Extrait du site https://www.france-jeunes.net

Mon ami d'enfance


Voilà un petit écrit sur mon ami d'enfance Rémi, un moment de mélancolie adolescente. Ce sont pour moi des souvenirs précieux de l'enfance, une période merveilleuse de la vie...



Bonne fête rémi,
je profite de ce jour pour me remémorer quelques moments passés avec toi.

Si tu savais ce que je pense à toi et ta nouvelle vie à Lyon.
Que fais tu loin de cette Normandie ? Oui je sais, tu as ta famille là-bas. S'adapter à un
environnement différent, s'intégrer à un nouveau lycée, se faire des amis...

Te souviens-tu de ce qu'on s'étais dit dans la voiture en revenant de ce concert mythique de Placebo ?? On s'était fait un challenge : Cartonner en 1ère ES, se faire pleins de "potes" (comme tu le disais), et plus difficile : se trouver une petite copine et moi un petit copain. Je me souviens très bien de tes critères : Petite, gentille, brunette, ... On s'était promis de s'écrire ; ce que j'ai fait non sans mal puisque j'ai quasiment fait une recherche généalogique pour retrouver tes coordonnées à Lyon. Mais à aucune de mes lettres tu ne réponds. Ton grand-père te confisquerait-il ton courrier ? Voudrais-tu ne plus avoir d'attache et ne plus penser au passé ? Finalement cette enfance passée ensemble ne t'as peut-être pas si marqué ?
Pourtant quand on en reparlait tu t'en souvenais aussi bien que moi et j'aimais aller te parler le samedi matin quand on avait un moment rien que tous les deux sans les autres de la classe et leurs remarques puériles qui te dérangeaient puisque tu es assez timide. Ces matins-là, on délirait ensemble, ayant pour rêve commun d'être journaliste. Toi reporter animalier (ça t'ira tellement bien, un garçon si proche de la nature) et moi journaliste dans la presse écrite (je passe tellement de temps à écrire et à me renseigner sur ce qui se passe autour de moi). On disait qu'on travaillerait ensemble à la National geographic, Je le suivrai sur le terrain, prenant des notes sur ses observations, puis ferait un article signé de nos noms respectifs. Quel beau rêve, travailler ensemble ! Aussi on parlait de passer plus tard des vacances à Barcelone où quelque part en Espagne où il aurait fait bien chaud !!!
Te souviens-tu des petites galères vécues tous les deux : un car qu'on avait loupé en bas du lycée et ma compétition de natation que j'ai failli raté... Nous avions ça aussi en commun, la natation ; on s'était retrouvé dans le même club à Goderville. J'étais la petite fille espiègle et indisciplinée qui ne pensait qu'à rigoler. Je sais bien que ça ne te plaisait pas beaucoup car tu te faisais punir sur le bord avec moi parce que je t'entraînais dans mes gamineries.

