Extrait du site https://www.france-jeunes.net

Le FN aujourd'hui : un traitement injustement pervers...


J'accuse la France d'agir injustement et dangereusement envers le FN.



Le FN fait partie intégrante de l'histoire politique de notre pays depuis sa création dans la seconde moitié du vingtième siècle, et il pèse aujourd'hui bien plus qu'à ses débuts. Or, si lui a évolué, nous, nous n'avons pas su à son égard évoluer. Je dénonce l'injustice dont sont victime les partisans et idées du FN, au nom de la démocratie, et en défense des intérêts politiques de notre espèce.

J'ai regardé une partie du débat télévisé sur France 3, lundi 29 janvier en soirée, et, une fois encore, le comportement de ces "pros" de la politique m'a horripilé !!! Incapables de s'écouter et de se laisser parler, ils se montrent bornés et incapables de mener un débat construit.

Là où c'est le plus flagrant, c'est à l'encontre de la famille Le Pen et des défenseurs du FN. On peut - difficilement, c'est vrai - être d'accord avec le FN. Près d'un sixième de la population française avoue se sentir en accord avec les valeurs et projets du FN. Or, chaque fois qu'un représentant du FN a la parole, on la lui coupe avec un mépris outré, on l'insulte avec condescendance, on le moque et le rabaisse sans jamais argumenter. Si cette réaction, somme toute puérile, pouvait passer avec le FN des débuts, ouvertement xénophobe, c'est une réaction qui n'est plus admissible.

Le FN a rénové, sinon ses idées, du moins ses méthodes de communication. Aujourd'hui, c'est un programme cohérent d'une vision du monde à laquelle un nombre considérable de nos concitoyens adhère. En conformité avec les vœux d'une majorité des gens, le FN souhaite un retour à des politiques protectionnistes qui endiguent les influences perverses de la mondialisation libérale. En symbiose avec le malaise d'une majorité des gens, le FN propose un rassemblement identitaire autour d'une tradition auréolée de prestige pour lutter contre l'individualisme et le morcellement de la société planétaire avortée qu'est notre monde actuel. Enfin, en synchronie avec les préjugés, angoisses et logiques populaires par lesquelles une majorité des gens appréhende notre monde, le FN propose de cultiver un retour aux sources, une simplification xénophobe mais apaisante de la société en une dichotomie plus facilement admissible par nombre d'entre nous : les gens comme nous et les autres.

Le modèle idéologique prôné par ce parti est cohérent en lui même, même s'il s'accommode un peu volontiers de nombreuses approximations et inexactitudes ; il est cohérent avec un désir plus ou moins latent, nostalgique, de réaction des gens au profit d'un passé embelli par la mémoire. Rejeter sans argumenter cette vision du monde, c'est offrir un front borné et endosser les œillères que les partisans du FN sont paranoïaquement portés à nous voir posséder. Mépriser cette argumentation, issue d'une logique psychologiquement validée par les peurs et désirs populaires, c'est mépriser dans son ensemble une partie de la France qui a déjà l'impression qu'on leur tue leur pays. Ce comportement antidémocratique que pratiquent tous les opposants au FN (et ils sont nombreux) est dangereux car il accrédite leurs thèses en faisant de nous de vaniteux coalisés et d'eux des martyrs, des prophètes incompris. On rétorque souvent qu'aucune argumentation logique ne parvient à les faire admettre leurs erreurs : je n'en suis vraiment pas certain ; de plus, argumenter contre le FN, c'est se donner la peine d'expliquer et de montrer en quoi ils n'ont pas compris le monde et l'humanité que nous pouvons devenir tous ensemble, et donc ainsi contribuer à ce qu'ils perdent des soutiens potentiels. C'est une question d'intérêt politique, donc, mais aussi de dignité. On gagne un débat par l'exemple, pas par la bassesse que l'on reproche à ses adversaires.

Intéressez-vous à la politique en tant que penseurs, pas en tant qu'êtres émotifs. Les débats politiques posent des problèmes idéologiques, statistiques, économiques, sociaux, éducatifs, culturels qui nous renvoient au projet d'avenir que nous sommes prêts à bâtir ou à soutenir. On ne débat pas avec ses préjugés, ni avec son goût, mais avec une logique qui s'appuie sur des arguments valables. Aristote avait déjà défini ce qu'était l'argumentation digne cinq siècles avant notre ère. Avec tous les progrès intellectuels que nous avons accomplis depuis, ce serait bête d'être redevenu complètement la proie de la mesquinerie sentimentale quand tant de philosophes et de scientifiques se sont épuisés à élargir notre conscience !
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