Extrait du site https://www.france-jeunes.net

Je l'aimais


Je t'aimais. Maintenant tu es parti, tu es loin. Je t'ai écrit des tonnes de lettres que je ne t'ai jamais envoyé... Voici quelque textes, dont une de ces lettres. Si un jour tu passes, tu sauras ce que je ressentais, même si ça n'arrivera jamais...



Je pense qu'il est tant que je t'exprime ce que je ressens, après tout ce qui s'est passé la semaine dernière. Oui, en ce soir de mars, je couche tout ce que je pense sur le papier.
Avril 2005, notre rencontre. Je m'en souviens comme d'hier, c'était ce fameux soir où ta tante nous avait invité. On s'amusait bien, tous ensembles et puis il s'est passé un truc, ce je-ne-sais-quoi qui fait que deux personnes se rapprochent. Ces deux personnes, c'était toi et moi, c'était nous. Je ne me serais jamais doutée en montant les escaliers qui menait chez ta famille, que j'en ressortirais avec toi qui occupais mes pensées, toi qui m'intriguais, toi qui s'intéressais à moi...
Alors j'y ai cru à toutes tes belles paroles, à tes gestes attentionnés... Etaient-ils sincères ? Le saurais-je un jour ? Maintenant ça n'a plus d'importance...
Je n'arrive pas à te détester, d'une part parce que je t'ai sincèrement aimé, mais aussi parce que ça ne sert à rien d'en vouloir aux gens... Non, ça revient à se détester soi-même. Et toi, tu ne t'aimes pas, tu ne sais même pas qui tu es. Un gosse perdu, à l'abandon ? Un gars prêt à faire toutes les conneries ? Quelque chose s'est bloqué dans ta tête, et ça t'empêche de grandir, d'évoluer, de devenir un homme, un vrai. Pourquoi m'as-tu choisi moi, au lieu d'une fille de ton âge, ou plutôt d'une femme de ton âge ? Pourquoi te construits-tu ce barrage, qui t'empêche d'aller vers la maturité d'un adulte, d'une personne responsable, de quelqu'un de bien ? Au lieu de ça, tu t'enfermes dans le cliché de l'ado qui tourne mal. Tu fumes, tu bois, tu trompes, tu mens, tu voles, tu te défiles, tu te sers pas de ton cerveau... Tu ressembles aux cancres de ma classe de 4eme, qui pensent pas aux conséquences de leur actes, qui veulent pas les assumer, qui pensent pas à leur avenir, qui veulent rester des gosses et faire des conneries toute leur vie.
Comment j'ai fait pour t'aimer ? C'est la question que tout le monde me pose. Comment j'ai fait ? Je t'ai aimé tout simplement, j'étais jeune et sincère, j'étais innocente et insouciante. Au début, je suis sortie avec toi " pour le fun ", pour faire " comme tout le monde ". Sauf que " tout le monde ", il casse au bout de deux ptites semaines sans intérêt. Mais non, moi j'ai voulu te garder, j'ai voulu t'aimer... Et j'y suis parvenue. Malgrès les recommandations des gens qui m'entouraient, je ne pensais pas à l'avenir, je vivais au jour le jour les instants que nous passions ensemble. Je savais qu'ils étaient éphémères et qu'ils prendraient fin un jour, mais je me suis accrochée, je ne voulais pas en finir.
Nous avons souvent été séparés, soit par les longues vacances où nous partions chacun de notre côté, par les semaines entières où je te faisais la gueule, ou encore à cause de ton ramadan. J'ai respecté ta religion, j'ai respecté tes idées. Mais toi respectais-tu les miennes ? Quand tu me montrais ta famille, je regardais les photos, mais toi tu ne voulais jamais voir la mienne. Pourquoi ? Seul toi dois le savoir... Depuis quelques temps, tu virais mal, et même si j'avais l'air de fermer les yeux, et d'être qu'une naïve, je m'en rendais bien compte. Je savais qu'il y avait quelque chose de changé en toi, depuis ton retour de Nice. Tu me négligeais, tu ne faisais plus d'efforts, tu laissais faire les choses, comme quand on se laisse porter par une vague qui va s'échouer sur le rivage. Et à force, le rivage s'est rapproché, et même si je t'aimais, je me détachais de toi. Même si c'était dur pour moi, moi qui ne connaissais pas grand chose à l'amour et à tout ça, je m'éloignais de toi, petit à petit. Peut être parce que je finissais par savoir qui tu étais vraiment, peut être parce que tu avais changé. Mais