Extrait du site https://www.france-jeunes.net

Sombres pensées


Ce sont des pensées, des sentiments que je ressens au plus profond de moi que j'ai couché par écrit ici... Ceux qui viennent pour me juger, passez votre chemin.



Je commençais à croire que tu n'allais plus me répondre, mais ta dernière lettre m'a rassurée. Si je suis honnête avec toi, je ne vais pas très bien, je suis dans une "phase déprime" comme disent mes parents. Je suis toujours avec Alex, mais tout le reste ne va pas... Je me sens déprimée, triste, voir même maussade. J'adore me blottir sous la couette et écouter en pleurant des chansons qui me touchent, exprimer cette peine qui reste malgré tout accrochée au fin fond de mon être. Je commence aussi à m'habiller entièrement de noir, me maquiller en exagérant le crayon noir autour des yeux, le rouge à lèvre noir... J'exprime par cette facade extérieure ce qu'il se passe à l'intérieur en quelque sorte. Si Alex n'était pas là en ce moment, je crois que moi non plus je ne serais plus là. Il n'y a vraiment que lui qui m'empêche de presser plus fort la lame du rasoir sur mon poignet, je l'ai déjà fait, mais jamais jusqu'au bout, jamais je n'ai osé. Donc, à quelque part, soit je ne suis pas assez désespérée pour affronter la mort, soit je tiens encore à la vie. Pourquoi ? Peut être mes amis, ma famille... C'est peut être ça finalement, mais en même temps je n'en sais rien, je ne sais rien du tout, je connais à peine la vie que déjà je veux la quitter...

Ecoute " Amour " de Rammstein, c'est une des chansons qui correspond le plus à mon état d'esprit, tout en douceur, une douceur noire qui témoigne d'un grand mal être qui parfois prend le dessus... La seule envie que j'ai pour le moment est de me réfugier dans les bras d'Alex, pour pouvoir y pleurer, pour qu'il me dise que la vie est belle, que je suis belle, qu'il m'aime, qu'il n'a jamais autant aimé, que les autres, on s'en fou... Mais tu ne le crois pas ça mon coeur, n'est ce pas ? Ou est ce que je me trompe ?

Est-ce que je dois t'envoyer cette lettre mon amie ? Il ne voudrait mieux pas en fait, tu vas paniquer, me dire que le suicide n'est pas la solution, tu vas appeler tes parents à l'aide, ils préviendront les miens. Un psy, c'est bon, je n'en ai pas besoin. Oui je vois la vie en noire, oui, je suis une pauvre fille de bourge qui ne sait pas apprécier la chance qu'elle a de vivre dans un milieu aussi protégé et aussi doux que le mien... J'aimerais tellement que mes amis sachent comment je me sens, j'aimerais bien que toi, Alex, tu lises cette lettre qui, entre nous, n'en ai plus vraiment une. Mais je n'ai pas besoin de votre pitié, de votre compassion, de phrases qui me disent " courage, la vie, c'est quelque chose de formidable ! ". Soutenez moi dans ma " démarche", mais pitié, pas de morale, je n'en ai plus rien à faire.

Au fur et à mesure que j'écris je me rend compte que je suis vraiment mal. Je ne sais même pas pourquoi. Vous devez penser que je suis folle. Le lycée se passe bien, j'ai des amis formidables, une famille unie même si elle est très dure parfois, un petit ami parfait, qui m'aime. Je tourne en rond. Un fantôme enfermé dans une cage, oui, voilà ce que je suis. Et mes amis autour de la cage qui ne savent pas comment m'aider. Il n'y a que toi qui peut me tendre la main parce que tu as accès à mon coeur, mais j'ai peur de la prendre... Aurais-je peur de la vie ? Comment fais-tu pour m'aimer, avec tous mes excès de tristesse, de bonheur parfois, mon côté sale gosse et à l'opposé, mon côté fille modèle, toujours prète à aider les autres alors qu'elle ne sait pas s'aider elle-même. Je t'aime, je t'aime comme une folle, et pourtant, je me sens si triste. Je n'arriverais jamais à te combler ou bien est ce que j'y arrive ? Je ne suis pas une fille simple à aimer, ne le prend pas mal, je t'en prie, n'ai pas peur de moi non plus...



Je ne sais même plus pourquoi j'écris tout ça. Ce n'est pas dans mes habitudes de dire ces choses que je pense tout bas, cette souffrance inexpliquée qui me prends par surprise certains jours, certaines heures, la nuit, le jour... Peut importe. Ne me jugez pas c'est la seule chose que je vous demande.
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