Extrait du site https://www.france-jeunes.net

Le port d'armes aux Etats Unis


Il est bien connu qu'aux Etats Unis, les armes sont supposées être en vente libre ; cette affirmation n'est pas totalement véridique, mais loin d'être fausse. Voilà un résumé du sujet (il est malheuresemnt trop large pour vous en donner une vision totalement complète).



C'est aux Etats Unis que l'on accède le plus facilement aux armes à feu ; on en recense ainsi plus de 200 millions dans le pays. Leur
accès est contrôlé par la loi, mais dépend des Etats. Alors que le Texas montre une réglementation plus ample, le New Jersey est lui assez strict.
Pour les américains, les armes à feu sont la garantie de leur sécurité, et font partie de leurs meubles. Un américain achète un fusil comme il
achèterait un micro ondes. Même si la criminalité a baissé dans d'importantes proportions cette décennie aux États-Unis (- 20% en moyenne par
an entre 1994 et 1998), les chiffres restent alarmants. 192 millions d'armes à feu sont détenues par des particuliers dans le pays (sur une
population de 260 millions d'habitants) et l'homicide demeure la cause de mortalité la plus importante parmi les jeunes âgés de dix à vingt-
quatre ans (20 % des décès). D'après l'association Hand gun Control, en 1998,14 enfants mouraient chaque jour des suites d'un homicide, d'un
suicide ou d'un accident d'arme.
En ce qui concerne la violence dans les établissements scolaires, selon le ministère de l'Éducation, 6 000 étudiants auraient été expulsés durant
l'année 1996-1997 pour avoir apporté un pistolet dans leur école.


Les lois sur le port d'armes

Contrairement à ce que pensent la plupart des personnes, la législation concernant les armes à feu n'a jamais été aussi stricte qu'en ce moment
aux Etats-Unis. Au total, on compte plus de 40 000 lois fédérales contrôlant le port d'armes. Onze lois fédérales majeures ont été mises en
fonction depuis 1927. Entre autres, la loi "Gun Control Act", de 1968, interdit aux personnes jugées ou en cours de jugement encourant à une
peine de plus d'un an, aux fugitifs, aux dealers de drogue et aux immigrés illégaux d'acheter ou de porter une arme à feu (bien que ces
derniers évitent de se déclarer en tant que tels ;))
Cette même loi interdit la vente par correspondance des armes à feu, la vente d'arme entre habitants de différents états (sauf marchands
licenciés), la vente d'armes de poing aux moins de 21 ans et celle de carabines ou de fusils de chasse aux moins de 18 ans. Cinq ans après le
passage de cette loi, le taux d'homicides avait augmenté de 50% par rapport au taux national des cinq années précédentes. Puis, cinq et dix
ans plus tard, le taux a encore respectivement augmenté de 75 et 81%.
Passée en 1994, la loi Brady décrète quant à elle qu'il est nécessaire de faire une recherche d'antécédents criminels avant de fournir une arme
à un individu.
Certains états ont encore affermi leur position quant à la possession d'armes à feu ; cependant ces lois et décrets supplémentaires ont été
suivis par des accroissements du taux d'homicides dans les zones concernées. Quand aux armes automatiques, leur possession est interdite
depuis 1986. Un seul meurtre avec une de ces armes (détenue légalement) a été commis en 66 ans. Un récent sondage montre que 88 % des
personnes interrogées sont favorables à une législation visant à rendre les armes à feu techniquement inutilisables par les enfants en dehors de
la supervision des parents. Seize États américains ont également adopté une loi rendant les adultes légalement responsables si des enfants ont
accès à leurs armes et s'en servent. Le Colorado ne possédait pas une telle loi, et il autorisait les moins de dix-huit ans à acheter un fusil de
chasse pour peu qu'il dispose d'un permis de chasse ou de la carte d'un club de tir...

On peut donc conclure que la législation concernant ses armes n'est pas suffisante ; certains pensent même qu'elle fait grandir le taux
d'homicides par armes à feu dans le pays.

QUESTION : FAUT-IL INTERDIR TOTALEMENT LE PORT D'ARME A FEU ?
LES LOIS DE RESTRICTIONS SONT ELLES EN PARTIE LA CAUSE DE L'AUGMENTATION DU TAUX D'HOMICIDES DANS LE PAYS ?


