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Casino Royale


Le retour du célèbre agent 007 qui apporte son lot de nouveautés, bonnes ou mauvaises.



L'agent James Bond (Daniel Craig) vient d'être promu au rang d'agent "Double Zéro". Une telle promotion ne va pas sans rien. M (Judi Dench), son supérieur hirérarchique, lui donne sa première mission : démanteler un grand groupe criminel.

Pour se faire 007 doit affronter Le Chiffre (Mads Mikkelsen), un puissant banquier terroriste international, autour d'une partie de poker afin de remonter le réseau. L'agent double zéro sera secondé par la jeune et jolie Vesper Lynd (Eva Green). Au cours de leur mission, les deux agents vont éprouver des sentiments forts l'un pour l'autre...



On avait plus du tout entendu parlé de James Bond depuis "Meurs un autre jour" sortie en 2002. Mais il y'a près de deux ans, à l'annonce du tournage, les fans se sont empressés de rechercher des informations sur le nouveau film. Ainsi, le choix du casting remua les fans. Après avoir eu un large choix de prétendant tel que Ewan McGregor (Trainspotting) ou Clive Owen (Sin City), c'est finalement Daniel Craig qui fut choisi. Les fans sont retournés. James Bond devient blond et moins séducteur qu'auparavant. Les uns désespèrent en réclamant le retour de Pierce Brosnan dans le rôle titre pendant que les autres trépignent d'impatience en attendant de voir le résultat sur bobine. Pour ceux de la première catégorie, Daniel Craig n'a qu'une réponse à la bouche : "Attendez de le voir au cinéma avant de le critiquer. Peut être vous allez aimer ça ! ". Une réponse censée mais néanmoins provocatrice. On apprend plus tard que le film sera l'adaptation du roman de Ian Flemming "Casino royale" dont il a fait l'objet d'une parodie avec Peter Sellerset David Niven dans les années 60. Aux commandes, nous retrouvons Martin Campbell le réalisateur de "Goldeneye" en 1995 qui réussie à l'époque à raviver une saga qui s'essouflait profondément.


Les deux maîtres mots du film sont "réalisme" et "rupture". James Bond se voit donc passer un coup de polish pour remettre à neuf la saga. Le film entier tend à se rapprocher du roman original rédigé par Ian Flemming. En ce sens, le scénario suit assez fidèlement le livre en narrant les débuts de l'agent 007. Brute épaisse immorale, James Bond se voit dégrossir tout au long du film par son expérience dans l'espionnage, ce qui donne lui à des scènes cocasses comme la séquence du smoking à l'hôtel. L'histoire se révèle un tant soit peu plus creusée afin de rompre avec les autres films, à l'instar de la partie de poker hautement psychologique.



De plus, Martin Campbell tente d'approfondir les personnages en reprenant une histoire d'amour entre les deux. Celle-ci se révèle être un topos du genre en plus d'être sans saveur ni surprise. Un spectateur assidu ne se laisse pas tromper devant un tel artifice. Ni même en choissisant Daniel Craig dans le rôle titre sous peine qu'il est nécessaire à la rupture dont le film témoigne. Cette obsession majeure fait perdre pied parfois au film qui perd ostensiblement son identité. Soit Daniel Craig est un bon acteur quand il le souhaite, mais ce rôle est inadapté pour lui. Il se retrouve dans la même situation qu'un pansement sur une jambe de bois. Craig n'a aucun style ni aucun charisme qui fasse mouche à l'écran. De ce fait, on oublie vite ce dernier pour se recentrer sur Le Chiffre. Ce personnage très charismatique avec son apparence à la fois froide et hautaine dont la particularité est de pleurer des larmes de sang. On se console également avec la très délicieuse Eva Green qui donne une bonne performance d'actrice quoique limitée par moments. Les personnages sont bien plus sombres qu'auparavant ce qui donne un plus au film.


Mais un "James Bond" ne serait pas un "James Bond" sans qu'il y ait un minimum d'action. Elle arrive à des moments propices et reste justifiée. Une bon côté qui est entaché par l'obsession de réalisme. Si Jason Bourne de "La mémoire dans la peau" a relégué notre cher 007 au rang de ringard à cause de son irréalisme incroyable dans les séquences d'action, le tir essaie d'être corrigé. Cela reste un essaie car à côté de séquences réalistes comme la bagarre dans les toilettes, on peut que s'indigner devant le manque de tact des séquences de la course pousuite à pied au début du film. James Bond qui saute de grue en grue. Où est le réalisme dans tout ça ? Si Martin Campbell était aussi décidé à faire dans le réalisme, ces séquences auraient eu une autre réalisation. En attendant, le réalisateur tombe à côté de son ambition de réalisme dont Jason Bourne garde jalousement la suprématie.


Par ailleurs même si l'histoire est intéressante, elle reste très dérangeante par rapport à la fidélité du livre. Dans ce dernier, la trame se déroulait durant la Guerre Froide au début des années 60. Ici, le tout est modernisé mais désire garder une trace des années 60 avec quelques détails plus ou moins subtils (le smoking, l'Aston Martin). Cette indécision fait basculer le film dans l'indifférence voire l'incompréhension parfois de certaines scènes comme un James Bond habillé avec exactement le même costume que Tony Montana dans "Scarface", se tenant de la même manière que ce dernier et afflubé d'un fusil mitrailleur. Ce détail est posé dans le long métrage comme un cheveux sur la soupe. Le cinéphile averti s'indigne devant une telle ânerie en se demandant si le réalisateur le prend pour un sot.





Certes "Casino Royale" possède des atouts attrayants (Le Chiffre, le scénario, les séquances d'action) mais souffre de défauts qui l'affaiblissent horriblement (Daniel Craig, la vraissemblance du réalisme, l'obession de la rupture). Le film perd alors son identité par rapport aux autres de la saga mais aussi face aux films du genre. Au final, ce "Casino Royale" se regarde comme un film d'espionnage quelconque qui remplit son office de divertissement en faisant passer un agréable moment. Les cinéphiles et les fans, eux, vont grincer des dents parfois.
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