Une lueur...

Le soleil se couchait, illuminant la mer de couleurs intenses. Seul, il était seul, avec sa peine comme compagne...

"Pourquoi tu m'as fait ça, Marianne ?". Mes pensées tourbillonnaient dans ma tête, papillons butinant mon malheur comme une belle fleur d'automne pas tout-à-fait fanée... Elle m'avait abandonné, comme un outil qui nous a servis et qu'on jette au fond d'une poubelle à la moindre éraflure. Elle m'avait fait ça, la belle Marianne, la gentille Marianne, la seule fille dont j'étais disposé à faire une sainte.

Elle m'a juste dit : "Ecoute, Marco, c'est pas à cause de toi mais vaut mieux qu'on en reste là". C'est tout. Si ce n'était pas à cause de moi, à cause de qui ? Un autre ? Un autre homme, que tu as connu, auquel tu pensais pendant nos ébats ? Je ne veux plus penser à toi, Marianne, tu m'as trop fait souffrir.

Tu n'as pas épargné mon coeur, princesse, tu as attendu le jour de la Saint-Valentin pour me jeter, tu as attendu que je t'aie offert ce collier avec le pendentif de diamant que tu souhaitais tant... Tu le portais quand je t'ai croisée, après notre séparation, tu te souviens ? Tu ne m'entends pas, Marianne, mais c'est tout comme.


Une lueur, au loin... Un reflet ? Un reflet, sur le pendentif de diamant que tu as arraché à son amour et à sa générosité ?

Marianne, Marianne, ce reflet peut être n'importe quoi, et pourtant je cours dans la nuit, je cours après cette image fugitive de toi... Je poursuis cette lueur, que je vois de moins en moins bien à cause des larmes qui brouillent mes yeux... Le reflet s'enfuit, il s'évade, il veut échapper à mon regard...

Marianne, ce reflet, ce n'était pas toi, ce n'était pas la douceur de tes yeux qui brillent quand la lune est pleine... La lune est pleine, ce soir, Marianne, mais tes yeux ne sont pas là...