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Quarante ans de soutien des USA à Israël


Le soutien militaire des Etats-Unis à Israël. L'histoire d'une amitié entre le pays le plus puissant au monde et un micro-état qui s'est imposé au Proche-Orient, mais qui n'aurait aucune existence économique ou militaire viable sans le soutien indécent de l'Amérique depuis quarante ans.



Le soutien militaire des Etats-Unis à Israël a commencé dans les années 60. Il a atteint son paroxysme avec les faucons de l'administration Bush. Voici l'histoire d'une amitié indéfectible entre le pays le plus puissant au monde et un micro-état qui s'est imposé au Proche-Orient, mais qui n'aurait aucune existence économique ou militaire viable sans le soutien indécent de l'Amérique depuis quarante ans.


Au départ : reticence et méfiance de la part de Kennedy pour soutenir Israël

Le 19 Octobre 1962, Mike Feldman, conseiller à la Maison-Blanche de J. F Kennedy et le lien infatigable entre le pouvoir américain, Israël et les Juifs américains, rencontre secrètement à Tel-Aviv David Ben-Gourion et Golda Meir. Il leur annonce triomphalement que "Le Président a décidé d'autoriser la vente de missiles Hawk à Israël". Alors qu'Eisenhower avait décrété deux ans auparavant l'embargo sur les ventes d'armes lourdes à Israël, Kennedy le lève partiellement. Cependant il ne veut pas aller plus loin. Il écrit deux lettres à Ben-Gourion, le 18 Mai et le 15 Juin 1963, pour l'avertir que "Le soutien des Etats-Unis à Israël cesserait si les inspections du site nucléaire de Dimona ne pouvaient se faire ". Ben-Gourion et son successeur Levi Eshkol mentent effrontément à Kennedy. Les missiles Hawk ne servent pas à protéger le pays d'une attaque hypothétique des MIGs égyptiens, mais à empêcher les attaques du site nucléaire de Dimona. Kennedy le comprend et menace Israël, décidé d'imposer son point de vue, déterminé à aller jusqu'au bout. Il n'en aura pas le temps. Assassiné le 22 Novembre 1963, il est remplacé par Lyndon B. Johnson. Celui-ci approuve la vente d'un grand nombre de blindés et d'avions de combats à Israël, avant la guerre de 1967, ce qui propulse l'état juif à un rôle prédominant dans la région, et rend la communauté juive américaine remplie de confiance, d'ambition et d'arrogance pour Israël. [peut-être une autre piste expliquant l'assassinat de Kennedy... ] En ce sens, Johnson est le père de l'alliance militaire américano-israélienne : un business de plusieurs centaines de millions de dollars en équipements militaires de pointe, une collaboration militaire des états-majors, des exercices militaires conjoints inter-armées, et des accords de recherche et de coopération militaire. À partir de 1967, il n'y a aucun frein à l'épanouissement débordant des relations entre les Etats-Unis et Israël.


Kennedy mort... c'est la porte ouverte à toutes les fenêtres

Mais si Lyndon B. Johnson fût le père de l'alliance, Henry Kissinger porta cette amitié vers de nouveaux sommets. En 1970 il demande à Israël d'intervenir en Jordanie pour venir en aide au roi Hussein, qui a demandé l'aide de l'Amérique. Les troupes syriennes étaient entrées dans le pays pour venir en aide aux Palestiniens. Avec l'aide d'Israël, le petit roi repousse les Syriens et massacre les Palestiniens. Cet épisode marque le lancement de la relation stratégique entre les Etats-Unis et Israël. C'est Kissinger qui fait adopter les thèses majeures des stratégies américano-israéliennes : Qu'Israël soit plus puissante à elle seule que toute combinaison d'états arabes, que les aspirations des Arabes de recouvrer les territoires perdus en 1967 sont "irréalistes", que le PLO ne sera jamais considéré comme un partenaire pour la paix. Tout ce qui suivra, y compris l'invasion par Ariel Sharon (déjà lui) du Liban en 1982, où 17, 000 Palestiniens et Libanais furent tués, donnant naissance au Hezbollah, fut la conséquence de la politique de Kissinger et de ses ambitions pour Israël. En 1970, Israël reçut 30 millions de dollars en aide américaine. En 1971, après la crise jordanienne, l'aide grimpa à 545 millions de dollars ! Durant la guerre d'Octobre, Kissinger obtint 3 milliards de dollars pour Israël, et des aides de cette ampleur sont devenues monnaie courante depuis. Depuis sa création, l'état hébreu a reçu plus de 200 milliards de dollars de dons de l'Amérique !

Allée crescendo de Kennedy à Johnson, jusqu'à Kissinger, la collaboration entre les Etats-Unis et Israël a atteint un niveau inégalé depuis l'ascension des "frères d'Israël" à des postes-clés au sein de l'administration Bush, et leur détermination à modeler la politique étrangère américaine en faveur d'Israël. Le lobby pro-israélien à Washington, les éditeurs de magazines influents, les gourous politiques, les idéologues ont eu une influence considérable auprès de George W. Bush pour aider Israël et soutenir les politiques de l'extrême droite israélienne du Likoud et d'Ariel Sharon. On connaît le résultat : La construction du mur de séparation, l'éradication du Hamas, la lente asphyxie du peuple palestinien, son élimination physique planifiée telle que décrite par Jean Ziegler, et sa descente aux enfers, l'arrogance militaire israélienne et son attaque en Syrie, les menaces de mort prononcées sans vergogne envers Yasser Arafat.


Le couple Amérique-Israël

Le couple Amérique-Israël est méprisé dans le monde arabe et musulman, c'est-à-dire par plus d'un milliard et demi de personnes dans le monde. Ceux qui ont de façon éhontée, sans retenue et sans justice, protégé Israël, en l'armant, lui faisant des dons exorbitants et lui passant tous ses caprices, ont fait un mauvais calcul. La guerre d'Irak, partiellement motivée par le soutien à Israël, est un échec cuisant pour l'Amérique, qui y perdra ses rêves délirants d'hégémonie. L'opinion publique israélienne en a assez de la guerre et seule une minorité, menée par le Likoud, poursuit une politique extrêmiste, qui ne mène à rien.


Sans le soutien des USA, Israël serait ruiné

Tant que les Etats-Unis accorderont leur soutien à Israël, aucun équilibre naturel ne peut s'établir en Israël entre Juifs et Palestiniens. Et si l'Amérique cessait tout soutien, Israël serait ruinée, et écrasée militairement par ses voisins. La solution réside dans une paix négociée, imposée par l'Amérique affranchie de l'influence du lobby sioniste. Mais il paraît impossible, du moins dans les temps qui courent, qu'elle en soit affranchie. Peu d'espoir donc pour l'instant.

Le Moyen-Orient est une poudrière. Jamais la situation n'y a été aussi tendue. Les politiques arrogantes de deux responsables, Bush et Sharon, laissent présager un avenir sombre, où Israël et l'Amérique n'auront rien à gagner. Les prochains mois seront les mois de tous les dangers. Pour les Etats-Unis, Israël est un ami et allié encombrant, sans aucune contrepartie. Qui coûte à l'Amérique une bonne partie de la liberté qu'elle a laissée sur la table depuis le 11 Septembre. Un prix exorbitant, dont l'Américain moyen n'a pas encore pris conscience. Mais quelqu'un s'est-il posé la question : la situation n'aurait-elle pas été meilleure pour tout le monde sans ce soutien inconditionnel ? C'est ce que l'histoire démontrera, quand ce vent de folie qui dure depuis quarante ans aura disparu, au gré des souffrances des intéressés.
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