Extrait du site https://www.france-jeunes.net

L'ultime secret, ultime chef-d'œuvre de Weber... ?


Dernier roman de Weber, L'ultime secret vous ménera dans une folle enquète sur la croisette cannoise...



Passant du sein de la Terre à nos plus vieux ancêtres et au monde des morts, Weber a apporté ce petit rien de philosophie qui a fait mon adolescence ce qu'elle a été. Jamais trop festive, jamais trop sage, j'ai toujours essayé de suivre MON droit chemin, estimant que les fourmis étaient autant à leur place que moi dans la cuisine et que seul l'excès de savoir ne serait pas néfaste pour moi. Et voilà que je découvre l'ultime secret : la touche "on" de notre plus grande motivation. Contrairement à ce que disait le psychologue aguerri de Will Hunting, "ce qui nous pousse à agir", ce ne sont pas seulement l'amour ou la passion, il y aurait une chose au-delà de tout cela, que nous ne connaissons pas mais qui nous guide.

Il faudra à Lucrèce et Isidore, les héros de "Le père de nos pères" - que nous retrouvons avec un plaisir mitigé, ce livre étant loin d'être le meilleur de Weber- pour découvrir là encore une évidence que nous avons déjà en nous. Nous apprenions dans "Les Fourmis" qu'il ne faut pas toujours chercher une cause aux problèmes mais plutôt une solution. Les voyages des thanatonautes nus dictaient une des grandes vérités de Rabelais "Science sans conscience n'est que ruine de l'âme". Cette fois, c'est Epicure qui nous apprend à cueillir le jour ("Carpe diem").

Pourtant, malgré une qualité d'écriture constante, cet auteur ne m'a cette fois pas convaincue. C'est avec un intérêt différent que j'ai lu et compris ce roman. A 22 ans, je n'ai plus la même soif des choses nouvelles, j'ai perdu aussi ma naïveté, et acquis une expérience et un savoir certes modestes mais suffisants pour avoir un œil critique et ne plus boire les paroles d'un auteur aussi illustre et médiatisé soit-il... Qu'ai-je donc retenu de ce roman ? Si l'intrigue est bien menée et que l'on pose difficilement le livre avant d'en avoir tourné la dernière page, sa crédibilité philosophique est largement entachée par l'interprétation de l'épicurisme, que l'on parle de ces adeptes comme on le faisait dans l'antiquité des pourceaux d'Epicure ou que l'on dise de Lucrèce qu'il prônait l'excès en tout induit le lecteur en erreur ou en tous les cas réduit cette philosophie à sa plus simple et donc faussée expression.
J'en suis à me demander quel est exactement le fondement scientifique de ce roman comme des autres ? Où s'arrête la fiction ? Soit, plus largement, quel crédit donner à ces auteurs qui se prétendent savants ou sages alors qu'ils se contentent de ne prendre du savoir que ce qui les intéresse en l'arrangeant à leur manière ? C'est certes un procédé de vulgarisation au sens premier du terme, c'est-à-dire, mettre à disposition du peuple des connaissances mais aussi au sens dérivé, simplifier la science et le savoir jusqu'à en modifier le sens pour se donner un aspect pédagogique. Mais cette attitude suppose que toute personne lisant ces romans soit apte à approfondir tous les sujets traités et surtout en ait envie... L'on me dira que c'est un livre, et qu'il faut prendre ce qu'il y a de bon à prendre. Reste alors à pouvoir distinguer ce qui est juste de ce qui ne l'est pas, en sommes nous capables ? En avons-nous vraiment le désir ?
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