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Moi, Eléa... (3)


Eh oui c'est encore moi !!!! Suite et toujours pas fin de cette histoire :p...



Alors qu'il tentait de déchirer ma robe, je fis ce que mon instinct me dictait de faire : planter mes dents de toutes mes forces au plus profond de la chair tendre de son cou. L'homme, trop surpris pour réagir, se demanda quel démon j'étais pour le faire mourir de la sorte. Se débattant de plus en plus fort, et moi serrant de plus en plus fort, il ne fit qu'augmenter la taille de la plaie d'oû s'échappait sa vie, alors que son sang coulait sur mon visage, mes yeux, dans ma bouche...
Sous l'emprise de la colère, je ne lâchai prise qu'au bout de quelques minutes, lorsque sa vie avait presque quittée ce corps qui avait voulu posséder le mien... Cet homme étendu devant moi, tout ce sang sur mon corps, tout cela me procura un sentiment étrange, mais intense... Du plaisir... Oui... Cet homme était mort car il m'avait voulu... J'étais plus puissante qu'une déesse, javais commis deux crimes...


Je sais ce que vous vous dîtes, "cette fille est folle". Mais tout à fait entre nous, un peuple terrifié par les yeux bleus n'a t'il pas lui aussi une "case en moins" ?

J'étais donc là, couverte de sang dans le désert, et je pensais y rester encore longtemps, lorsque, environ deux nuits après la mort de l'homme du désert, des gardes du palais me capturèrent pour m'emmener dans cette ville que j'avais fuit, en vain...
C'est là que je me rendis compte que, à mon grand malheur, je n'avais pas commis deux meurtres, mais un seul... Ma mère était vivante, par je ne sais quel maléfice. Il fut déclaré par elle et toutes les autres prêtresses, que j'avais offensé Isis, en souillant son image du sang d'une de ses servantes. Je devais donc être punie.

Je restai plusieurs semaines dans la chambre sue j'avais quittée, pieds et poings liés, et les yeux bandés. On ne me détachait que pour m'apporter à manger, mais, pour pousser l'horreur à son summum, on ne permit pas une seule fois de me laver. J'étais donc toujours couverte du sang de l'homme du désert.
Le jour de mes dix neuf ans fut celui de ma mort. On me conduisit, toujours le syeux bandés, dans un temple, afin d'accomplir le rite qui devait m'ôter la vie en me purifiant de mes pêchés. Je ne fis qu'entendre le rituel, car on ne m'enleva pas l'étoffe qui m'empéchait de voir. Ce fut ma mère elle-même qui prononça les incantations : "Oh puissante Isis, nous t'offrons ce démon en pâture, ses mains sont souillées du sang d'innocents, son regard est maudit ! Que sa punnition soit telle qu'elle ne connaisse jamais le repos éternel ! "
Chez les Egyptiens, la mort est considérée comme un passage dans le royaume des dieux, et on me refusait ce passage.
Comme toujours, cela ne fit que décupler ma colère envers toutes ces croyances ridicules, tous ces gens qui obéissaient aveuglément à des dieux cruels !
Je ne sais comment je le fis, mais je réussis à me détacher. Quand je me retrouvai debout, entourée de six prêtresses terrorisées, je me suis soudain sentie puissante, et je refis ce que j'avais fait dans le désert...
Ou si vous aimez les détails, disons que toutes ces femmes, sauf ma mère, se retrouvèrent avec la gorge béante d'oû s'échappaient des flots de sang...
La bouche pleine de ce liquide vital qui dégoulinait sur mon menton, je me tournai vers ma mère qui récitait toujours ses prières en reculant petit à petit vers la sortir du temple... Mais je fus plus rapide qu'elle... OUi j'ai tué ma mère, oui je suis une meurtrière, mais j'ai été bien punie...
Alors que ma mère agonisait, elle prononça la malédiction qui depuis me poursuit... Je ne l'ai jamais oubliée :
"Déesse Isis, punis cette enfant maléfique. Puisqu'elle aime tant le goût du sang, que dorénavant elle n'ait plus que ce goût en bouche... Que les hommes ne voient en elle qu'une femme assoiffée de luxure et de sang, que ses yeux apparaissent à tous les hommes, rouges, comme ceux d'un démon. Que l'homme qui la verra telle qu'elle est, avec ces maudits yeux, cause sa perte... " Et elle ajouta, dans un dernier soupir : " Qu'elle soit maudite à jamais".


Voilà, c'est à cause de ma mère si je suis encore là, à trois mille ans, à boire le sang des hommes qui sont irrésistiblement attirés par moi, mais ne voient mes yeux qu'au dernier moment, et meurent avec l'image à jamais gravée d'une femme aux yeux sanglants. C'est aussi "grâce" à moi si dans vos légendes les vampires ne supportent pas la lumière du soleil, car je ne m'y suis jamais habitué.

Et me revoilà maintenant, en 2003, cachée de l'homme que je désirais tant et qui causera ma perte...

l'intro : http://www.france-jeunes.net/article.php?artid=13747
la deuxième partie : http://www.france-jeunes.net/article.php?artid=13861
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