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Malentendus


"Malentendus" est une bande dessinée de Nicolas Dumontheuil, l'auteur de "Qui a tué l'idiot ? ", que je vous invite à lire et découvrir car elle est vraiment originale et agréable. Il s'agit d'une BD humoristique, véritable satire de notre société que vous allez adorer (ou détester...).



Bienvenue à tous les curieux qui ont décidé de venir découvrir cette bande dessinée inhabituelle, "Malentendus".

Il s'agit d'une BD de Nicolas Dumontheuil, qui est aussi l'auteur de "qui a tué l'idiot ? " paru en 1996.
Ceux qui l'ont lu et qui l'ont apprécié vont forcément aussi appécier "Malentendus".

Les dessins sont toujours aussi soignés et l'ensemble est agréable, contrairement à certaines BD qui présentent des pavés de texte.
Pourtant, le scénario est totalement atypique, et fait toute l'originalité de cette oeuvre.


Un bref résumé de l'histoire...

Le personnage principal, nommé Ariel Fibrome, est étudiant en mendicité.
Malheureusement pour lui, il n'est pas facile tous les jours d'être étudiant... Et Ariel, à la suite d'un facheux malentendu, se fait renvoyer de la fac. Entre les petits jobs trouvés à la hâte pour joindre les deux bouts et un propriétaire qui pratique le harcèlement locatif dès le premier jour du mois, pour une chambre de bonne, la déprime guette notre étudiant.

N'ayant aucune source de revenus, il décide de jouer les cobayes pour un professeur fou qui désire tester sur l'homme un "vaccin contre l'ennui". Mais une surdose ne semble pas prévenir Ariel contre l'ennui, bien au contraire...
Il se retrouve un soir dans le quartier des suicidés où il est arrêté pour tentative de suicide en compagnie d'une jeune femme qu'il y a croisé par hasard.

De là, les deux jeunes gens sont condamnés à perpétuité sur une île coupée du monde et dirigée par des utopistes qui tentent de ramener l'être humain à sa condition la plus primitive par divers exercices tous plus abherrants les uns que les autres...

Le pauvre n'en a pourtant pas fini avec la malchance...


Une satire de notre société

Cette oeuvre présente de nombreux aspect qui sont des critiques de notre société.
Pour ne pas les citer tous, car vous les découvrirez vous-même en lisant "Malentendus", je vais me contenter den approfondir quelques-uns.

Le vaccin contre l'ennui
Quelle idée que de mettre au point un vaccin contre l'ennui alors que dans nos sociétés modernes, on trouve de moins en moins le temps de prendre le temps ! Ceci peut paraitre contradictoire, pourtant, n'est-il pas vrai que malgré que nous nous plaignions sans arrêt de notre trop grande quantité de travail, malgré que nous soyions toujours pressés, et malgré que nous n'ayons jamais le temps de rien, nous affirmons aussi que nous nous ennuyons ? Une preuve pourrait être le temps que nous passons devant la télévision chaque semaine, ou devant notre ordinateur.
L'homme s'ennuie. Mais comment combattre cet ennui ?
C'est la question soulevée ici : le gouvernement nous assure que nous avons constitutionnellement le "droit au bonheur", comment peut-il nous le garantir ? Peut-on imaginer mettre un jour au point une sorte de "vaccin contre l'ennui", rôle aujourd'hui joué en partie par la télévision d'après moi...

Le suicide puni de la peine de mort
Toujours dans une même optique, notre société nous impose d'être heureux, ou du moins d'en avoir l'air : vitamines, psychothérapies, anti-dépresseurs, etc... On n'a plus ni le droit d'être fatigué ni le droit d'être triste.
Le suicide, en plus d'être un péché capital, est devenu illégal. Ce ne fut pas toujours le cas : il existait (et existe encore dans certaines régions du monde) des cultures qui avaient totalement intégré le suicide à leurs moeurs. Un exemple des plus classiques est la société romaine qui pratiquait le "suicide sur commande".
Mais dans la société d'Ariel Fibrome, le suicide, en tant que péché capital, est puni de... Peine de mort !!!
Une autre des absurdités de cette société qui tente d'imposer son utopie par tous les moyens.

Le retour à un état primitif
Une fois sur l'île-prison, Ariel et sa compagne découvrent une société complètement isolée du reste du monde qui tente de mettre en place une utopie totalement différente : ses dirigeants prônent le retour à la nature, le retour à l'instinct sauvage...
Toute modernité est bannie, même les miroirs. Les détenus suivent des cours de déscolarisation, et effectuent des exercices tels que de répéter un mot sans cesse jusqu'à ce qu'il perde tout son sens. Le rêve des utopistes est de retrouver le langage primitif de l'homme, et de réapprendre à vivre selon les seules lois de la jungle.


Intérêts de la lecture

Comme je vous le disais, "Malentendus" permet donc de réfléchir à tout un tas de problèmes que nous rencontrons.

Le thème principal est l'utopie et la manière dont les dirigeants imposent leurs utopies au peuple.

Les deux courants de pensées principaux sont représentés : ceux qui sont pour le progrès et la modernité d'une part, et ceux qui sont pour un retour à la nature et à des coutumes plus "primitives" d'autre part, bien que le mot ne soit pas utilisé ici de manière péjorative.

L'accent est mis sur les absurdités qu'engendrent ces deux modèles de sociétés, sans vraiment prendre parti, l'auteur ne faisant que décrire le monde dans lequel il a placé Ariel Fibrome d'un oeil désabusé et plein de recul.


Les aspects négatifs

Je regrette néanmoins que l'auteur ne fasse que pointer du doigt toutes les absurdités et les contradictions de cette société, sans parvenir à proposer de solution.
Mais proposer des solution, ne serait-ce pas un peu comme vouloir à son tour nous exposer sa propre utopie, ses propres rêves ?

J'attends avec impatience les réactions de ceux qui ont eu la chance de lire "Malentendus", qu'ils aient adoré ou détesté. Je pense que le but de cette BD est plus d'ouvrir un débat plutôt que de mettre tout le monde d'accord.

De plus, pour tous ceux qui finissent leur année de teminale, je suis sûre que vous trouverez dans ces quelques pages un condensé de toutes les problématiques soulevées au cours de l'année.

Bonne lecture à tous !
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