Extrait du site https://www.france-jeunes.net

Une nuit misérable


Une chose horrible, ou on y pense jamais ou c'est une obséssion, ou on croit que ça n'arrive qu'aux autres, mais on la rencontre le jour ou elle nous prends quelqu'un de cher à nos coeurs...



Le soleil se lève doucement, sous le regard émerveillé d'Inès, elle a passé la nuit à observer de sa fenêtre le ciel étoilé. Elle se disait qu'elle avait de la chance. Ce ciel étoilé, c'est rare de le voir en hiver, puis elle se dit que c'est un cadeau que Dieu lui offre pour apaiser sa peine car désormais son cœur ne connaîtra plus la joie de vivre d'avant. Inès est maintenant seule, face au ciel et au soleil levant.

Inès est née le 15 janvier 1983, vingt ans plus tard, jour pour jour, son père décède. Le seul être dans ce bas monde qu'elle aimait, et lui seul savait comment l'aimer. Il représentait tout pour elle, ensemble, ils pouvaient faire des miracles, rire quand le chagrin ne veut plus céder sa place au bonheur, bâtir quand les autres détruisent, rêver au lendemain meilleur quand tout le monde perd espoir. Leur relation était inhabituelle, il vaut l'avouer, dans notre société algérienne peu de pères entretiennent avec leurs filles une relation paternelle aussi intense.

C'est fou ce que la vie est dure et comment le destin joue avec nous, il ne conduit vers l'incroyance, l'ignorance même.


Et dans ces moments là, milles et une questions traversent notre esprit envahis par le chagrin, mais cette jeune fille assise sur sa fenêtre se pose une seule question, pourquoi mon père ? Après un moment, les questions tombent sur sa tête : Qui viendra ce matin pour voir si elle est réveillée ou pas, qui va partager avec elle le café de midi, avec qui elle va critiquer les infos de treize heures. Toutes ces choses futiles de la vie avec qui elle va les partager ?

Elle n'a jamais eu le courage d'imaginer son père mort, or ce soir, elle se retrouve avec cette unique phrase "Mon père est mort !". Que c'est facile de le dire ! Mais si difficile d'y réfléchir ! De plonger dans les profondeurs de cette phrase. On ne sait guerre ce que signifie la mort, sauf quand elle ose nous prendre un être cher. A ce moment là, on perd complètement nos repères, on oublie nos croyances, on se dit que la vie est injuste, que la mort est horrible, on maudit la mort pendant que d'autres la cherche désespérément !

Les pensées d'Inès ressemblaient à des bulles en savon avec les quelles on jouaient étant petits. Ce soir, ses pensées voyagent et plongent dans les souvenirs.

"Mais pourquoi ? Pourquoi, tu m'as laissé tomber papa ! Tu n'avais pas le droit ! On avait plein de projets, de rêves à accomplir, de jours à savourer, je ne comprends pas comment tu as pu me faire ça !?"


Inès est seule maintenant face au vide que son père a laissé. Elle a mal, trop mal. Elle entends les versets du coran qui raisonnent dans leur maison, elle essaye de se concentrer ou plutôt chercher du réconfort au prés des versets mais elle ne peut point, elle sent juste ses larmes chaudes et salées sur ses joues. De l'autre côté de la maison sa mère pleure à haute voix, les gens rentrent chez eux, d'autres viennent pour les condoléances.

La nuit passée a été épouvantable pour cette jeune fille, elle observait attentivement le silence et le cadre naturel, elle voyageait avec ses pensées loin, très loin...

Elle prends sa tasse de café, fume une autre cigarette et prends un plaisir fou à se détruire et se maudire.

Elle reste un moment à fumer, elle se lève est fait un tour dans la maison. C'est épouvantable ! Sa mère qui pleure, les femmes autour d'elle qui essaye de la calmer avec des paroles du Seigneur, elle essaye de chercher ses trois frères, mais elle ne les trouve pas, alors elle part vite s'isoler encore une fois.

Cherche son paquet de cigarette et fume. Et tout en fument, elle essaye de comprendrez le destin, la mort la vie, ce qu'il lui arrive en ce moment.

Si mon père était resté à la maison ce soir, il n'aurait pas eu cet accident. Et là, elle commence à haïr les voitures, puis les hommes qui les conduisent. Arriver trop loin dans ses pensées ou plutôt à la limites de ces dernières ; elle tombe sur Dieu ! Et là, stop ! Elle repense aux paroles de son père "Quand toutes les portes de la vie se referment sur toi, ton seul issu est le chemins vers Allah" et la voix de son père raisonnée partout dans sa chambre, alors se lève, fait son ablution, prie Dieu et prend son livre du saint Coran et commence à lire.
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