Extrait du site https://www.france-jeunes.net

Gaz Bar Blues


Gaz Bar Blues, film québécois qui raconte la vie d'un propriétaire d'une petite station d'essence, dans un quartier défavorisé, à la fin des années80. La vie ordinaire d'une famille ordinaire, un film extraordinaire.



François Brochu dit Boss (Serge Thériault) est veuf et atteint de la maladie de Parkinson. Il y a des années qu'il gère le poste d'essence Champlain avec l'aide de Gaston, à la fois un employé et un ami, ainsi que ses deux fils aînés : Réjean et Guy. Son fils cadet, Alain, a quatorze ans et rêve de faire comme ses frères : travailler à la station-service. L'ennui, c'est que les vols à main armée se multiplient depuis quelques temps et Boss n'a pas envie de faire courir ce risque à Alain, pas à son âge. Déjà que Réjean a bien failli y passer la dernière fois.

Toutefois, Boss a de plus en plus de difficulté à tenir le rythme à cause de sa maladie qui s'aggrave avec le temps. De plus, Réjean et Guy ne sont pas particulièrement enchantés à l'idée de faire comme leur père et de passer leur vie au poste d'essence. La passion de Guy, loin d'être l'essence, c'est l'harmonica, mais pour son père, faire de la musique, ce n'est pas une vie. Pareil pour Réjean dont la passion est la photographie. Hors, quand Guy partira en tournée avec un groupe de musique et que Réjean s'envolera pour l'Allemagne parce qu'il va s'y passer quelque chose d'énorme et qu'il veut être la pour le voir, Boss n'aura pas d'autre choix que d'impliquer Alain dans le commerce familial.
C'est autour de la vie de ce quartier des années80 que s'articule le film qui n'est pas un film d'action du tout, il est rythmé comme la réalité, la banalité : entre les discussions des clients (ou de ceux qui n'ont rien à faire), entre les lettres de Réjean qui écrit de Berlin, qui écrit Berlin, le mur, les filles qu'il rencontre, entre les péripéties de Guy sur les routes du Québec, entre les billets de 20$ qui disparaissent mystérieusement du coffre-fort, c'est la réalité qui frappe. On y voit le contraste entre cette jeunesse qui veut tout voir, tout faire, qui rêve de révolution et cette autre époque, cette vieillesse qui n'arrive pas à se détacher, à abandonner ce qui fait toute sa vie : un gaz bar où se réunit tout le monde pour parler, c'est tout. Mais aussi un gaz bar qui se fait tuer par cette nouveauté : les stations d'essence service libre.

Le jeu des comédiens est parfaitement crédible et arrive facilement à nous plonger dans un Québec d'il y a presque vingt ans. Le jeu est subtil, nuancé, rien de trop gros et c'est cette nuance qui en fait la force, la justesse.

C'est la réalité toute nue, sans artifices, sans contrefaçons, la réalité qui va droit au coeur.
Extrait du site https://www.france-jeunes.net
Tous droits réservés