Extrait du site https://www.france-jeunes.net

L'Abstrait Comique (2)


Facétieuses péripéties de notre héros en quête d'idées nouvelles. Suite.



(Très) Rapide résumé : O'Tan-han venait de partir de son village à bord du van communal, seul et à la recherche d'un peuple savant.

Le village natal de O'Tan-han étant éloigné de tous les autres de plusieurs vingtaines de lieues, il roula pendant de longues semaines dans son van multifonctions avant de rencontrer âme qui vive. Il avait bien rencontré quelques animaux, mais ils avaient tous l'air un peu trop stupides pour lui dire où pouvait se trouver le peuple qu'il recherchait. Ce n'est donc qu'au terme d'une longue période de voyage solitaire qu'il parvint à une petite communauté de nomades qui, comme une haute haie, se dressait telle une forteresse de toile face au désert aride.

O'Tan-han avait eu de vagues allusions à propos de la légendaire hospitalité des nomades, aussi fût-il très heureux d'aller à leur rencontre, d'autant plus que son moyen de transport avait rendu l'âme quelques heures plus tôt, faute de carburant (il fallait pédaler, et O'Tan-han était d'avis qu'il avait assez souffert).
Mais dès qu'il mis les pieds dans l'enceinte du camp, il sut que quelque chose n'allait pas. Personne ne se baladait dans les allées. Il se faufila entre les tentes grisâtres et se dirigeait vers celle, imposante, qu'il pensait être celle du chef, lorsque quelque chose attira son attention du côté des enclos. Il y avait des tas de plumes dans ce qui devait être un poulailler, des tas bourrés de fer dans l'écurie, et même des tas bas de plants dans un champ. Il entendit de légers pleurs dans un coin, et trouva entre deux tentes une petite fille qui tenta de cacher ses larmes dans sa robe en haillons lorsqu'elle le vit arriver.
- Qu'y a-t-il, ma petite ? Lui demanda O'Tan-han.
Elle renifla bruyamment, ne pouvant éviter quelques hoquets.
- On va... Tous... Tous mourir, répondit la petite d'une voix cassée, avant d'éclater à nouveau en sanglots.
- Mais non, mais non... Tu veux bien me conduire chez le chef de ce clan, s'il te plaît ?, lui demanda-t-il, un peu gêné par ces pleurs, qui devenaient irritants, d'ailleurs.
L'enfant hocha la tête et le guida à travers le camp, qui semblait vraiment dans un triste état. Arrivé à la tente majestueuse qu'il avait aperçu plus tôt, O'Tan-han se rendit compte qu'elle était en fait dans un état de délabrement avancé. Sans réfléchir, O'Tan-han frappa à la toile de la tente. Comme personne ne répondait, il frappa plus fort. Et comme personne ne répondait, encore, il entreprit d'ouvrir la toile à coups de pied. Emporté par son élan, il traversa la légère ouverture de la tente et manqua de tomber, nez à nez avec un homme imposant d'une demi-douzaine de pieds. Mais comme il se confondait en excuses, O'Tan-han remarqua que l'homme ne l'écoutait pas et sortait de la tente.
- Attendez ! Lança O'Tan-han. Que se passe-t-il ici ? Il n'y a personne dans les rues, pas même un chat... !
- Bienvenue a Rhi, ami, mais ne me parlez pas de chats... Il y en a trois qui réduisent nos vies à néant, acheva l'homme dans un souffle.
- ... Des chats ?
- Oui, mais cette race de Kat détruit tout, dévore les cultures et les animaux, n'en laissant que la couche externe ou indigeste. Il y en a trois qui saccagent nôtre village depuis quelques temps, et rien ne semble pouvoir les anéantir, ils restent insaisissables...
O'Tan-han, peu soucieux de ces problèmes de village, amena la conversation sur un tout autre sujet.
- Pardonnez moi, mais je recherche un peuple mythique connaissant le secret du Bleu. Pouvez-vous m'indiquer la direction à suivre ?
- Je suis désolé, je ne suis pas d'humeur à discuter alors que mes compatriotes et amis ploient sous la misère, trancha le grand homme. Notre façon de voir les étrangers a bien changé depuis que chaque once de nourriture se partage en vingt.
O'Tan-han réfléchit un instant, conscient que de ce qu'il allait dire dépendrait peut-être la réussite de sa quête.
- Peut-être puis-je vous aider dans l'élimination de ces Kat ? Proposa O'Tan-han.
- Hum... Je reste sceptique... Marmonna le chef. Sachez qu'il sont tout de même armés de scies, et les deux plus forts en portent une à chaque main...
- Ne vous en faites pas, clama O'Tan-han, sa voix ayant tout de même perdu un peu de cette assurance qu'il possédait ordinairement. Je suis un D'heu, trois Kat, cinq scies ne m'arrêterons pas !
Sur ces mots, un nomade arriva en courant en hurlant à pleins poumons.
- Un chat arrive à Rhi !



Voilà que s'achève cette deuxième partie des aventures de notre cher (?) O'Tan-han. Notons au passage que tout ça devient davantage une histoire à part entière qu'un délire comique désaxé... Mais serait-ce mieux ainsi ?
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