La division du peuple : les lobbys pour et contre

Actuellement, le peuple américain est profondément divisé sur la question du port d'arme : ceux qui sont pour et ceux qui sont contre. Un des
plus gros lobby "pour" est la NRA : National Riffle Association, dirigée autrefois par Charlton Heston. Ce parti s'appuie sur le deuxième
amendement de la constitution, qui décrète que le port d'arme est avant tout un droit qui ne peut pas être enfreint. Charlton Heston affirme que
ce sont les gens plutôt que les armes qui sont la cause des morts par balles ; en effet, une semaine après le massacre de Littletown en 1999, il
déclare : "Si vous choisissez de ne pas poursuivre les criminels, des gens mourront. Soutenu par la NRA, il s'est constamment opposé aux
tentatives de Clinton quant au renforcement des lois sur le port d'arme. Il a ainsi empêché une loi qui devait élever l'age légal de port d'arme à
21 ans et imposer la fabrication de cran de sûreté. Il faut comprendre que ce puissant lobby des armes américain s'oppose à toute forme de
contrôle sur l'achat des armes à feu. Cependant, depuis 1994 sous l'administration Clinton, il existe une loi - la loi Brady - exigeant que
l'identité des acheteurs d'armes soit contrôlée. Dans un souci de compromis avec la puissante NRA, le gouvernement
a promis que les données recueillies à l'aide du National Instant Criminal Background Check System ne seraient en aucun cas utilisées pour
constituer un registre des armes à feu et de leurs propriétaires. Au départ, ces données étaient conservées pendant 180 jours pour être ensuite
détruites.
Sous les pressions de la NRA, ce délai a été raccourci récemment à 90 jours. De plus, toujours afin de satisfaire le lobby des armes, on a facilité
le contournement des "background check" pour les acheteurs d'armes en faisant des "gun shows" (c'est-à-dire des foires itinérantes
d'armements) de véritables zones franches où tout achat d'arme demeure strictement privé. Il va sans dire que cette "opportunité" n'a
certainement pas échappé aux criminels de tous genres.

Mais il existe également des lobby "contre" ; parmi les plus importants, le "Million Mom March" (en référence à martin Luther King et sa "Million
Man March") est une manifestation de mères américaines qui défilent le jour de la fête des mères et rassemble non seulement les mères de
famille, mais également les femmes en général, les pères, les oncles, les frères...
Voici un extrait d'un article de Cécile BESSON, sur un de ces défilés :
"Plus de trente mille personnes meurent chaque année aux États-Unis d'une arme à feu. Parmi elles, plus de quatre mille sont des enfants. "
Quand je vois tous ces enfants, main dans la main avec leurs mères, je ne peux m'empêcher de penser qu'ils pourraient mourir demain d'une
balle perdue dans la rue ou parce qu'un petit copain a amené le fusil de son père à l'école, confie Judy Harper dont le fils de treize ans est mort
en 1987 en jouant avec une arme. Il y a malheureusement une très forte probabilité pour que plusieurs de ces enfants qui manifestent
aujourd'hui soient confrontés à une arme à feu. " Venue de Géorgie pour témoigner de son drame, Judy Harper réclame deux mesures très
simples pour diminuer le nombre de morts accidentelles. " Rendre obligatoire l'installation de cadenas sur toutes les armes à feu - cela est du
ressort des États. Et ne jamais laisser un enfant aller dans une maison où une arme à feu est accessible. Là, c'est la responsabilité des parents.
Il suffit de poser une simple question. Ces deux précautions auraient sauvé la vie de mon fils. "
Dans la foule des manifestantes, des photos de visages souriants et des pancartes maison racontent l'histoire des milliers de vies volées chaque
année, victimes de la violence ou de la bêtise. " Mon oncle a appris à son fils comment se servir proprement d'une arme à feu. Mon cousin a tué
son père sans bavure ", clame ainsi un panneau porté à bout de bras par une jeune femme.
Mais le message central des Moms, dimanche était adressé à leurs hommes politiques. " Congressman, écoute un peu ta mère ! ", ordonnaient
ainsi avec humour les pancartes de plusieurs manifestantes. " Le lobby des armes à feu est censé être très fort, analysait depuis son fauteuil
roulant Donald McLaughlin, un vétéran de quatre-vingt-quatorze ans ayant " fait toutes les manifs, des droits civiques à l'anti-Vietnam ". Mais
c'est un tigre de papier. La force de cette manifestation, c'est son enthousiasme et son appel populaire : qui peut aller contre l'instinct maternel
? Nous sommes en train d'assister non pas à un événement mais à la naissance d'un vrai mouvement. "" Un autre lobby "contre", le Hand gun
Control, soutien la Brady Law (voir plus haut).


