Extrait du site https://www.france-jeunes.net

We are the champions : un hymne gay ?


Les murmures enthousiasmés se taisent au moment même où commence les premières notes de cet hymne. Et tout le stade chante d'une même voix : "We are the champions" dans un même élan sportif. Bien que traduisant parfaitement l'émotion des supporters, cette chanson a été écrite pour tout autre chose



Cette chanson voit le jour dans l'esprit brillant de Freddie Mercury, le leader du groupe Queen. Elle sort dans les bacs le 7 Octobre 1977 et reste 10 semaines dans les charts.

Né le 5 septembre 1946, le chanteur meurt du SIDA (annoncé par la chanson "The show must go on") le 24 Novembre 1991 à seulement 45 ans. Il n'a jamais caché son homosexualité, allant jusqu'à porter tenues ambigües et moustache à la mode des gays des années 1970-1980. Il disait même avoir eu "plus d'amants qu'Elizabeth Taylor".






A cette époque, la culture homosexuelle est en plein bouleversement. Alors qu'en 1960, l'homosexualité est encore décrite comme un fléau ou une maladie dont il faut protéger les enfants, en 1969 commence, avec les émeutes de Stonewall, le mouvement de libération des gays et lesbiennes. En 1973, ce penchant sexuel est retiré des listes des psychopathologies. Dans les années 1980, le Danemark et la Suède vote pour la partenariat, sorte d'union entre gens de même sexe. Enfin le 4 aoüt 1982, l'homosexualité est dépénalisée en France.

Freddie Mercury était donc au beau milieu d'un gigantesque champ de bataille culturel et social.

Aujourd'hui, en tenant compte de ces informations, de nombreux journalistes musicaux ont établi une théorie à propos de cette oeuvre de Queen, "We are the champions" (ainsi que du morceau "We will rock you", avec laquelle elle est couplée). Ils pensent que le leader du groupe composa cette chanson afin d'encourager le mouvement gay.


Voici le début du premier couplet de ce morceau :
"I've paid my dues
Time after time
I've done my sentence
But committed no crime"

Il se traduit par :
"J'ai payé mes droits
Jour après jour
J'ai purgé ma peine
Sans commettre de crime"

Ces paroles font allusion à la difficulté qu'avait (et qu'a encore) l'homosexuel à faire accepter ses orientations sexuelles, son "crime" à la société et aux obstacles, sa "peine" qu'il doit surmonter.

Le refrain se traduit par "Nous sommes les champions, mes amis, et nous continueront à nous battre jusqu'à la fin". Freddie Mercury encourage ici le peuple gay à continuer de se battre contre les préjugés sociaux dont ils sont victimes.


Aujourd'hui, chaque fois que ce morceau est chanté, ses interprètes adressent un clin d'oeil conscient ou non à la communauté gay. Je pense que si ils en étaient vraiment conscients et s'ils approuvaient le message délivré par cette chanson, ce serait un pas de géant pour la liberté des moeurs sexuels et l'égalité homo-hétérosexuels ainsi qu'une éloge à ce grand homme que fut Freddie Mercury.
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