Extrait du site https://www.france-jeunes.net

La vie réelle (suite 2)


Encore des bribes de mon histoire... Si je peux encore dire que c'est la mienne... Je sais, j'avais promis du soft... Mais regarde autour de toi, et dis moi si ce que tu vois, c'est SOFT !



Comme je disais, je sais que j'ai promis du soft, du tranquille, rien de méchant, et patati, et patata... Mais j'ai relu mon texte, et je me suis demandée "qu'est-ce que tu veux faire comme soft avec des horreurs pareilles... Tu ferais mieux de tout balancer, et toit par la même occasion". Bon. Je me suis pas balancée (j'aurais ptete dû ?), mais je vous met un autre extrait. Je dois avoir 13-14 ans, là. Je (re) commence à aller mal. J'ai changé le prénom de mes soeurs...
je crois que c'es t tout ce que j'ai à préciser, hein...


Cité, quand tu m'as prise

"C'est aussi à cause de tous ces mecs, qui traînent en bas, ceux que j'ai peu connu, mais les seules fois où je les ai rencontrés... J'ai dû me réfugier dans mes mots.
[ (c'est "aussi"--> juste avant, je parlais de mes premières dépression) ]
Je sors vers 19h30, direction leclerc. Ouais, good, je suis une peu naze, j'ai pas dormi depuis 2 jours. Les mecs m'abordent, "tu me regardes trop bizarrement, pourquoi ?" petit badinage, j'arrive à passer mon chemin. Au retour, même chose : "tu serais pas un peu shootée... ?" je passe les détails, je sais pas comment je me retrouve, dans l'escalier du 17ème étage. Je taille une pipe à [biiiiiiiiiiiipppp (censure) ]. J'ai honte, tellement honte ! J'ai envie d'arrêter, de me casser tout de suite. Mais comment échapper à 3 hommes en manque ??? Trop, trop dur. Comment j'ai réussi à me regarder dans la glace, la gorge souillée de leurs semences ? Surtout, pourquoi ai-je recommencé ????? Là, la question reste entière, ou pas vraiment... De retour dans la rue, c'est le harcèlement moral, "je vais tout balancer à ta mille-fa", "c'est la dernière fois, t'inquiètes !", harcèlement téléphonique, je les hais. Je les hais de m'avoir fais recommencer, de m'avoir transformée, à leurs yeux, en taspé. Oui, une vraie tass ! J'ai aucun plaisir à cela, mais je dois leur dire que si. Je dois leur dire que j'aime ce que je fais, je dois supporter leur foutre dans la gorge, je dois supporter leurs prétendus mots doux, je dois supporter tout cela, dans un silence accablant. J'arrive à peine à me retenir de crier quand ils ramènent leurs potes. 5 mecs, qui m'ont construit une réputde tass, 5 mecs que j'ai envie de tuer, 5 mecs qui causeront, sans doutes, ma mort. Je ne traîne pas dans cette [BIP] de cité, mais j'y vis, alors les trajets pour aller en cours ou au supermarché deviennent des parcours d'obstacles, et rencontrer l'un des 5 me fais gerber, d'autant plus qu'ils m'abordent, tentent de me faire honte quand je suis avec mes potes. Je suis devenue une tass. Alors quand j'entends Anna (ma soeur) me dire que j'en suis une, j'ai envie de l'étrangler, j'ai envie de lentement la torturer, de voir la vie s'échapper d'elle, avoir un contrôle total sur sa mort. Mais c'est pas à propos... J'avais envie d'avoir un contôle total sur la mienne, aussi... Mais c'est toujours hors propos, non ? Une fois K... A réussi à m'entraîner à la seine. Il paraissait si gentil, avec les plus belles intentions du monde. On a parlé, presque ½ heure. J'étais amadouée, complètement dans le coltar, Je croyais que c'était juste... Pour parler. Quand il a commencé à parler de me faire lui faire une "petite gâterie" je me suis dis "casse toi au plus vite, ma fille, sinon même dans ta tête, tu seras une vraie tass !!! ". C'est là que j'ai dis non. Non, un point c'est tout.
Pendant longtemps j'avais tellement peur, tellement peur de rencontrer une mec, de traîner trop près de la cité, ni dans des bâtiments inconnus. K... M'avait menacée de "représailles" alors valait mieux que je ferme ma gueule. Ça a été une horreur, de les revoir. Qu'ils me harcèlent, et pire encore, de me regarder dans la glace, regarder mes lèvres, sans repenser à leur bite dans ma bouche ! Comment ai-je fais, je ne sais pas. Je n'étais plus que l'ombre de moi-même. D'ailleurs, Je ne suis toujours qu'une ombre. Mais je ne suis plus moi-même. "


Pour la suite

J'ai rien vécu, plus rien. Je me suis mise à trop de choses, je me suis détruite, et je continue encore... Je veux plus vivre, et je sais pas ce que ça a à voir avec cette vie que j'ai tenté de surmonter, avant. Mais je n'ai fait que la subir.
C'est pas plus mal, après tout.

Pour la suite... Je voudrais parler de petites fleurs, d'amour, de joie...
Mais avant (bah ça m'est quand même arrivé, hein, l'amour et tout et tout !! J'ai que 15 ans !!), y a trop de choses. Entre mes soeurs, et ces mecs, entre le lycée et la rue... Y a trop de choses qui m'ont eue.

Pour toutes ces filles, ces tass qui veulent relever la tête. Oser dire non, à leur tour... Un "grand frère", ça te sers à rien, dans la cité... Même si c'est le boss du coin, t'as pas besoin de te faire trouer pour te faire respecter, parce que t'entrera jamais dans leur clan. Tu seras jamais toi même !! (et en plus, mm sil le disent, il te filent rien à 1/2 prix... C'est trop cho !!!)

Alors bah... Toi même tu sais ce qu'il te reste à faire... TIRES-Toi !!! (pas une balle... Juste de ce cercle vicieux...)

Ah oui... Désolée, je sais pas où j'ai trouvé l'image pour le paragraphe précédent... Si y a un problèmes, mailez moi !!! [pffffffff francisation grotesque !! ]
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