Extrait du site https://www.france-jeunes.net

Ils auraient pu être heureux...


Histoire d'un premier amour qui se termine mal, comme beaucoup d'histoires; ou plutot qui ne se termine pas. Deux êtres errants en quête d'une continuité qui ne viendra peut etre jamais, deux jeunes que les kilomètres séparent.



Voilà maintenant plus d'une semaine qu'il n'a pas regardé sa photo, cachée au fond de son portefeuille. Il le faisait systématiquement les premiers jours de leur "séparation". Elle lui avait légué ce maigre souvenir accompagné d'un pendentif qu'il se plaisait à porter quelques soirs pour garder cette impression de contact avec cette fleur si fragile et si enthousiaste.

Ils s'étaient quittés en descendant du car qui les avait ramenés de là-bas, d'Angleterre. Jamais ils n'oublierons ces moments passés ensemble : bons pour la plupart, car c'était les vacances. Quelques problèmes à noter cependant dus à la xénophobie de certains anglais, mais ça n'avait fait que les rapprocher. Cette dernière nuit fut la plus forte et la plus mémorable : assis dans le fond, ils avaient passé une bonne partie du voyage à se caresser tendrement pour essayer d'oublier les moments difficiles qu'ils connaitraient bientôt. Leur joues étaient bien plus qu'humides, pas seulement moites, non c'était bien des sanglots qui se déverssaientsur leurs paumettes, elle lui sussurait des mots qui se voulaient rassurants pour son avenir et les filles qu'il auraient par la suite, mais il savait bien que le souvenir de son parfum mettrait cent fois plus de temps à sortir de sa tête qu'il n'avait mis de temps à y entrer.

Le sort en avait décidé autrement, l'amourette de vacances comme beaucoup d'autres histoires fini rarement bien, cependant, contrairement à une rupture classique, ici l'un comme l'autre restaient aggripés, enlacés et profitaient peu de temps qu'il leur restait. Les minutes se consumèrent très vite, et ils ne pouvaient rien y faire. Lui, ne croyait pas au destin, mais dans ces moments là, il eut l'impression que cette fin avait été machinée par le monde entier. On leur disait à droite à gauche : "alors les zamoureux, vous aller bientot vous quitter", "aller vous vous reverez bien un jour ou l'autre".
Ce "un jour ou l'autre" les laissèrent de marbre, la réalité c'est qu'il allait retourner à paname, sa ville natale tandis qu'elle prendrait l'avion pour casablanca et jetterai un dernier coup d'oeil sur la région parisienne avant de disparaitre dans les nuages pour longtemps.
Ils n'eurent qu'une minute pour se dire aurevoir ou peu être adieu ?
La voiture de ses grands parents s'essouflait déjà et annonçait qu'il la lui enlèverai bientot. Un bisou de rien du tout pour ne pas les affoler, un dernier regard franc, pétillant et désolé. Pas de mots, ils se sont déjà dit trop de choses, juste un léger "prend soin de toi, t'es une fille bien" ou alors un rapide "te vas me manquer".
Et puis plus rien, un petit point rouge qui s'éloigne avant de tourner au premier carrefour.

Ses potes habituellement si bavards ne surent pas trouver les mots, bien sur il ne leur en voulait pas, rien ne peut consoler quelqu'un dans un de ces instants critiques. Trois larmes peut il fit semblant d'oublier en murmurantque ça fait, bizarre d'être déjà à la fin des vacances.
Chacun rentra chez lui, prépara sa rentrée, tenta d'oublier.
Quelques coups de fils mais pas suffisemment, trop cher le tel aussi loin. 2-3 conversations sur msn par semaine pour se raconter des banalités, il apris tout de même qu'une de ses amies partie habiter au maroc se trouvait précisemment dans la classe de son ex (qui était elle au juste maintenant) Cet oeil qui veillait sur elle le rassura un peu, mais il aurait préféré prendre carément sa place.
Plus de contacts alors qu'ils étaient la souche essentielle de leur relation, plus de taquineries, de roulades dans l'herbe, plus de rires, de sourires. Plus RIEN.

Avec le recul, il relativisa le dramatisme de la situation, se dit que depuis l'émergence de l'Homme, beaucoup n'avaient pas connu le quart de ce qu'il avait pu connaitre, combien étaient ils ? Des millions ? des milliards ? Beaucoup trop en tout cas. Il pensa à toutes ces femmes qui ne connurent qu'un mari cruel, violent et écoeurant à souhait, à tous ces ermites qui par refus de la civilisation avaient renoncé à tout, même aux bonnes choses.
C'est ainsi qu'il réaprit à regarder autour de lui et à voir ce qu'il pourrait tirer de bon dans ce monde si agressif à ses yeux. Oui il y avait du bon partout et il fallait en priorité le trouver à proximité.
Mais il ne put tenir, assis devant son écran, il sortit la photo parfumée de celle qu'il aimait peut être encore.

à Myriam.
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