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Frères ennemis


Morgann et Bastien, deux frères, deux ennemis jurés. Comment un lien fraternel profond peut se fransfomer en cauchemard, l'amour, en haine.



Dans toutes les familles, du monde, d'un bout à l'autre de la planète, il existe de la jalousie entre les frères et soeurs, un tel se croit moins bien aimé que l'autre, l'autre est sûr du contraire, les enfants, et c'est normal, se disputtent l'amour de leur parents. Puis, avec les années, ils se rendent compte que cela n'était qu'une idée, une impression, que leurs parents les aiment tous autant.

Dans la famille de Morgann et Bastien, il n'en était pas ainsi, les parents, il est clair, préféraient leur premier enfant, et le montrait sans honte, et cet enfant, c'était Bastien.

Morgann, le plus vieux, avait été aimé, c'est sûr, puis était arrivé Bastien, petit ange blond.

Morgann avait tout de suite aimé ce plus petit, ce plus fragile, dont il devait s'occuper. Ils s'aimaient.
Puis les parents avaient commencé à montrer quelques différences dans leur comportement.
Bastien voulait des câlins, il les obtenait avec joie et tendresse. Morgann voulait la même chose, ce n'était pas le moment, il fallait qu'il range sa chambre, fasse ses devoirs.

Si Bastien avait la permission d'aller et de venir où et quand il le désirait, cela était interdit à Morgan. Bastien était bon en tout, beau, sportif, intelligent, curieux, attendrissant. Morgann ne lui arrivait pas à la cheville.
Il avait beau essayer de prendre exemple. Il avait eu des bonnes notes, mais on avait dit de lui qu'il avait triché, il avait essayé d'être beau, on s'était moqué de lui.

Au début, ils étaient deux frères, et quand Mogann n'était pas bien, il avait au moins Bastien pour le soutenir, puis Bastien avait changé, lui aussi.

A force d'entendre des reproches à l'égard de son frère, et des compliments s'adresser à lui, il avait fini par croire, comme ses parents, que son frère n'était qu'une merde, indigne d'amour, sans aucun intéret. Il avait suivi.

Quand Bastien faisait une bétise, Morgann prenait des claques, et à travers ses larmes, il voyait Bastien grimacer un sourire malsain.

Quand Morgann mettait la table, bastien, une BD à la main, chuchottait: "Plus vite, esclave".
Quand Bastien pleurait à sa mère que Morgann l'avait frappé, ce qui était toujours faux, Morgann était puni.

Une nuit, sans un bruit, Morgann avait attrapé un couteau de cuisine caché sous son oreiller depuis l'avant veille, et était allé dans la chambre de son frère, évidement plus belle et plus grande que la sienne, il avait levé l'arme bien haut au dessus de la tête de son frère endormi, sans aucune intention de frapper, puis s'était enfui. Sous les draps, à la lueur de la pleine lune, il avait pleuré longuement.

Si les deux frères s'étaient adorés, ils se haïssait à présent, ils ne pouvaient pas se croiser dans un couloir sans se jeter des éclairs. Parfois, Bastien allait dans la chambre de son frère, et cachait des choses, en volait d'autres, en détruisait d'autres encore.

Bastien était aimé, mais il n'était pas plus heureux que son frère pour autant. Sous une chape de cruauté impressionnante, se cachait une question latante: "Pourquoi, après tout?"
Nul ne le savait, pourquoi, tout d'un coup, Bastien avait été le préféré?

Ils avaient été heureux, pourtant, tellement heureux, ils avaient fait des sorties tout les quatres, Bastien, petit marchait main dans la main de son frère, ils avaient fait des bêtises ensemble, joué ensemble, grandi ensemble, et puis un jour, tout avait changé.

Morgann, non plus, n'était pas heureux, il n'arrivait pas à se faire des amis, lui aussi avait fini par croire qu'il était sans intéret. Il n'arrivait pas à se concentrer en cours, parce qu'il savait que dans les mêmes salles de classe que lui, son frère avait été félicité, adoré, adulé, alors que lui, subissait les reproches des professeurs.