Les armes et les enfants

Il parait évident qu'avoir une arme à la maison lorsqu'on a des enfants présente un très grand risque ; quelques minutes d'inattention et
l'enfant peu trouver ce qu'il pense être une jouet et tuer quelqu'un ou se tuer lui-même par accident. Ce genre d'accident devient de plus en
plus courant. Les parents ne semblent pas se rendre compte du danger que représente pour leur enfant une arme à feu. Peu de gens pensent à
discuter du sujet avec les parents des camarades de leurs enfants. Ce sujet devrait être abordé pour la sécurité des bambins. Néanmoins,
certains états prennent conscience du problème et exigent de la part des parents une certaine vigilance, et que les armes soient mises sous clé.
On parle beaucoup du phénomène des school shooting qui sont devenus un sujet très sensible aux Etats-Unis. Ils démontrent non seulement
que des enfants peuvent être tués par des armes, mais également qu'ils peuvent y avoir accès très facilement. Les Etats réagissent
différemment à ce genre de massacre. Ainsi, deux lycéens de Littletown ont tué 15 à 16 de leurs condisciples avant de se suicider. Ils
appartenaient à un petit groupe fermé néo-nazi, cultivant le culte des armes et de la violence. Ils avaient piégé le lycée ou trente bombes au
moins ont été découvertes. Le porte-parole de la police du comté a relevé que le jour de la fusillade meurtrière était le jour anniversaire de la
naissance de Hitler. Plusieurs incidents semblables ont déjà eu lieu dans les États américains où les armes circulent en grand nombre. On aurait
constaté par ailleurs l'an passé une affiliation aux groupes néo-nazis et au Ku-Klux-Klan en hausse de 40 %. Malgré tout, aucune mesure
législative n'a été prise suite à ce massacre. Cela démontre que la non prise de mesures aux Etats-Unis est à la fois une question politique –
peu de politiciens se risqueraient à s'attaquer au 2eme amendement – et culturelle. D'ailleurs, si de nombreuses personnes désirent un
renforcement des mesures et des lois sur ce sujet, 74% des américains sont contre un bannissement total de leur précieuses armes – qu'ils
croient nécessaires à leur sécurité, bien que le Canada, où les habitants n'achètent d'armes que pour chasser soit un pays beaucoup plus sûr où
seul un homicide en moyenne par an est perpétré par arme à feu. Les school shooting sont de plus en plus courants ; en voici quelques
exemples relativement récents :

• 21 mai 1998 : Un élève de quinze ans exclu provisoirement du lycée Thurston de Springfield (Oregon) ouvre le feu avec une carabine 22 LR
dans la cafétéria de l'établissement, tuant deux adolescents et blessant vingt-trois autres de ses camarades. Il avait auparavant assassiné ses
parents.
• 18 mai 1998. Trois jours avant la fin de l'année scolaire, un lycéen de dix-huit ans ouvre le feu sur le parking du lycée Lincoln County, à
Fayetteville (Tennessee), tuant un camarade qui sortait avec son ancienne petite amie.
• 28 avril 1998. Deux adolescents sont abattus et un troisième est blessé par balles, alors qu'ils jouaient au basket-ball après les cours dans
une école élémentaire de Pomona (Californie). Un garçon de quatorze ans a été inculpé. Le drame est imputé à une rivalité entre deux bandes.
• 24 avril 1998. Un professeur de sciences de quarante-huit ans est abattu devant ses étudiants lors d'une fête du collège James W. Parker à
Edinboro (Pennsylvanie). Un collégien de quatorze ans est inculpé.
• 24 mars 1998. Quatre jeunes filles et un enseignant sont abattus, tandis que dix autres personnes sont blessées lors d'une fausse alerte au
feu au collège Westside à Jonesboro (Arkansas). Deux garçons âgés de onze et treize ans sont accusés d'avoir déclenché l'alarme et d'avoir
ouvert le feu sur les écoliers depuis un bois voisin. Ils possédaient trois fusils et sept armes de poing.
• 1er décembre 1997. Trois lycéens sont tués et cinq autres sont blessés à l'intérieur du lycée de Heath à West Paducah (Kentucky). Un élève
de quatorze ans décrit comme immature est arrêté. L'une des jeunes filles blessées reste paralysée.
• 1er octobre 1997. Un garçon de seize ans est accusé d'avoir tué au couteau sa mère à Pearl (Mississipi), avant de tirer ensuite au fusil sur
neuf élèves du lycée de la ville. Deux d'entre eux meurent, dont l'ancienne petite amie du suspect. Les autorités accusent ensuite six amis du
tueur présumé de complicité, affirmant que le groupe s'adonnait au satanisme.
• 19 février 1997. Un lycéen de seize ans fait usage de son fusil à pompe dans le lycée de Bethel (Alaska), tuant le proviseur et un élève. Deux
autres lycéens sont blessés. Les autorités accusent ensuite deux élèves d'avoir été au courant des intentions d'Evan Ramsey. Ce dernier a été
condamné à une double peine de quatre-vingt-dix-neuf ans de prison. (Ce qui implique alors que le condamné vive jusqu'à 115 ans)
• 2 février 1996. Un élève de quatorze ans sort un fusil d'assaut en classe d'algèbre, tue deux camarades et le professeur du lycée Frontier
Junior à Moses Lake (État de Washington). Barry Loukaitis est condamné à une double réclusion criminelle à perpétuité.
• 1er mai 1992. Un jeune homme de vingt ans retranché dans son ancien lycée à Olivehust (Californie) abat quatre personnes et en blesse dix
autres. Selon la justice, il voulait se venger d'avoir échoué à ses examens. Eric Houston a été condamné à mort.
• 17 janvier 1989. Patrick Purdy, un vagabond de vingt-quatre ans, se met à tirer avec un kalachnikov dans la cour de récréation de l'école
maternelle Cleveland à Stockton (Californie). Cinq enfants sont tués et vingt-neuf autres blessés ainsi qu'un enseignant. Le jeune homme
retourne ensuite son arme contre lui.
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