Extrait du site https://www.france-jeunes.net

C'était juste pour nous protéger...


Lui : "Pourquoi a-t-elle fait ça ? Elle n'avait pas le droit !" Elle : "J'ai eu raison, je devais le faire, pour lui, pour moi, pour nous..."



Lui : Je suis entré dans ce bar, j'ai passé commande, et je me suis mis à réfléchir. "Pourquoi a-t-elle fait ça ? Sans même m'avertir, ni m'en toucher un mot ? Elle n'avait pas le droit, elle aurait du me le dire, elle devait me le dire, je devais être au courant, j'étais tout aussi impliqué qu'elle ! Nous étions tous les deux, alors pourquoi ne m'en a-t-elle pas parlé ? Il faut que je réfléchisse à ce qui est arrivé, ce qui est en train de se passer. Je ne peux pas être que spectateur de notre relation. Elle a du avoir peur, de moi, ou des autres, je n'en sais rien. Elle aurait du savoir que je ne l'aurais pas laissée, jamais ! Au contraire, je l'aurais aimée encore, si c'est seulement possible. On aurait pu y arriver, je ne sais pas comment, mais on aurait trouvé un moyen, elle aurait du m'en parler ! J'aurais arrêté la fac, où je viens de rater ma deuxième première année, j'aurais trouvé du boulot, pour payer ce permis que je me serais décidé à passer. J'aurais tout fais pour elle, pour nous, tout. Mais pourquoi ? Pourquoi a-t-elle fait ça ?"

Elle : Je suis rentrée chez moi, je me suis allongée sur mon lit, et je me suis mise à réfléchir. "J'ai eu raison de le faire. Je n'avais pas d'autre choix. Il ne le saura pas, c'est mieux comme ça. Je ne pensais pas un jour devoir lui cacher quelque chose, nous sommes si proches lui et moi, mais il m'en voudra si je lui dis. Il aurait sûrement souhaité m'accompagner, ou pire que je ne le fasse pas. Mais je n'aurais pas pu faire autrement. J'ai à peine vingt ans, je n'ai qu'un bac, et j'attends les résultats d'un concours que je ne suis même pas sûre d'avoir. Et si je l'ai, j'en aurai pour trois ans d'école, je n'aurai pas pu tout laisser tomber, même pour ça. Il n'a pas besoin de savoir, c'était moi, et moi seule qui devait le faire, pour le préserver de ça, ne pas l'accabler d'un souci de plus, un souci qui n'est plus."

Lui : "Si Mathilde, qui bosse là bas, ne m'en avait pas parlé, me l'aurait-elle dit ? Va-t-elle me le dire quand on va se voir ce soir ? Je m'en fiche qu'elle ait bafouée le secret professionnel, elle au moins me l'a dis ! Est-ce que Camille va me le dire ce soir ? Si elle ne m'en a pas parlé jusqu'aujourd'hui, si elle a fait tout ça toute seule, pourquoi m'avouerait-elle ça ce soir ? Pour se soulager du poids trop lourd d'un mensonge ? Le premier ? Le seul ? L'unique mensonge ? Ou bien est-ce le dernier en date d'une liste plus que longue ? Non ! Je n'ai pas le droit de la juger, pas après tous ces mois passés avec elle. Surtout qu'elle ne m'a pas menti, elle m'a juste caché quelque chose. Mais me cacher ça, pourquoi ? On aurait pu s'arranger, sans en arriver là ! Elle n'avait pas le droit ! Je dois lui parler, pour savoir pourquoi !"

Elle : "19h00, il va bientôt arriver, je dois me calmer, me détendre, faire comme si tout allait bien, tout va bien de toute façon. Je n'ai qu'à lui mentir, rien qu'un peu, juste pour qu'il ne sache pas que je viens de protéger notre jeunesse, que je viens de le protéger d'un problème supplémentaire. J'ai bien fais, mais je ne sais pas si je ferai bien de lui cacher. Il sera peut être capable de comprendre, oui il comprendra pourquoi, par amour, je suis allée faire ça. Il arrive, à moi de tout lui dire, il m'aime, il comprendra."

Lui : J'arrive devant chez elle, je frappe, elle m'ouvre, elle m'embrasse, je suis distant : "Salut, ça va ?
- Ca peut aller oui, et toi ?
- Pas trop non, mais bon.
- Qu'est ce qui se passe ?
- Je peux entrer, je voudrais qu'on s'explique"

Elle : Je le laisse entrer, on va dans ma chambre, je suis un peu moins sûre de moi tout à coup, de le voir comme ça, qui s'assoit sur mon lit, ou plutôt qui se laisse tomber dessus, comme s'il n'avait plus de forces, ou qu'il avait tout le poids du monde sur ses épaules. "Sylvain, qu'est ce qui se passe ?
- Camille, je suis au courant.
- Au courant de quoi ?
- Arrête ça ! Je sais ce que tu as fais aujourd'hui."

Elle : Pas possible ! Comment ! Il n'a pas l'air content, je voudrais être sûre qu'il parle bien de ça. "Sylvain, qu'est-ce que j'ai fais aujourd'hui ?
- Mathilde m'a dis.
- Mais je n'ai pas vu Mathilde aujourd'hui.
- Elle, si. Elle fait son stage au centre pour adolescents en difficultés. Elle m'a appelé pour savoir pourquoi je ne t'avais pas accompagnée, et c'est là que j'ai su. Comment as-tu pu ne pas m'en parler ? Camille !
- Je suis désolée... "

Lui : Camille pleure, je n'ai pas envie de la prendre dans mes bras, elle ne mérite pas mon réconfort, pas après ce qu'elle vient de se faire, de nous faire. "Ca fait plus que six mois que nous sommes ensemble, tu devais me le dire, on s'était promis de tout se raconter, pour qu'il n'y ait aucun doute, aucune peur entre nous. Comment veux-tu que j'aie encore confiance en toi après ça ?
- J'avais prévu de tout te dire ce soir, je te le jure.
- Après, tu voulais tout me dire alors que tout était déjà fait, pourquoi ?
- Parce que... Parce que je ne voulais pas que tu aies de nouveaux soucis, je voulais te protéger de ça.
- Me protéger ? Mais ça m'a blessé ! Camille, je ne voulais pas que tu fasses ça, on aurait trouvé un moyen, ça aurait été merveilleux, j'en suis sûr !
- Moi, non."

Elle : Sylvain n'a pas les pieds sur terre, comment peut-il penser ça ? Alors que nous vivons encore chez nos parents, que la vie ne nous sourit pas, que l'avenir n'est même pas un mot de son vocabulaire. "Tu ne peux pas dire ça, on n'est pas capables encore pour ça.
- Si, on aurait pu l'être, si seulement tu n'avais pas fais ça !
- Mais je devais le faire.
- Pourquoi ? !
- Pour nous protéger.
- De quoi ? !
- Sylvain, nous sommes trop jeunes et...
- Il n'y a pas d'âge !"

Lui : Ce n'est pas possible ! Comment peut-elle me dire tout ça, elle ne m'aimait pas alors ? Elle n'est pas amoureuse de moi finalement. "Camille, je t'aime, mais je crois que tu viens de tuer notre histoire.
- Sylvain, non, je t'aime, tu le sais, j'ai fais ça pour nous !
- Pour nous, tu l'as fais pour toi ! Tu n'es qu'une égoïste, c'était un superbe cadeau de la vie, tu viens de le détruire...
- Non...
- Non, tu viens de le tuer, et je vais te tuer, comme tu as tué notre bébé !... "
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