Extrait du site https://www.france-jeunes.net

Essai narratif : à vous de juger


Voilà, un début d'histoire, j'attends les remarques, puisque j'ai essayé d'innover dans ma narration : lâchez vous pour les remarques, les commentaires, les critiques, tout quoi. Je cherche à avancer ;)



Inspiration maximale. Vite, de l'air, de quoi remplir ces poumons presque vides. Focale, mise au point oculaire.

Non. Ca ne peut pas commencer comme ça. Il me faut être plus précis, à la manière d'un film : suggestif ET descriptif à la fois.


Au cinéma, on aurait un écran noir. Eventuellement, une musique, un truc un peu triste, du classique, genre Beethoven ou Grieg. Et là, lumière. De la lumière froide, bleue. Une grande inspiration, un bruit brutal et authentique, un peu comme lorsqu'on se réveille d'un cauchemar. On distingue les formes, un visage. Ruisselant. Des yeux bleus, les pupilles rétrécissent, deviennent deux petits points noirs. Bouche entrouverte cherche air pour ingestion unilatérale. C'est un garçon. On le sait parce que malgré les traits fins, ils restent un peu anguleux. Et puis le jeune homme est mal rasé. Ca aurait été moyen pour une fille.
En bref, il s'agit d'un réveil brutal. Je sais pas pourquoi mais on comprend qu'on est dans une salle de bains, ou alors dans des toilettes. La lumière est froide, et les couleurs sont dans les teintes de blanc. Oui, c'est bien ça, il y a du carrelage blanc sur les murs. On comprend vite que la personne qui reprend son souffle vient de s'asperger le visage. C'est la magie du cinéma : on comprend les choses qui ne sont pas dites. Il était temps pour lui de revenir sur terre, de reprendre ses esprits, et de mettre ses idées au clair.

C'est pour cela que nous n'entrons dans sa vie qu'à cet instant précis. Et aussi parce qu'il m'aurait été très fastidieux d'écrire la totalité de son passé.


02

Nous voilà donc en présence d'un personnage dont nous ne savons rien, sinon qu'il s'agit d'un jeune homme, dans des toilettes, et qu'on lit la fatigue sur son visage.

Il serait pourtant plus simple de tout expliquer au début, de situer le contexte d'emblée, pour que tout le monde puisse comprendre, suivre et s'embarquer dans l'histoire avec un aperçu de cet homme.

Et beh non. C'est comme ça, et c'est tout.

Mais poursuivons. A présent, notre ami sort des toilettes, marche dans un long couloir, et ouvre la troisième porte à sa droite.

Silence. Le vieil homme le regarde, et lui demande si ça va mieux. Un léger hochement de tête, et notre ami est déjà retourné à sa place. Le cours reprend.


03

Voici les présentations. Michaël, voici ton public. Ils vont pendant quelques temps te regarder jouer le rôle principal de ta vie. Ne les déçois pas.

Bienvenue à vous dans le monde de Michaël. Comme nous l'avons déjà noté, Michaël est un jeune homme encore scolarisé, qui manifestement s'est senti mal en plein milieu d'un cours. Remarquez, il faut le comprendre, ça n'a pas toujours été facile pour lui.


Le cours se termine sans plus d'encombres. Le seul problème, s'il en est un, est que son rafraîchissement aux toilettes de l'école n'a servi à rien.
Je ne veux pas vous faire entrer trop vite dans la tête de Michaël : vous risqueriez de ne pas suivre, et moi non plus. Les pensées y fusent à mille à l'heure, et en cinq minutes les choses ont le temps de changer une dizaine de fois : vous voyez bien qu'il n'est donc pas facile d'entrer dans sa tête.
Là, actuellement, pourtant, certaines de ses pensées sont ralenties, certaines stagnent. Depuis deux ou trois jours, son esprit se focalise sur sa copine de classe, la fille à côté de qui il prend ses cours. Ca fait deux ans que c'est comme ça, enfin, deux ans et demi bientôt. Et depuis quelques jours, donc, il n'a de cesse de penser à elle. Sa vision change.

On reprend le style cinéma. Tout d'abord, il y aurait ses yeux à lui en train de la regarder, elle. Un plan américain, juste sous la poitrine. On verrait sa chemise ouverte, sa bouche très légèrement entrouverte. Ses yeux bleus brillants, qui crient et hurlent à qui voudrait bien le voir (en l'occurrence, nous) qu'il convoite ce qu'il regarde. Ah, non, pas une envie jalouse, pas une émotion malsaine et négative, pas de possessivité non plus. Plutôt... Oui, c'est exactement ça, un mélange d'admiration au sens strict (comme on admire un paysage : on contemple, on regarde avec attention et plaisir) et, n'ayons pas peur de le dire, d'amour.
Non, pas de a majuscule : faut pas rigoler non plus. Pour l'instant, elle est omniprésente dans son esprit, placardée sur chaque paroi de son crâne, mais connaissant Michaël tel que je le connais, il va vite passer à autre chose. A moins que...

Mais reprenons. Après ce gros plan sur LUI, il y aurait une vision d'elle. Nous serions plongés DANS Michaël. On la verrait elle, se doutant de rien, prenant son cours, de profil, très concentrée. Et là, nous comprendrions l'esprit de Michaël. L'actrice qui aurait le rôle serait super belle. Pas une beauté plastique, froide, figée. Non. Ce serait plus une beauté rayonnante, un charme puissant, une aura de charisme hypnotique.
Puis à un moment donné, elle se tournerait vers nous, avec un petit sourire aux lèvres, en lui demandant ce qu'il y a, et pourquoi il la regarde comme ça. Alors il lui répondrait (et on entendrait leurs voix !) qu'elle a untrucsur la joue, et il en profiterait pour enlever délicatement, du bout d'un doigt caressant, cetrucqu'il venait d'inventer, rien que pour la toucher. Elle rigolerait et lui dirait merci, mais qu'il est quand même un peu bizarre.


Mais rien de tout ça ne se passe. Michaël lui lance quelques regards furtifs, qu'elle ne remarque pas. Leur professeur les mitraille d'informations. Le cours touche à sa fin...
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