Extrait du site https://www.france-jeunes.net

Les facs ferment, le monde meurt : que faire ?


Faut qu'on se bouge ! Marre d'avoir mal à la Terre !



Le problème, et nos politiques actuels mettent beaucoup d'énergie dans ce message, c'est que le libéralisme mondial ne laisse qu'un choix aux nations : se livrer une guerre économique en devenant le plus compétitif, en cassant tous les acquis sociaux et en se débarrassant de tout ce qui n'est pas rentable, comme nos services publics de qualité, ce qui est le moyen le plus rapide et efficace à court terme, mais aussi le plus facile et le plus dangereux. Seulement, voulons-nous d'un monde où chacun serait asservi par une économie oligarchique qui ne se préoccupe ni de l'épanouissement des hommes, bien au contraire, ni de la pérennité de l'écosystème ?

A suivre cette pseudo solution depuis plusieurs dizaines d'années, on a accumulé suffisamment de preuves que c'était une mauvaise solution à long terme. Notre écosystème ne le supporte plus, et à ce rythme là, un siècle ou deux suffiront à constater la fin de la vie sur notre belle planète, à envisager que ce ne soit pas une guerre qui la provoque... L'alternative est de prendre nos responsabilités. Le plus urgent est de stopper la chute de façon à ce qu'on n'arrive pas à un point inéluctable de notre bêtise, d'où tout retour en arrière sera impossible. Or, on se rapproche de plus en plus de ce point de non retour.
Tant que la planète peut se remettre de nos mauvais traitements, il y a un espoir, mais la Terre a mal, et elle agonise... Il ne faut plus tarder... Quand nous aurons rétabli l'équilibre au moins entre consommation de nos réserves et renouvellement de celles-ci (matières premières, oxygène, biosphère, eau douce...), nous aurons déjà fait l'essentiel. Si l'homme continue de vouloir vivre esclave de ses systèmes socio-économiques après ça, ce sera juste dommage, mais la pérennité de la planète une fois garantie, peu m'importe que notre espèce mette un millénaire avant de comprendre sa bêtise... Mais nous n'avons plus ce millénaire et, qu'on veuille changer ou pas nos sociétés, il faut nous en laisser le choix. Et ce choix ne s'offrira plus longtemps à nous.

Des régions entières du globe sont menacées de désertification, soit par l'action directe de l'homme (exploitation sauvage des ressources, urbanisation irrationnelle, pollution des sous-sols et de l'air), soit par ses exactions indirectes (disparition d'espèces, créant ainsi un déséquilibre sur toute une région, cf. Le Parc du Yellowstone aux Etats-Unis, où la disparition des loups a fait se sédentariser les troupeaux herbivores qui ont consommé toute la végétation, désertifiant l'écosystème local et causant la fin de nombreuses populations animales et végétales). Les Etats-Unis et le Royaume-Uni, pris comme modèle dans cette guerre économique suicidaire, prouvent chaque jour les graves insuffisances et les artifices de leur puissance : un presque plein emploi, mais des conditions de travail qui font que beaucoup trop de gens vivent dans une pauvreté qui les rapprochent plus de pays sous-développés que d'une puissante et brillante nation. Trop nombreux sont ceux qui sont obligés de cumuler plusieurs emplois pour simplement réussir à survivre. Ils y perdent toute chance d'accès au bonheur, leur famille s'en trouve profondément affectée, leur santé menacée. Est-ce ça, le modèle d'avenir qu'on nous propose ? On ne peut pas l'accepter !
Le combat a commencé depuis longtemps, mais nous sommes désormais à un carrefour où il s'agit de décider si l'on veut vivre ou mourir d'une part, et si l'on choisit de survivre, de se donner d'autre part les moyens de le faire de façon décente. Pas de racisme là-dedans, pas d'extrémisme dangereux ou répréhensible, bien que certaines personnes prétendent que l'être humain a fait la preuve qu'il n'avait plus la place dans cet écosystème. Je pense que notre espèce est capable de grandes choses. Se prostituer suicidairement dans la soumission et le fatalisme avilissant à un système économique archaïque n'est que l'une de ses pires décisions. A nous de changer les choses !

Aujourd'hui, parmi les décisions nocives qui sont régulièrement prises par nos dirigeants, il y a ces pôles de compétitivité. L'idée en soi n'est bien entendu pas mauvaise : concentrer les chercheurs et les industries de pointe dans des zones où elles peuvent s'épauler pour mieux réussir leurs recherches. Que du bonheur ! Mais dans les faits, on obtient quelques universités surpuissantes soumises aux décisions et priorités d'entreprises multinationales, dont rien ne garantit les intentions, puisque les capitaux des entreprises ne sont que rarement nationaux (c'est-à-dire qu'une entreprise qui dirigera officieusement la recherche dans une université pourra très bien, du jour au lendemain, se retrouver ruinée par des actionnaires étrangers qui seront allés placer leurs capitaux ailleurs, ou auront décidé des politiques internes incompatibles avec les priorités du pays concerné, à savoir le nôtre !) ; et à côté, la faillite de toutes les autres universités qui, obligées peu à peu d'augmenter leurs frais d'inscription pour pallier à leurs besoins, auront exclu une bonne part des étudiants d'un accès démocratique à la formation. Voilà cet avenir qu'on nous peint aujourd'hui. A Bordeaux, la fac fait depuis cette année payer plus de 800 euros aux étudiants, au lieu de la centaine qu'elle réclamait jusque là. Rouen est à l'étape précédente, où, constatant sa faillite suite aux promesses budgétaires non tenues par le gouvernement, elle devra soit fermer, soit augmenter considérablement les frais d'inscription, excluant ainsi les deux tiers de ses étudiants. On aura donc une fac viable économiquement, équilibrée, capable d'autofinancer sa recherche et son fonctionnement, mais dont les dimensions et les prérogatives seront plutôt celles d'une école privée élitiste à la solde des entreprises de la région que d'une université... Voilà où nous mènent toutes ces années à baisser la tête et les bras en attendant le retour du soleil... Au lieu de brandir un parapluie, nous nous laissons noyer sous le déluge. Au lieu de bâtir des digues, nous subissons les raz-de-marée... Est-ce là tout ce qu'on aura le courage de faire ?
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