Extrait du site https://www.france-jeunes.net

J'aimais les chats


Ces adorables petites bêtes, si calines, si tendres. J'en avais déjà un, surnommé Bonaparte, mais il a disparu étrangement une nuit dans un éclair bleu. Je fus bien tristre de la disparition de Bonaparte.



Ainsi je décidais d'aller chez mon vendeur habituel d'animaux domestiques, acheter un nouveau Bonaparte. J'en avais trouvé à 1 Euro la tête. J'avais trouvé ça plutôt bizarre, d'habitude ils sont plutôt à 50 Euros pièce, voire plus pour les bons reproducteurs. Je m'étais dit qu'il ne fallait pas chercher à comprendre et bouder sa chance, j'en avais pris 200.


Mais j'aimais tellement les chats

J'avais ramené mes 200 chats chez moi. J'ai une grosse voiture. J'en avais laissé deux conduire l'automobile. Mais... Mais ils étaient un peu débile. En fait, aucun d'entre eux n'était très intelligent. Ils n'avaient pas arrêté de se mordiller, de se griffer, de se mettre des coups de leurs petits pattes un peu partout. Soit je rigolais bien. Quand un avait décider de s'agripper à mes couilles, j'avais arrêté de rire.
Je les avais parqués dans ma chambre. Ils ne s'étaient pas adaptés très bien à leur nouvel environnement. Ils n'arrêtaient pas de miauler, de sauter sur le lit, sur les meubles, de se jeter contre les murs à toute vitesse. Bien qu'assez drôle dans un premier temps, ce spectacle avait perdu beaucoup de son intérêt vers la troisième heure. Je m'étais éclipsé. J'étais parti me souvenir des bons moments passé avec Bonaparte, en versant une larme de nostalgie sur sa photo.

Deux heures après, alerté par le silence, j'avais compris pourquoi ces chats étaient si peu chers. Ils étaient tous morts. Sans aucune raison apparente.
Ils étaient tous tombés raides, sans un mot, ou plutôt sans un miaulement. Un peu comme ces poissons rouges que vous achetez à la foire et que vous retrouvez la gueule ouverte dans leur bocal quatre ou cinq heures après.


Saloperies de chats au rabais !

Je ne savais pas quoi faire. J'étais désespéré. J'avais mes 200 chats morts étalés un peu partout : sur le lit, dans les tiroirs de la commode, dans la penderie, certains accrochés à la bibliothèque, d'autres aux rideaux...
J'avais essayé d'en jeter un aux toilettes, juste pour voir. Mal m'en pris, ça n'avait pas marché, il était resté coincé. J'avais alors 200 chats morts, un mouillé et 199 secs.

J'avais essayé d'imaginer que c'étaient des animaux empaillés. Je les avais disposé un peu plus artistiquement. Ça avait marché un temps, jusqu'à ce qu'ils commencent à se décomposer. Ça avait commencé à puer sérieusement.
J'avais eu une furieuse envie d'aller aux toilettes, mais je ne pouvais pas, j'avais un chat coincé dans les toilettes. J'avais hésité à appeler le plombier. J'ai préféré m'abstenir, vu mon embarassement fort compréhensible suite à la situation actuelle.

J'avais essayé de ralentir la décomposition en les congelant. Mais je n'avais pu en mettre que deux à la fois dans mon freezer. Il aurait fallu que je reste là à les changer toutes les demi-heures. J'avais donc renoncé.

J'avais donc décidé de les empiler et d'y mettre le feu. J'avais bien une moquette garantie je ne sais plus quoi contre le feu, mais elle n'avait pas résisté, j'avais dû vite éteindre le feu pour éviter que tout l'appartement y passe.

A ce stade, j'avais un chat mort mouillé dans mes toilettes, deux chats morts congelés au frigo et 197 chats morts à moitié calcinés en pile sur ma moquette. L'odeur ne s'était pas franchement améliorée.
Mon incapacité à me débarrasser des chats, doublée de l'impossibilité d'aller aux toilettes avait commencé à me rendre nerveux. Je m'étais défoulé sur une des carcasses de chat que j'avais battue à mort. Enfin, que j'aurais battu à mort, s'il n'avait été déjà mort. Ça m'avait fait du bien !

J'avais essayé de les jeter aux ordures, mais les éboueurs avaient refusé, me disant que la ville ne les avait pas autorisés à accepter les animaux calcinés. J'avais avancé que j'en avais un mouillé. Ils avaient refusé également. A ce point, j'avais abandonné l'idée de leur parler des congelés.

Finalement, j'avais trouvé la solution. J'en avais offert à Noël à tous mes amis et parents. Ils n'avaient pas trop su quoi dire. Mais la plupart avaient prétendu apprécier, qualifiant cet objet d'insolite, mais
intéressant, d'ailleurs ils avaient vu quelque chose d'assez semblable à la FIAC...

Les hypocrites ! Les vilains menteurs...

Je savais bien qu'ils mentaient.

Mais, maintenant je m'en fout. Car ce que je sais par contre, c'est que je n'aime plus les chats ! Et avec mes étrennes, je me suis acheté un livre de recettes chinoise et un flingues à double canon. Et j'attends de pieds ferme le retour de Bonaparte.
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