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King Kong (Peter Jackson's King Kong)


Le nouveau film du réalisateur de la trilogie du "Seigneur des anneaux" revient. Gare au gorille !



En 1933 à New York, le jeune cinéaste Carl Denham (Jack Black) est en pleine "traversée du désert" car ses films ne rapportent pas un franc succès et les producteurs sont furieux du travail indigent qu'il effectue. Doté d'un tempérament vif et tête brûlé, Carl voit une occasion en or de remonter sa côte de popularité en voyageant vers l'Asie et en travaillant en coopération avec son ami scénariste Jack Driscoll (Adrien Brody).

Mais il reste un problème : où trouver une actrice ? Carl engage une jeune artiste au chomage du nom de Ann Darrow (Naomi Watts). Tout ce petit monde monte à bord du "Venture" et commence leur voyage. Or en cours de route, l'équipage va tomber sur une île qui n'a jamais été visitée par l'homme. Les avis sur cette dernière sont partagés : Carl y voit un décor favorable pour son long métrage tandis que le reste de ses compagnons sentent une sorte de danger. En visitant Skull Island, l'équipe se trouvera en face de quelques problèmes dont un assez imposant : un gorille d'environ dix mètres de haut vénéré par les autochtones et surnommé Kong.


Jeu vidéo, réedition dvd du "King Kong" original, le making-of sortie avant le film lui-meme, affiches collosales dans les rues, publicités incessantes dans les magasines, photos et sonneries pour votre mobile... Le Kong envahie votre quotidien. Ce tapage médiatique constant porte le film sur un piedestal imposant et place l'attente des spectateurs ainsi que des fans à un haut niveau. Dans ce genre de situation, nous avons deux cas possibles : soit le film est excellent et toute la publicité est justifiée, soit le film est mauvais et sa médiatisation a enterré le film. Dans le cas présent, nous sommes à la limite des deux.
Loin d'être mauvais, ce "King Kong" possède des atouts indéniables mais pas sans défauts.
D'une part sa réalisation. Le principe du remake est respecté en reprenant l'histoire d'origine mais en y implémentant des éléments nouveaux, comme l'apparition des dinosaures et autres créatures par exemple. Le scénario est composé en deux parties distinctes : l'introduction et l'aventure. L'introduction correspond à la première heure du long métrage (le film en compte trois au total). Elle se révèle d'un côté baclée et longue. On sent une accumulation de clichés qui mène le spectateur à l'ennui total en prenant en compte également le manque sévère de rythme. On présente les personnages, on situe l'intrigue, etc... Rien de bien trépidant. En revanche, la deuxième partie du film qui correspond aux deux dernières heures du film est mieux rythmée et nettement plus interessante. On a droit à une exploration de l'île en compagnie de l'équipage du "Venture", ce qui donne lieu à des scènes d'action très rythmées mais également à des séquences plus émouvantes en compagnie du Kong et de sa belle.
Par ailleurs, toutes ces scènes sont tape-à-l'oeil et aguichantes grâce au réalisateur qui sait imprégner l'action sur sa caméra en donnant des mouvements parfois bluffant. Les scènes où King Kong déchaîne sa colère sont jouissives et magnifiques. Peter Jackson a su retranscrire à l'image la furie dévastratrice de la bête en affolant sa caméra, comme si le Kong bousculait l'objectif.
Mais le film n'aurait pas autant d'impact si les effets spéciaux ne répondaient pas à l'appel. Ici, ils sont tout simplement magnifiques empreint d'une beauté sublime qui rappelle que nous avons affaire au réalisateur du "Seigneur des anneaux". On retrouve toute la maîtrise de Peter Jackson dans cette oeuvre.
Venons-en maintenant à ce qui fache : les défauts. Ils empèchent le film de devenir un carton. Je ne reviendrais pas sur la première partie du film qui est une introduction lente et sans intérêt. Attaquons-nous plutôt sur la seconde partie, l'exploration. Le fait d'introduire des bêtes préhistoriques autres que Kong semblait une bonne idée mais apparait au final comme une déception. Pour peu, on se croirait dans "Jurassic Parc" avec la poursuite des hommes par les bêtes. Or il semble que le réalisateur a eu un manque de créativité en mettant en scène des espèces de larves immondes (et d'autre joies que je vous laisse le soin de découvrir) tout à fait ridicule. Les dinosaures ne sont là uniquement que pour justifier les scènes d'action et ne sont donc pas indispensables. Les liens qui unissent Ann Darrow à King Kong sont les seuls détails intéressants de l'histoire. En dehors de ça, le film est d'une platitude incroyable.

