Extrait du site https://www.france-jeunes.net

Le travail des enfants


Le Bureau International du Travail estime, dans un recensement de 2001, que ce sont 246 millions d'enfants à travers le monde qui sont contraints aux pires travaux dans les secteurs de l'agriculture, l'industrie et l'artisanat majoritairement, mais aussi les conflits armés et la prostitution.



Le travail des enfants dans le monde

De part le monde, ce sont 246 millions d'enfants âgés de 5 à 17 ans (soit un sur six environ !) qui sont contraints d'effectuer les pires travaux, et on juge que 179 millions de ces enfants mettent en danger leur santé physique et/ou morale, selon un rapport du BIT (Bureau International du Travail) paru en 2001. Certains travaillent dans les mines dès l'âge de huit ans, d'autres dans les champs. Certains confectionnent des briques à longueur de journée, d'autres fabriquent des chaussures ou des vêtements de marques connues (comme Nike). Certains sont enlevés et forcés à faire la guerre. D'autres sont vendus par leur famille et sont prostitués. Il existe même des enfants exploités ainsi que leur famille en tant que domestiques pour « rembourser » les dettes familiales : c'est ce que l'on appelle l'esclavage moderne. Aucun pays n'y échappe, et ceux du tiers-monde ne sont pas les seuls touchés.

Souvent c'est la guerre et la misère qui provoquent cette exploitation horrible des enfants ; parce que la famille n'a pas de quoi survivre, les enfants s'en vont travailler dans des conditions aussi éprouvantes que celles des adultes, et pour une bouchée de pain. Ils constituent de plus une main-d'oeuvre plus facile à diriger, parce qu'ils sont fragiles et n'osent pas se révolter. La malnutrition est fréquente, et la mortalité très importante. La majorité des enfants travaillent à l'agriculture, mais on les retrouve aussi beaucoup dans les ateliers, les mines, les industries... où ils sont constamment exposés aux produits chimiques et aux poussières toxiques. Dans le cas de la prostitution et de la guerre, c'est encore plus grave, l'humiliation est poussée à son paroxysme, on les transforme en objet de perversion et en machine à tuer. Le tétanos, les maladies de la peau, le SIDA sont couramment répandus chez ces enfants exploités.

Le BIT mais aussi l'UNICEF se battent pour que leur sort change, et qu'ils puissent être scolarisés. Ainsi l'UNICEF demande 6 mesures pour éliminer le travail des enfants :

- l'élimination immédiate de l'emploi des enfants à des tâches dangereuses
- l'organisation d'un enseignement gratuit et obligatoire
- l'élargissement de la protection légale des enfants
- l'enregistrement de tous les enfants à leur naissance (de manière à pouvoir déterminer leur âge sans fraude possible)
- une collecte et un contrôle adéquats des données (de manière à connaître avec exactitude l'ampleur du travail des enfants)
- l'établissement de codes de conduite



Témoignages

« Je travaille dans les mines d'ardoises. J'y vais le matin à 6 heures et je casse les pierres sans arrêt jusqu'à midi pour 3 roupies. L'après-midi, je vais dans un atelier pour le sciage des ardoises et je gagne 3 roupies de plus. C'est moins fatiguant, mais on est toujours dans la poussière. Ici, plus de la moitié des ouvriers sont des enfants. On travaille sept ou huit ans puis on tombe malade. La poussière de la pierre attaque les poumons et, très vite, on ne peut plus respirer: ils appellent ça la silicose et on ne peut pas guérir. » -- Serha, 13 ans

« Alors, il (son père) m'a emmenée à Tai-Pei, et m'a vendue à une tenancière de bordel. J'avais juste 13 ans et je ne savais pas ce qui m'arrivait. Cette femme m'a dit qu'on attendait de moi que je couche avec des hommes. Si je n'obéissais pas à ce qu'elle me demandait, j'étais battue ou violée par les gardes (...). J'étais obligée de recevoir plus de trente hommes par jour, et je n'avais jamais de repos. » -- Une jeune prostituée à Taïwan