Le pire, c'était les fêtes, on invitait tout de même des gens, des parents, des amis pour faire bonne figure, on mangeait sans appétit un gâteau acheté sans amour.
Il ouvrait des paquets remplis de choses achetés à la hâte, des choses qui faisaient allusions à ses échecs, mais dont seul lui, ses parents et son frère, pouvaient comprendre la signification.

Morgann ne se rebellait pas, il pleurait seul, jamais un mot plus haut que l'autre, il haussait les épaules. Mais sous une apparente lassitude, quelle tempête en son âme.

Les idées noires entraient en lui, malgré lui, mourir, tuer, fuir. Tout se bousculait dans sa tête quand il était envoyé au lit tandis que les trois autres pouffaient de rire devant une émission humorisique dont ils auraient du rire à quatre.

Puis, un jour d'été, Morgann était passé à l'acte.

Dans le jardin, sous les arbres chauds, était tendu un hamac, Bastien s'y balançait.
Morgann le voyait depuis sa chambre où il était enfermé pour faire ses devoirs de vacances quotidiens.
Perdu entre les fractions et les divisions, Morgann n'entendit pas son frère entrer dans sa chambre.
Puis il se retourna et le vit, dans le cadre de la porte, un sourire sadique aux lèvres.

"Tu devrais prendre l'air, t'es tout pâle, tu comprends pas tes maths, hein?"
"Ta gueule, lui répondit calmement Morgann, retourne te balançer dans ton hamac et fous moi la paix.
Mais cela aurait été trop facile, Bastien entra dans la chambre, en regardant autour de lui.
"C'est vraiment moche, ici."
Morgann ne répondit pas.
"Je comprends pas pourquoi tu demandes pas à avoir un ordinateur, comme moi, c'est tellement plus simple, pour bosser."

Haussement d'épaules.

"Au fait, lança Bastien, t'as fini par sortir avec ta chérie, là? Comment elle s'apelle, déjà? Mais si, allez tu sais bien, la belle fille, dans ta classe: Clara! Voilà, c'est ça, Clara!"

Morgann sursauta, comment ce petit con avait il appris son amour pour Clara? Il ne l'avait dit qu'à son journal intime! Sans le vouloir, Morgann regarda vers l'endroit où celui ci avait été caché, mais il vit son frère, son journal à la main.
"Nulle, comme cachette, frangin!"

"Rend moi ça tout de suite, espèce de salaud! Cracha Morgann entre ses dents serrés.
"Qu'est ce que tu me donnes, en échange?
"Rends moi ça!
Bastien nargua son frère, tournant les pages du journal les unes saprès les autres.
"Ca a bien fait marrer les parents en tout cas... Toi et Clara! Quelle imagination!

Sans réfléchir, Morgann se rua vers son frère, et la première vraie bagarre de leur vie éclata, il y eu des coup de poings, des coups de pieds. Tout à coup, bastien tomba par terre.

Morgann recula, regarda son frère à terre.
"Allez relève toi, je t'ai à peine touché, va!
......Bastien?
Puis se fût la panique.
Bastien était mal tombé, sa nuque avait heurté un tirroir mal fermé, un filet de sang s'échappait de son oreille droite.

Morgann éscendit les escaliers à toute allure, se rua dans le jardin, cria: "Venez! Venez vite! Bastien, il est... tombé!


Seul, ce soir, dans un lit qui n'est pas le sien, Morgann pense.
Il a tué son frère.
C'était il y a un an déjà.
Un an jour pour jour qu'il vivait chez ces gens qui avaient bien voulu de lui mais qui n'étaient pas ses parents.
Ils l'avaient accepté, l'avait aimé, pour ce qu'il était, par pour ce qu'il essayait d'être.
Il y avait eu des coups de cafards, de la déprime, bien sur, mais il avait fini par s'en sortir. C'était un accident, avaient ils dit, un accident, ses parents avaient dit un meutre, prémédité.

Le manque d'amour, tout comme son trop plein, se transforme en rage, qu'elle soit intériorisée ou extériorisée, nul ne peut vivre sans humour, on survit, on pleure, on se raconte des histoires.
Personne ne peut s'aime sans avoir un jour été aimé. Pensez y.
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