Extrait du site https://www.france-jeunes.net

La colo, c'est pas du gâteau !


Cet été, sous la canicule, j'ai animé trois colos d'une semaine avec des enfants de quatre à huit ans, et je vous ai ramené quelques petites anecdottes, j'ai pensé que ça pouvait vous faire marrer !



La colo, c'est pas du gâteau !

Rappelez-vous, les veillées au coin du feu, les gentils anim's, les activités, les tentes, tout le barda, pour vous, c'était les vacances, mais pour les animateurs, un peu moins ! Passez de l'autre côté du miroir ! Suivez-nous, les monos, dans notre combat quotidien : contenir la sauvagerie des enfants !

5 heures du matin, mon portable me tire douloureusement d'un sommeil empli de rêves complètements absurdes, lundi 4 août, départ pour la colo.

Mon dieu, il est 5 heures et il crève déjà de chaud en cette canicule d'été 2003 (on s'en souviendra).
Moi qui avais pris l'habitude de me lever aux aurores (14H30) me voilà sous une douche tiède, me préparant psychologiquement à la semaine qui m'attend : un séjour avec les 4/8 ans.

Que je suis enthousiaste, sous la lune rousse (jolie couleur, si l'on oublie qu'elle est due à la pollution), j'attends le bus, assise sur mon sac de voyage, à mes côtés mon inséparable compagnon de route : mon jumbé.
J'ai dans la tête des tas d'activités, de chansons, et bien sûr des arguments ayant déjà servis, ayant fait leur preuve, pour rassurer les mamans et réussir à faire monter les petits dans le car, j'entends déjà les pleurs.

Bus, relais_tram, tramway, ha, la convivialité des transports en communs !
J'arrive sur une grande place où je dois rejoindre Carole, la directrice du séjour. Elle m'apprend que les deux moniteurs ne seront pas là, l'un s'étant froissé un muscle de l'épaule, et l'autre n'ayant jamais voulu répondre au téléphone après notre dernière réunion. Mais une animatrice les remplace, Juliette.

Les parents et les enfants arrivent, portant encore les traces des oreillers sur leurs joues, les gosses ont du mal à monter dans le car, comme ils sont petits, 4 ans, et déjà parti pour leur première colo.

Le car s'en va, certains petits pleurent, et même une maman verse des larmes en faisant à son fils des signes d'adieu. Hélà ! Du calme, comment voulez-vous qu'il parte serein si même vous, vous pleurez !
Je vais quand même pas descendre lui faire un câlin, à cette dame !
En fin de compte tout va bien pour à peu près tout le monde, si ce n'est pour Estéban, plus petit gabarit de la colo, qui hurle malgré nos paroles douces et rassurantes, lui, visiblement, il s'en fiche : mamannnn ! Bon début.

Arrivée au centre, un petit goûter nous attend, avant de choisir les chambres et d'installer les enfants.
Un bâtiment pour les petits, un autre pour les grands, un autre encore pour les grandes. La mixité étant interdite après six ans, voilà qui nous convient bien, d'avoir des bâtiments séparés, même si ça veut dire 5 kilomètres de marche à pied par jour entre les dits bâtiments, toujours sous cette saleté de soleil de plomb qui nous prive d'activités extérieures avant six heures du soir, enfin bon, ça fait partie du folklore.

Les deux premiers jours, le petit Estéban ne prononcera qu'un seul mot : "Maman".
Nous en sommes venus à nous demander s'il allait finir la semaine avec nous, mais nous lui laissons un peu de temps, tant qu'il ne commence pas une grève de la faim. D'ailleurs, le matin, Estéban n'accepte d'avaler que ce qui peut passer par la tétine de son biberon, qu'à cela ne tienne, tant qu'il mange.

Le matin du deuxième jour, je me lève avant les enfants, et je passe, dans le couloir, devant la chambre de Tristan. Tristan a 5 ans et demi, et ne sait formuler une demande, si simple soit elle, sans pleurer.
Plusieurs fois je l'ai entendu pleurer dans sa chambre et me suit rendue compte que c'était pour des raisons du genre : "J'ai envie d'aller aux toilettes, j'arrive pas à plier mon tee-shirt, mes skratchs sont pas bien attachés... "affligeant. Je l'adore ! (Ceci n'est pas ironique). (Nan c'est vrai c'est sincère !!!)

Bref je passe devant sa chambre, et la porte en est ouverte, fait passablement étrange, il n'est pas dans son lit, et son duvet n'est pas dessus.
N'ayant pas été avertie d'un quelconque somnambulisme chez cet enfant, je m'en vais le chercher aux toilettes, aux lavabos, même aux douches (on sait jamais) et, en désespoir de cause, j'ouvre les chambres des autres enfants, et même je m'en vais regarder dehors, dès fois qu'il ai eu envie d'un footing pour se mettre en forme avant le petit dej'. Mais nan, pas de Tristan.
Inquiète, je m'en vais réveiller la directrice, et pendant qu'affolée elle se lèvre, je redescends les escaliers à la recherche de Tristan.

En repassant devant sa chambre, je vois le bout de son duvet qui dépasse de dessous son lit. Tout va bien, il a dormi sous son lit. C'est pas grave, ça fait parti du personnage !

A partir du troisième jour, Estéban est devenu intarissable, il s'est finalement fait à la vie en colo, même s'il demandait souvent : "C'est bientôt l'heure des mamans ?" puis : "C'est bientôt des mamans ?" (Oui, à la fin, il a raccourci, il devait en avoir marre)

Il y a encore beaucoup d'autres anecdotes de ce genre, mais je me suis souvent demandé si les gens non-initiés à l'animation s'intéressaient de ces faits divers palpitants, qui nous rendent les gamins tellement attachants.
Ainsi je vous laisse le soin de me répondre, et pour ceux qui voudront (et je vous assure que ça vaut le détour !)
Je ferais le chapitre deux. Je n'ai délibérément pas mis de photos des enfants, car il aurait fallu l'autorisation des parents, ce qui aurait pris beaucoup de temps étant donné qu'ils étaient une petite cinquantaine.

Voilà, à bientôt pour de nouvelles aventures, et ça ne fait que commencer, puisqu'une nouvelle année scolaire vient de commencer et que je viens d'hériter à ma grande joie d'une classe de petite section (pour la sieste) et d'un accueil périscolaire, que de bonheur en perspective !
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