une chose est sure, quand je t'ai connu, je pensais que tu étais gentil, respectueux et honnête. Tu m'as pratiquement toujours respectée, et encore, tu as souvent manqué à tes engagements et tu n'assumais pas toujours tout ça. Gentil, tu l'as été, moins vers la fin, mais tu l'as été. Tu ne l'es plus à présent, tu as essayé de me faire du mal en me balançant des saloperies à la gueule, tu m'as mal parlé, tu n'as même pas été foutu de taper toi-même ce que tu voulais dire. Moi j'ai tenté de sauver tout ça, ces 11 mois de relation, moi j'ai essayé. Essayé de te parler, en jeune fille mature, mais toi tu n'as fait que te défiler, refuser d'arranger les choses, refuser qu'on se parle face à face, et qu'on sorte de ce monde virtuel. Tu as été bien lâche. Tu essaies de prouver à des mômes de 15 ans que t'es le plus fort, le plus grand, le plus fou, mais dans le fond, c'est pour cacher ta lâcheté...
Honnête, tu es bien loin de l'être, mais je ne te rappellerai pas tes manquements, tu les sais très bien. Tu as passé ton temps à mentir. Je me demande même si tu m'as vraiment aimé...
Mais tu vois, la vague a fini par s'échouer sur le sable, ou plutôt sur des cailloux tranchants. Oui car ça c'est fini avec une brutalité digne d'un sauvage. On aurait pu se quitter en douceur, gentiment, mais non. Tu as mis un point d'honneur à tout gâcher, à détruire tout ce qu'on avait construit, comme un bulldozer.
Tu ne resteras pas un môme toute ta vie, un jour viendra où tu grandiras, et là tu auras honte de toi. Honte d'avoir été si con, honte d'avoir cru que tout le monde l'était aussi. Moi, ta tante, ton oncle, ma mère, mon père, tes cousins... Eux qui t'ont aimé comme un fils, un frère et moi qui t'ai aimé tout simplement. Te rends-tu compte de tout ce que tu as perdu, de tout ce que tu perds, par connerie, par orgueil. Mais ton putain d'orgueil t'auras perdu. Par sa faute tu auras perdu une famille, une belle vie, l'amour de ta famille et de la mienne, et puis celui d'une petite gamine de 14 ans qui t'aimais sincèrement.
Et le jour où tu pourras me regarder dans les yeux et me demander pardon de t'être aussi mal comporté, alors ce jour là, tu seras devenu un homme.
Mais après tout, on a parlé de toi pendant un certain temps là, et si on parlait de moi ? C'est vrai, il ne faut pas que tu crois qu'on te donne plus d'importance que tu n'en as.
Oui car pour moi, tu n'es à présent plus rien. Rien... Je n'arrive même pas à t'en vouloir. A quoi ça me servirait ? A rien... Rien...
J'ai prouvé à tout le monde, ma famille, la tienne, mes amis, que j'étais une fille bien. J'ai su me poser des limites, même si ça été dur pour moi. J'ai agi contre mon cœur pour me protéger, j'ai su me poser des limites. Et surtout, j'ai été capable d'assumer les actes, même si j'en avais honte. Oui, moi je deviendrai quelqu'un de bien et d'honnête, même si tu as du mal à l'accepter. Tu m'as pris pour une conne, naïve et tu as cru pouvoir faire tout ce que tu voulais de moi. Mais c'est moi qui ai cassé, c'est moi qui n'ai plus voulu de toi, c'est moi qui ai su être intelligente et casser avant qu'on se fasse du mal. Moi le rivage, je l'ai vu venir, j'ai bien vu qu'on allait s'échouer, et j'ai quitté le navire avant qu'on y parvienne.
Cette histoire m'a fait grandir, j'ai compris qui j'étais, j'ai su me ramener à la réalité. Maintenant, j'ai repris confiance en moi, et je déborde d'assurance.
Maintenant, je pourrais soulever des montagnes, je suis prête à tout pour le bonheur des autres.
Maintenant, je sais qui je suis, d'où je viens et où je vais, même si l'avenir est incertain, je sais ce que je veux.
Maintenant, j'ai mûri et je m'ouvre de plus en plus aux autres.
Finalement, c'est mieux comme ça.
Alors voilà, j'avais besoin de t'exprimer tout ça, et c'est sans doute les dernières paroles que je t'adresserai. Ouais, car à présent je t'ai tout dit, tout. Tout et rien.
Je ne sais pas encore si vais t'envoyer cette lettre... Après tout, tu ne mérites peut être pas de la recevoir, comme tu ne me mérites pas d'ailleurs.

