucoup aimé et on voyait qu'il m'aimait beaucoup. C'était un bon père et je l'ai toujours regretté. " Edda GOERING vit aujourd'hui à Munih, célibataire, sans profession.


Wolf Rüdiger HESS

Wolf Rüdiger se bat encore pour prouver que son père, en 1987, ne s'est pas suicidé dans sa prison de Berlin, mais qu'il a été assassiné par ses gardiens. Pour lui, c'était en messager de paix qu'il était parti en avion le 10 mai 1941 vers l'Angleterre. Il a été victime d'une méprise et d'une injustice des Alliés. Pour Wolf Rüdiger, les lois racistes de Nuremberg de 1935 n'étaient que la traduction en allemand de la volonté des juifs orthodoxe de vivre séparés des autres confessions. Quelques nazis les ont seulement mal comprises. Et il pense que l'invasion de la Pologne en septembre 1939 était destinée à protéger les minorités allemandes que les Polonais assassinaient. Le fils de Rudolf HESS a passé son baccalauréat en 1956 et son diplôme d'ingénieur en 1962. En 1959, il a refusé de servir dans la Bundeswehr sous prétexte que les Alliés avaient condamné son père parce qu'il avait rétabli en 1935 le service militaire obligatoire. Après la mort de son père, Wolf Rüdiger a été victime d'une attaque cardiaque.


Rolf MENGELE

Rolf a rendu visite à son père en 1977 au Brésil. Il se souvient d'un homme affondré, apeuré. Rolf pense que son père n'était pas totalement responsable. "Pourquoi n'a-t-on pas puni le supérieur qui a envoyé mon père à Auschwitz ? Mon père n'était qu'une toute petite pièce dans la grande machine. Mais avoir été à Auschwitzest considéré comme un crime. " Des années durant, sa mère et d'autres membres de la famille ont raconté à Rolf, né en 1944, que son père était mort sur le front russe après s'être battu en héros. Mais en 1956, Josef MENGELE vint d'Amérique du Sud revoir sa famille. Il ne fut pas très gentil envers son fils, le comparant à son cousin, "meilleur que lui en tout". A seize ans, Rolf apprit que son père était "le médecin d'Auschwitz". Ce fut la honte et l'échec scolaire. Il écrivit à son père au Brésil. Les réponses furent assez désagréables, pleines de remontrances. Rolf réussit pourtant son bac, sa lience en droit et s'établit, en 1972, avocat à Fribourg. Il alla revoir son père incognito au Brésil. Un an et demi après le père mourut à l'âge de 77 ans. Pour Rolf, un grand soulagement. En 1986, on reparla de MENGELE dans la presse. En 1987, Rolf fit changer son nom : "Mes enfants ont le droit de faire leur vie sous un autre patronyme. Je pense que mon père a eu le sort qu'il méritait. Je ne le plains absolument pas. "


Karl SAUR

Karl voit les choses plus calmement aujourd'hui que dans sa jeunesse. Il en voulait à son père à l'époque, d'avoir servi HITLER comme adjoint d'Albert SPEER. Il est sans illusions : Karl SAUR père était un fervent du IIIème Reich. Mais à l'école, alors que le jeune Karl, né en 1944, avait dix ans, des professeurs lui dirent que le nazisme avait aussi ses bons côtés et que son père avait été "très bien". En 1966, le père mourut : "Sa mort fut pour moi une surprise, mais je n'ai pas pleuré. " En 1969, Karl fonda sa maison d'édition, pour devenir journaliste en 1971, carrière qui l'a mené à la rubrique culturelle du Spiegel. Un jour qu'il interviewait Franz SCHÖNHUBER, président du parti d'extrême droite, Les Républicains, celui-ci, ancien Waffen SS, lui déclara qu'il pouvait être fier de son père qui fut un homme extraordinaire. Karl répondit : "Je n'ai pas de raison d'être fier de lui. "
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