L'amitié

Où s'arrête la camaraderie et où commence l'amitié ? A partir de quel moment l'amitié se transforme-t-elle en amour ? Pourquoi prenons-nous parfois tant de plaisir à être vache avec des personnes que nous aimons pourtant vraiment ? Et pourquoi certain(e)s de nos ami(e)s nous énervent-ils (elles) tant alors qu'ils (elles) sont pourtant justement nos ami(e)s ?
Parce que l'amitié est un sentiment composite, constitué de multiples micro-sentiments positifs : la bienveillance, le plaisir du partage et de la complicité, la tendresse, etc. Mais aussi (ne soyons pas hypocrites) de micro-sentiments plus sombres tels que la jalousie, l'agacement, la rivalité...
Plus les amitiés sont profondes, plus elles demandent de l'attention.
Ce qui fait d'ailleurs justement leur piquant.

Complexes comme elles le sont, les amitiés connaissent forcément des incidents. Des bogues. Il suffit parfois d'un rien : un mot déplacé, une vanne un peu trop acérée, une saute d'humeur... Et waou, c'est la crise ouverte, avec grandes explications et bonne engueulade salvatrice.
Le pire, c'est l'absence de réaction. La stupeur, qui se traduit par le fameux « faisons-comme-si-de-rien-n'était ». C'est la porte ouverte aux malentendus, non-dits, suppositions, quiproquos...

D'un seul coup, votre ami(e) vous semble lointain(e), étranger(ère). Et vous ne savez absolument pas comment aborder le problème. Question de pudeur ou de fierté. A moins que ce ne soit une répugnance bien compréhensible à entrer en conflit avec elle ou lui.
Au petit jeu de la parole, les filles s'en sorte souvent mieux.
Les garçons, eux, par peur de passer pour des « sentimentaux », avec tout ce que cela peut sous-entendre de dévirilisant, de féminin, font volontiers l'autruche : il y a un problème, n'en parlons surtout pas ! Les choses se régleront d'elles-mêmes. Et c'est ainsi que les malentendus prospèrent...
Parfois, effectivement, les choses reviennent spontanément à la normale. Parfois... pas, et la situation se détériore encore plus:/. Il devient alors de plus en plus difficile d'évoquer ce qui ne va pas.
Et ce qui était une amitié avec ses richesses et ses joies, part dans le décor, s'évanoui.

En amour comme en amitié, il est parfois nécessaire de se jeter à l'eau, de prendre son courage a deux mains. Dire à quelqu'un qu'il (ou elle) est votre ami(e), que vous y êtes attaché(e) n'est pas un aveu de faiblesse.
Et dire qu'il y a un problème, non plus. Si les choses peuvent se régler, elles règlent alors très vite. Et encore plus quand on s'explique :) . Et si elles ne se règlent pas, au moins on sait pourquoi. (Et au moins vous aurez essayé ;))
Autre avantage à dire immédiatement ce que l'on a « sur le coeur » : on ne se retrouve pas à le ruminer des jours et des jours.
Et si vous n'y arrivez vraiment pas, un petit mot ou un copain envoyé en émissaire accomplissant souvent des miracles. Allez, quoi, pour un(e) ami(e) vous pouvez bien faire ça...

Mais... au fait, quel genre d'ami(e) êtes vous...

Vous êtes peut-être un(e) AMI(E) DISTANT(E)
Quand un problème se pose, en amitié, vous avez tendance à le minimiser ou a tout bonnement l'ignorer. Par peur des conflits, d'une part, et parce que vous avez horreur de faire étalage de vos sentiments.
Ne soyez pas si pudique, ça vous fera le plus grand bien.

Ou bien.. un(e) AMI(E) DIRECT(E)
Vous n'êtes pas du genre à laisser une situation s'envenimer. Au moindre pépin, vous dites stop et vous mettez les choses au clair. Mais vous le faite des fois, « peut être » un peu brutalement.

A moins que vous ne soyez... un(e) AMI(E) INTIME
Très à l'aise dans les relations conflictuelles, vous savez exprimer votre point de vue et écouter celui de l'autre. Vous savez aussi faire des concessions. Bref, il devient très difficile de ne pas être ami(e) avec vous.