Extrait du site https://www.france-jeunes.net

Trade, not aid


Trade, not aid ! Ce slogan, lancé par les représentants du Tiers-monde en 1968 lors de la deuxième conférence des Nations Unies pour le Commerce et le Développement montre bien que plus que d'une assistance financière, c'est d'une commerce juste donc les pays pauvres ont besoin.



"Trade, not aid !"
Ce slogan, lancé par les représentants du Tiers-monde en 1968 à la deuxième conférence des Nations Unies pour le Commerce et le Développement (New Delhi) montre bien que plus que d'une assistance financière, c'est d'un commerce juste dont les pays pauvres ont le plus besoin.


56% de la population mondiale vit encore avec moins de 2€ par jour

40 ans plus tard, la situation ne s'en pas améliorée, bien au contraire. Le Sud est toujours pauvre, comme en témoignent des drames comme la famine qui touche actuellement le Niger. La situation est même pire : un rapport du PNUD montre que si, il y a 20 ans, le 1.3 milliard le plus pauvre de la planète était 22 fois moins riche que les Nord-Américains, ce rapport est aujourd'hui de 86.
Les déséquilibres déjà existants ont été accentués par la mondialisation, dont les effets positifs se font toujours attendre en Afrique et dans beaucoup de pays du Tiers-monde. Chaque année, on assiste à un affaiblissement du cours des matières premières (café, coton...) qui pénalise les producteurs du Sud face aux grandes entreprises agro-alimentaires de la Triade, parfois subventionnées par les Etats, quoi qu'en disent les défenseurs du libéralisme...
Au final, ce qu'on observe, c'est un appauvrissement toujours croissant de l'Afrique et d'autres pays pauvres de par le monde, alors que le commerce international "ouvert" était sensé régler une bonne fois pour toutes le problème de la pauvreté. Famines, travail des enfants, esclavage, maladies dévastatrices, aucunes portes de sortie pour les générations futures...

Cependant, il existe une autre façon de consommer, qui permet aux les producteurs du Sud de vivre dignement. Vous l'aurez compris, en lecteurs informés que vous êtes, il s'agit du commerce équitable, toujours balbutiant en France malgré une médiatisation croissante.
Cette forme de commerce, qui existe depuis une cinquantaine d'années est bien implantée en Amérique du Nord et dans certains pays d'Europe (Angleterre, Pays-Bas, Suisse par exemple).


En quoi ça consiste ?

Le commerce équitable consiste simplement à rémunérer plus justement les producteurs et artisans du Sud, en leur permettant par là de satisfaire les besoins élémentaires que sont la santé, l'éducation, avoir un logement ou une protection sociale.
Le commerce équitable part du principe que le commerce PEUT être moral et doit garantir les droits fondamentaux de tout être humain en refusant l'esclavage ou le travail des enfants par exemple.
Enfin, outre des préoccupations environnementales désormais de plus en plus partagées, le commerce équitable s'engage à instaurer des relations durables entre partenaires économiques et à proposer au Nord des produits de qualité...

Les producteurs du Sud sont tenus de respecter une charte leur imposant des principes tels qu'un salaire décent pour les ouvriers agricoles ou l'interdiction du travail des enfants par exemple, et les représentants des organisations de commerce équitable du Nord, eux, s'engagent à rémunérer à un prix juste les producteurs du Sud tout en ne lésant pas les consommateurs au Nord. (les organisations réduisent le nombre d'intermédiaires ce qui permet de mieux rémunérer le producteur)


Et ça marche ?

Aujourd'hui, l'impact du commerce équitable commence à se faire sentir avec plus de 800 000 familles du Sud qui bénéficient des avancées liées au commerce équitable. Ces familles ont vu leurs revenus augmenter et avec ça, la régularité des revenus leur assure une existence moins risquée.
Pour les producteurs les plus défavorisés, le commerce équitable leur permet l'accès à un emploi et par là, leur permet de retrouver leur dignité et le respect qui leur est du. C'est notamment le cas des handicapés, des intouchables et bien sur, des femmes.
Pour les producteurs traditionnels, le commerce équitable ouvre des marchés et permet d'investir à des paysans ou artisans hors des circuits habituels de l'investissement.

Bref c'est l'évidence, le commerce équitable apporte énormément au Sud. Pourtant, en France, malgré la (très intelligente) Quinzaine du Commerce Equitable, le commerce équitable n'est pas toujours connu de tous et ceux qui en ont déjà entendu parler restent quelquefois méfiants à ce propos, se demandant si l'éthique revendiquée n'est pas une façade à une nouvelle escroquerie, si les produits sont de qualité, etc.
Ainsi, en France, nous dépensons en moyenne 1€ par an et par français pour des produits issus du commerce équitable quand nos voisins suisses en sont à 14€ par personne !

C'est dommage car les produits proposés sont pour la moitié d'entre eux au même prix que les produits traditionnels (enquête menée par moi-même dans un Monop') et bien souvent de meilleure qualité, car issus de l'agriculture biologique...


Le commerce équitable est aujourd'hui bénéfique à tous, aux producteurs du Sud, évidemment; au consommateur du Nord qui, en consommant la même chose à un prix très voisin, devient consom'acteur; enfin aux grandes enseignes (Monoprix, Cora, Carrefour, Leclerc...) qui y trouvent un côté éthique qui leur fait souvent défaut.

Alors, pourquoi se priver ?


Et si le sujet vous intéresse, voilà quelques sites :
http://www.commercequitable.org
http://www.maxhavelaarfrance.org
http://www.artisansdumonde.org
http://www.equiterre.com
Extrait du site https://www.france-jeunes.net
Tous droits réservés