Une bien belle déception qu'est ce remake de "King Kong". Avec une histoire peu interessante et des séquences pas franchement indispensables, le film n'est pas la perle rare que les afficionados attendaient. Reste des effets spéciaux de qualité et une ambiance dépaysante qui prouve que d'avoir une belle geule ne suffit toujours pas On attendait mieux de la part du réalisateur du "Seigneur des anneaux".




Le cas "Kong"

Le film original "King Kong" sortit en 1933 et prouva qu'avec peu de moyens, on pouvait un excellent film. Le succès se fit à l'échelle mondiale et "King Kong" s'inscrivit dans le livre d'or du cinéma. Pour l'actrice Fay Way, ce fut le rôle de sa vie. Ce fut l'occasion aussi pour le cinéma d'avancer en matière d'effets spéciaux. Si les animations de Kong semblent hachés et désuettes, il ne faut pas oublier qu'à l'époque ce fut une révolution incroyable. Grace à lui, le cinéma a trouvé une nouvelle voie à exploiter : les trucages.
En 1976, quarante-trois ans après l'original, voici "King Kong 2" réalisé par John Guillermin. Kong se trouve plus humanisé ici en s'occupant de l'héroine comme d'une poupée : il l'aide à s'habiller, se doucher, etc... Mais le final reste aussi tragique. Jeff Bridges et Jessica Lange compose le casting de ce film qui tient plus de la parodie que d'un véritable opus.
En 1986, Guillermin revient pour nous donner encore une couche de Kong mais cette fois-ci la sauce ne prend pas. Le gorille tombe du World Trade Center mais a survécu après avoir protégé son fils et la belle. Du grand n'importe quoi qui est fatal au mythe. "King Kong lives" détruit la réputation du grand singe.

En 2005, Peter Jackson se lance dans un remake de "King Kong". Le film s'apparente à un hommage honnète de l'original de 1933. Le réalisateur en question est un passionné de "King Kong" depuis ses 9 ans et désirait en réaliser un remake depuis des années. Au moment où il eut une esquisse de script, le réalisateur dûe s'attarder sur un autre projet qui lui tenait également à coeur : "Le seigneur des anneaux". Huit ans après et une trilogie plus tard, Peter Jackson reprend son idée directrice, "King Kong". Il s'attaqua au projet pendant plus d'un an de tournage dont les dernières retouches sur le film ont été terminés trois jours avant la sortie officielle.
Pour les effets spéciaux il faut savoir qu'en plus de la somme énorme que les producteurs ont versé, Peter Jackson a sorti 20 milions de dollars de sa poche pour donner plus de réalisme à King kong. Ce dernier a reçu un soin particulier. Si ses expressions faciales et ses mouvements sont réalistes, on le doit à un seul homme : Andy Serkis (Gollum dans "Le seigneur des anneaux"). En plus de la motion capture qui fut appliqué sur l'acteur, ce dernier dû observer de véritables gorilles pour s'en inspirer dans son rôle.
Anecdote : Andy Serkis prête ses traits au cuisinier du "Venture".


Autour du film

Au-dela d'un simple divertissement cinématographique, "King Kong" est une oeuvre porteuse de nombreux sens.
Il y a dans le film une inversion animal-humain. Kong est certes montré comme une bête, de part ses réactions imprévisibles et ses excès de colère sans égal. Mais parfois il est montré comme un humain, voire un enfant. Kong est capable d'apprendre des choses (cf : "merveilleux") et peut etre attendrissant. Mais il n'en reste pas moins un animal (cf : "ce n'est juste qu'un animal stupide"). A défaut les humains sont montrés comme cupides et sans coeur, les caractéristiques d'une bête sauvage. Comme le disait si bien Rousseau "L'Homme est un loup pour l'Homme", ce qui induit que l'Homme n'est qu'un animal qui pense malgrè ses airs supérieurs.
Le film s'interroge aussi sur le mariage inter-racial. Dans les années 30, il fut prohibé en raison des ségregations contre les noirs. Le réalisateur de l'original a voulu voulu dénoncer ce fait en mettant en scène un amour impossible entre une femme (blanche et blonde, le stéréotypes de la belle femme à l'époque) et une bête. Comme elle est différente des autres, les humains la rejettent comme si cet amour serait interdit.
Regardez à présent de nouveau la version de 1933 et la version 2005 de "King Kong" : vous n'aurez pas du tout la même vision du film.
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