Massacre à la tronçonneuse

Parler du remake de Massacre à la tronçonneuse, c'est forcément poser son jugement sous influence. Cela signifie comparer la nouvelle version du film à l'ancienne, de façon, on peut en être certain, totalement abusive. A moins que, comme moi, vous n'ayez pas eu la chance (ou le malheur, c'est selon)de visionner l'original, de Tobe Hooper.

Brièvement l'intrigue puisque c'est de rigueur. Dans les années 70, la police de l'état du Texas découvre dans une ferme les restes de 33 êtres humains. Le tueur qui fut abattu très rapidement avait comme particularités d'arborer des masques de chairs de ses victimes et d'utiliser comme arme, une tronçonneuse. Il fut surnommer Leatherface. De nombreuses années plus tard, le destin tragique de 5 jeunes gens nous est conté...

Lorsque l'on va voir un film d'horreur, on n'y va pas pour réfléchir, n'y pour s'extasier devant ses effets spéciaux, n'y pour rire ou pleurer ; on y va pour avoir peur, pour sursauter, trembler d'un bout à l'autre de son corps (ou alors pour emballer sa copine, mais ça fait cher payé pour quelques bisous). Enfin bref on va voir un film d'horreur pour rassasier notre envie de violence et d'hémoglobine. Alors quand on voit un titre comme Massacre à la tronçonneuse, on se dit chouette ça va être bien. Or si la tronçonneuse est bien là, le massacre à mon sens est un peu léger. Des films, qui ne sont pourtant pas d'horreur, montrent des dizaines et des dizaines de morts, et tous envoyés ad patres par la même personne, généralement le héros ou l'héroïne (Kill Bill est passé par là).

On se dit alors que le terme horreur va se justifier par la manière dont ces pauvres gens vont trépasser, mais encore une fois, déception. La tronçonneuse est pourtant un outils avec tellement de potentialités de destruction au contact d'un corps humain, comment se fait-il alors que notre tueur en fasse usage avec aussi peu d'imagination ?
De même l'exploitation des caractères du gore est plutôt mince : le sang n'est pas si présent et de toute façon il est mal exploité, les membres blessés, tranchés ou brulés sont absents de l'image, le monstre lui l'est trop (et franchement on aurait presque pitié). On nous épargne et ce n'est pas normal pour ce type de film. Par ailleurs si le gore n'est pas assez mis en valeur, la peur ne l'est pas plus. Les sursauts sont rares, les jeux d'ombres et du lumières inexistants, les cris et surtout les sons d'ambiance trop timides.

On peut donc être assez déçu par Massacre à la tronçonneuse. Il ne parvient jamais à faire monter la pression suffisamment pour qu'on lui accorde, à défaut d'être un bon film, de remplir son contrat de film d'horreur. Reste néanmoins, les déambulations effrénées de la potiche de service (Jessica Biel) nombril à l'air, maigre consolation pour les mecs ; et quant à ces dames, le gentil Leatherface ne pourra même pas hanter vos cauchemars tant il fait mal son boulot...