« Un garçon avait essayé de s'échapper (des rebelles), mais il avait été pris... Ses mains étaient liées, et ils nous ont fait le tuer, nous, les nouveaux prisonniers, le tuer avec des bâtons. Je me sentais mal. Je connaissais ce garçon d'avant. Nous étions du même village. J'ai refusé de le tuer et ils m'ont dit qu'ils me tueraient. Ils ont dirigé leurs fusils vers moi, et j'ai dû le faire. Le garçon me demandait : "pourquoi tu fais ça?" Je lui ai dit que je n'avais pas le choix. Après l'avoir tué, ils nous ont fait étaler son sang sur nos bras... Ils disaient que nous devions le faire afin de ne pas avoir peur de la mort et qu'ainsi nous n'essayerions pas de nous échapper... Je rêve encore du garçon que j'ai tué. Je le vois dans mes rêves, et il me parle et me dit que je l'ai tué pour rien, et je pleure. » -- Susan, 16 ans




Le système Nike

Parce que je ne saurais pas faire mieux passer un message aussi grave, je me suis permis d'intégrer à mon article le texte suivant, qui est diffusé sur le site de Jean-Charles Champagnat : www.droitsenfant.com

« Nike, Reebok ou Adidas... et d'autres dans le textile, l'habillement, mais aussi dans le jouet, le tapis, la chaussure et le cuir, fonctionnent tous selon le même modèle : le système Nike. Ce système consiste à réduire l'entreprise à un siège social organisant la sous-traitance de la fabrication. Nike n'a pas d'usines. D'Indonésie au Pakistan, en passant par l'Inde, Sri Lanka, le Bangladesh et la Thaïlande, les représentants de ces multinationales recherchent l'entreprise, souvent artisanale ou parfois même constituée pour l'occasion, qui offrira le meilleur prix pour la fabrication d'un lot déterminé de marchandises pré-vendues sur le marché des pays riches.

A l'autre bout de la chaîne il y a les enfants, mais aussi les femmes esclaves. Comme, par exemple, au Pakistan, où sont fabriqués à la main la plupart des ballons de football de la planète. Des milliers d'enfants travaillent pour presque rien, les ballons étant payé l'équivalent de 3,75 F l'unité à leur patron. Les dizaines de millions d'enfants, au travail, que ce soit en Asie, mais aussi en Amérique Latine, où le système Nike se développe, viennent de familles les plus désunies. Si le système Nike se développe c'est grâce à une chaîne de complicité - volontaires ou non - allant du "client" jusqu'au patron esclavagiste. Entre les deux, le sous développement , mais aussi les gouvernements qui ont leur part de responsabilité.

Le Bureau International du Travail (BIT), après de long débats, a décidé d'encourager la syndicalisation des enfants. Loin de soutenir le système d'exploitation infantile, ceci constitue le premier d'une longue marche vers le retour des enfants à l'école. Les "entreprises" comme Nike s'en sont déjà rendu compte. De plus en plus elles pratiquent le "saut de puce" en transférant leurs contrats dès qu'apparaît un signe de revendication... Un jour peut-être le saut de puce ne sera plus possible. »



Iqbal Masih

Iqbal Masih est un de ces enfants travailleurs, il est né en 1983. Il est employé (exploité) dans une industrie de confection de tapis au Pakistan (ensuite revendus pour très cher dans les pays occidentaux), comme des millions d'autres enfants, et ce dès l'âge de 4 ans ; sa famille a accumulé une dette, et ne se doutant pas de ce qui l'attend, il s'est proposé de lui-même de travailler ; sa famille l'a alors vendu. Pendant six ans il travaille donc douze heures par jour, presque sans interruption. Il s'use les mains et la santé. Et un beau jour de 1993, un homme le sort de cette usine à fabriquer des tapis, le sauvant d'une mort certaine et atroce. Cet homme s'appelle Eshan Khan, il est à l'époque le président de la ligue contre le travail des enfants. Dès lors, Iqbal Masih voyage à travers le monde en sa compagnie pour témoigner de ce que vivent les enfants dans ces industries peu scrupuleuses, et alerter l'opinion internationale. Peu à peu, il reprend goût à la vie, et s'apprête à vivre une enfance normale. Mais il est fait assassiner le 16 avril 1995 par l'industrie du tapis. Il devient alors le symbole de cette misère, et le combat contre le travail des enfants s'est depuis renforcé autour de son image. Puissent les choses un jour changer.



Les liens qui m'ont servi

http://www.droitsenfant.com (m'a servis de support à cet article)
http://www.globalmarch.ch/travail/travail.html (pour les témoignages édifiants)
Extrait du site https://www.france-jeunes.net
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