Alors maintenant, je n'attends plus rien de toi. Je sais que tu ne t'excuseras jamais, car tu te défileras encore et encore. Je te souhaites simplement d'être heureux, et de trouver un jour une femme que tu respecteras et que tu aimeras. J'espères que tu arriveras à grandir dans ta tête et que tu sauras un jour qui tu es. J'espères que tu deviendras quelqu'un de bien, même si tu commence bien mal... Je souhaites également que nos chemins ne se croisent plus, et que nous vivrons chacun de notre côté, sans nous oublier pour autant.

Cette lettre est une mise au point, que ce soit bien clair, c'est fini à jamais, et je ne regrette rien.


Un mois après cette lettre... Un texte contradictoire à ce que je lui ai écrit...

17/05/2006 11h30
Marre... Pas l'impression d'exister, pas l'impression de vivre l'inertie de ma vie. Trop de sentiments enfouis, tout au fond, tout au fond... Trop de choses qui m'emmerdent, me donne envie de dégueuler sur la vie et ses crasses, sur les gens et leur p*tain de peur, sur moi et ma p*tain de peine... Excessive ? Non, juste réaliste... Dommage, le monde ne tourne pas autour de nous, mes chères, il tourne à l'envers. Dommage...
Blasée de mon existence, je vis et subis chaque jour un peu plus l'idée d'être sur ce p*tain de monde...
Mon cœur est balafré, taillé, coupé en morceaux, chargé de haine et de désespoir et mon esprit désillusionné de la vie.
Pas lâche au point de me suicider, pas triste au point de penser à couper mes veines, pas suicidaire du tout... Juste désillusionnée... Désillusionnée...
C*nne au point de penser que ça te fait quelque chose, c*nne au point de penser que tu n'as pas oublié, c*nne de rêver encore...
Je sais, je sais pas... J'ai envie, j'ai pas envie... Je t'aime, je te déteste... Trop de pensées paradoxales, trop de combats dans ma tête et mon cœur...
J'ai essayé de sourire, j'ai essayé de me dire que tout allait bien, j'ai recommencé à rêver, je suis montée dans mon délire de bonheur... Et je suis tombée, jme suis fracassée sur le sol froid du malheur, jme suis fait mal, du mal, très mal...

Un mois plus tard...

14/06/2006
Peut être que demain tout ira mieux
Peut être demain je me réveillerai
Peut être que demain le jour nouveaux chassera de mon cœur cette tristesse
Cette rancœur
D'être simplement sur terre...

J'ai la rage, j'ai la haine
Trop de douleur, trop de peine
Je me demande pourquoi moi ?
Tellement aveuglé pas ma souffrance que je ne vois pas qu'il n'y a pas que moi...