Bien plus loin dans l'enfance quand j'aillais chez ma grand-mère qui habitait dans le même domaine, te souviens-tu de cette époque ? Ces souvenirs sont pour moi très précieux et resteront à jamais gravés dans ma mémoire quand moi la souris des villes allait voir la souris des champs.
J'habitais dans une petite maison dans le grand escalier montmorency dans un quartier calme du Havre, ST Cécile. Je venais à Criquetot-l'esneval chez ma grand-mère et te retrouvais pour de nouvelles aventures. Qu'étais-tu en train de faire ? Etudier l'anatomie d'une grenouille, jouer avec ta tortue dans la caisse en plastique, dessiner, caresser ta chèvre qui était jalouse de moi te souviens-tu comme elle était mauvaise envers moi (elle m'effrayait), dans la niche avec ta chienne, jardiner avec ton père... Tant de choses qui m'étaient étrangères et me fascinaient. Qu'allais-tu me proposer comme jeu ? Cache-cache à travers champs ? Toboggan dans les bottes de paille, un jeu excellent puisque qu'interdit ! Ou alors allait-t-on voir les escargots en cage du fils de l'homme qui avaient les terres et vivait avec ma grand-mère ? Comme j'aimais t'entraîner, toi le petit garçon sage à braver les interdits : fouiller dans le grenier quel délice ! Tant d'objets merveilleux !! Tiens regarde ! On coupe les fils de ces manettes et on en fait des pistolets pour jouer aux gansters !! Il me disait non on a pas le droit, arrête ! Mais c'était plus fort que moi, je disais mais t'inquiète, ils ne verront rien. Et le soir même je me faisais gronder. Ça ne m'empêchait pas de recommencer le lendemain à faire des bêtises. Que je devais être difficile et têtue !! Il y avait aussi dans cette maison aux papiers beiges aux grosses fleurs oranges et marrons, des pièces extraordinaires : les chambres et leurs babioles, les boites à secret, un piano...
L'été nous rendions visite à Mr Legris notre si gentil fournisseur de bonbons qui passait la saison dans sa caravane à coté du poulailler. Cela me rappelle la fois où une poule t'avais pincer la main. Grosse frayeur tu criais si fort ! Tu as tant pleurer ce jour-là, j'en garde peur folle pour les gallinacés. Je t'enviais ta petite taille car elle étais d'une grande utilité pour se faufiler partout et passer sous les barbelés. Moi j'étais une grand perche, un peu bêta. Sans cesse en mouvement, on avait à peine fini un jeu que j'en proposais un autre. Je ne dit pas que quelque fois nous étions à court d'idées mais nous allions embêter ma tante Hélène qui revenait de son école de coiffure de Rouen. Le plus dur après ces longues journées de jeux était de se séparer pour aller dormir alors je tannais ma grand-mère pour que tu puisses rester la nuit à la maison. Ça ne marchait pas toujours malheureusement alors dès fois c'était moi qui venait chez toi. Puis venait le terrible départ pour ma maison du Havre. Je retournais à la ville avec les grenouilles capturées pendant mon séjour rural.

Puis les années ont passé et j'ai déménagé à Rolleville, ma grand-mère à Etretat et nos chemins se sont perdus pour quelques temps. Puis je t'ai retrouvé à ces cours de natation à goderville. Puis reperdu car j'ai fais du théâtre à la place et toi dans l'entrefaite du judo il me semble à moins que ça soit du tennis. Bref pareil au même village à Turretôt. Puis j'ai repris la natation mais à ST Romain. Et là nos chemins se sont séparés durant le collège. Tu étais à Criquetot et moi à Epouville. Nous nous envoyons quelques lettres de temps en temps. J'ai d'ailleurs gardé la première carte postale que tu m'as envoyé : un cheval qui fait des "bisous, tout plein de bisous".

Et puis on se retrouva à un vin dhonneur à un mariage. Où tu avais l'air si heureux de me revoir ça m'avais fait énormément plaisir, étais-ce l'effet de l'alcool qui t'avais rendu si détendu et dégourdi ? Moi comme d'habitude j'avais la tête qui tournait un peu mais je me souviens avoir discuter et discuté avec toi. Tu m'annonçait qu'on allait aller dans le même lycée l'année d'après. Le bonheur !! Tu voulais être journaliste tout comme moi !! OUAOU ! à la rentrée à notre énorme surprise on se retrouvais dans la même classe sur 15 secondes !! Il faut le faire !
Malheureusement tu te lias d'amitié avec Romain, un garçon qui me méprisait et fit tout pour t'éloigner de moi en te racontant des salades sur moi. Je t'avais ce qu'il avait fait envers moi, qu'il avait dit devant moi : "quand je vois Lucie, j'ai envie de gerber", en ces termes ! Il aurait fallu qu'il se regarde avant de parler car c'était loin d'être un canon ce Romain ! Et puis l'année s'est écoulé et notre dernière journée ensemble fut le concert génial de PLACEBO, l'apothéose de bonheur : mon petit Brian torse nu luisant, sa guitare, sa voix, son harmonica sur "protect me" qui t'avais enchanté. Tu étais resté en haut de l'estrade pour avoir une vision d'ensemble, moi je voulais sentir l'ambiance et la sueur le long de mon corps... Dans la fosse (lol). Puis on s'étais acheté le poster à la sortie du concert, qu'en est-il devenu ? As-t-il la place d'honneur dans ta nouvelle chambre dont tu parlais tant ?
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