Sourire, rire, être heureuse...
J'ai l'impression d'avoir oublié ces facettes de l'existence, je ne sais plus ce que c'est, je ne sais plus qui je suis, ce que je veux.
Depuis qu'il est parti, mon bonheur illusoire s'est écroulé... Et c'est long à reconstruire, et très dur... Très dur...
On en bave tous, on souffre tous, on a tous des raisons d'en vouloir à la vie.
La vie s'acharne sur nous, mais au bout d'un moment, elle a une dette à nous payer.
Peut être que ça fonctionne comme ça après tout...
Toute ma vie, j'ai été épargnée des souffrances, enfin, je me protégeais des souffrances. Et puis j'ai voulu pimenter ma vie, j'ai voulu que quelqu'un m'aime, voilà, j'ai voulu être aimée...
Durant 11 mois j'ai nagé dans le bonheur, plus rien ne m'atteignait, je prenais tout bien, même les mauvaises choses. J'étais sur mon petit nuage, tout là haut, comme un ange qui ne connaît que la joie, qui ne connaît que l'amour. Quand je m'embrouillais avec mes amies, avec ma famille, je pouvais toujours me dire que je l'avais lui, mais maintenant, que me reste-t-il ?

"Que reste-t-il de notre amour ?
Que reste-t-il de ces beaux jours ? "

Je crois que j'ai en moi une terrible révolte... Même dans une église je ne retrouve pas la paix de mon âme. En colère contre le monde entier, entre la vie qui me l'a pris, cette s*l*pe de vie, si je la tenais !

En ce moment, je vais mieux, le fait de sortir de chez moi, de profiter du beau temps, de mes amis, me redonne le sourire, j'oublie tout. Mais quelque chose me tracasse... Est ce que je retrouverai quelqu'un comme lui ? Il avait des défaut, mais à mes yeux, il était parfait, même s'il a déconné à la fin...

Je commence à vraiment l'oublier, quand j'en parle je n'ai plus les larmes qui montent à mes yeux, je ne sens plus ma gorge se serrer, mon estomac se nouer, maintenant ça va mieux...

Mais la tristesse est toujours là... Elle est tellement restée dans mon cœur que je la connais par cœur, et quelque part, je l'aime... Elle l'a remplacée, c'est vrai, elle l'a remplacée... Mais je ne pourrai jamais l'aimer comme je l'aimais... Et plus j'avance sur le chemin de la vie, plus les jours passent, et plus je me dis que je n'aimerai jamais quelqu'un comme je l'ai aimé lui... J'ai l'impression que je ne suis même plus capable d'aimer tout court...

Parfois, je me surprends à rêver encore qu'il revienne, qu'il me suprenne au coin de la rue, qu'il m'attende devant chez moi, qu'il soit là...
Et dans la seconde qui suis, je me dit " mais espèce de grosse c*nne, classe, c'est bon il est parti, il s'en fou de toi maintenant, maintenant il a dû s'en trouver une autre, il a dû t'oublier "

La seule chose que j'attend, c'est de l'oublier complètement, car comme on m'a dit un jour, les souvenirs font la souffrance. Le seul moment réel et véritable, c'est le présent, et je dois le vivre pleinement, en savourer chaque seconde, car je n'ai qu'une vie.


Aujourd'hui

Ca va bientôt faire un an que nous nous sommes quitté. Aujourd'hui, je ne l'aime plus. Parfois, je me demande si j'arriverai à aimer quelqu'un d'autre que lui. Oui il a été la seule personne que j'ai aimé. Voilà pourquoi je l'ai tant pleurer, voilà pourquoi j'ai tant regretté, voilà pourquoi j'ai déprimé. Maintenant, je l'ai oublié, c'est définitevement fini. Aujourd'hui, j'ai juste peur d'aimer.

Vous avez pu voir les différentes fases de cette rupture. La façon dont j'ai voulu lui cacher ma peine, la façon dont je l'extériorisais après seule.

La façon dont j'ai guéri, je ne peux pas vous l'écrire, c'est impossible. Maintenant, il faut que j'aime à nouveau, pour réaliser que je peux aimer autrement, quelqu'un d'autre que lui.
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