Extrait du site https://www.france-jeunes.net

Accident de voiture, si stupide... Mais qui peut arriver à tout le monde


On revenait d'une soirée entre amis... Ils avaient tous envié notre bonheur... Nous étions, selon eux, un couple parfait... Et jamais nous ne les avions démentis... Non... On se contentait de sourire, et de s'embrasser... Si seulement... Si seulement il n'y avait eu cet accident...



Tu n'avais pas bu... Moi non plus... On s'était amusé pourtant ! Oh oui ! On avait bien ri !! Puis on était parti...

Il n'était pas tard... Le soleil venait de se coucher, et la lune tardait à montrer son nez...

Je m'en souviens si bien... En marchant sur le parking, ton bras entourant mes épaules, m'attirant contre toi, et le mien s'accrochant à ta chemise... Les yeux levés vers le ciel... Tu avais ri lorsque je t'avais demandé où était notre étoile...

"il est bien trop tôt pour qu'on puisse la voir... Mais elle brille sans arrêt... Elle ne brille que pour nous... Mon amour... "

A peine avais-tu fini ta phrase que je m'étais arrêtée, avais plongé mon regard dans le tien, et t'avais embrassé passionnément... Tu avais été surpris, mais après ces quelques secondes d'étonnement, tu avais répondu à mon baiser amoureusement...

Et nous avions continué notre chemin... Je ne cessais de regarder le ciel sombre... En espérant qu'un éclat apparaisse...

Si j'avais su... Si j'avais pu entrevoir, ne serait-ce qu'une seconde, ce qui allait se passer quelques temps après... Je n'aurais pas gaspillé ces moments passés avec toi à regarder le ciel !!

"Te souviens-tu, mon amour, de la fois où je t'avais raccompagné chez toi ? Tu étais si fatiguée, qu'à peine allongée sur le lit, tu t'étais endormie ! " Oh oui je m'en souviens... à mon réveil, tu étais là... Ta tête posée sur mon oreiller... La respiration lente et régulière... Je t'avais contemplé... Sans oser bouger... De peur de te réveiller... J'avais envie de t'embrasser... De déposer un baiser sur chaque partie de ton visage... De tes paupières closes, sur tes lèvres si douces...

Mais je me retenais... Oh ! J'aurais dû t'embrasser chaque seconde, j'aurai dû profiter de ta présence... De ton amour...


La route n'était pas si longue

Et j'avais hâte d'être de nouveau seule avec toi... Si seulement rien de tout cela n'était arrivé !

Nous écoutions une chanson à la radio... Et nous riions... Je chantais comme une casserole, et tu souriais...

La route était silencieuse. Il n'y avait que nous, dans ta voiture bleue. Ce n'était pas une voiture de luxe, mais elle roulait bien, et tu l'adorais.

Tu me disais souvent : "jamais je n'appellerai ma voiture ma petite chérie, puisque mon coeur est déjà pris ! " et je faisais mine d'être fâchée...

Et je te répondais avec un faux air offensé : "Oh ! Parce que si je n'avais pas été là, tu lui aurais donné mes petits noms ? ". Et toi... Jouant le jeu sans parvenir à cacher ce petit sourire au coin de tes lèvres, tu enchainais : "oooh nooooon !! Bien sûr que noon ! Je les aurais donnés à une autre femme ! "

Je te tournais le dos... Et m'éloignais... Non pas blessée, puisque je savais parfaitement que j'étais la seule qui comptait pour toi, mais simplement parce que j'attendais que tu viennes me rejoindre, que tu m'entoures de tes bras, et que tu me murmures à l'oreille un "Je t'aime", si sincère, et dont je ne me lassais jamais !

Mais voilà... Désormais, plus jamais je n'entendrai ce "je t'aime", plus jamais je ne pourrai te taquiner, plus jamais nous ne ferons semblant de nous disputer, pour mieux nous réconcilier après.


Non... Jamais

Jamais plus je ne pourrai te toucher, me serrer contre toi, sentir ta chair sous mes doigts, tes lèvres contre les miennes...

Non... Depuis l'accident, nous ne formons plus qu'un. Ton esprit est là... Ton corps n'y est plus...

Tu vois par mes yeux, tu vis à travers moi, tu occupes mes pensées, et mon âme.


J'ai tellement regretté de ne pas être morte avec toi. Je me maudissais d'être encore en vie... Je maudissais les médecins de m'avoir ressuscitée... Je maudissais les gens de m'avoir sortie de cette voiture... Je maudissais ce chauffeur de nous être rentré dedans... Et surtout, surtout, je te maudissais de m'avoir abandonnée !

Tu es parti, sans même un au revoir. Tu m'as laissée toute seule. Les gens à l'hôpital venaient m'apporter des fleurs. Certains s'asseyaient sur le lit, et prononçaient une quelconque parole de réconfort... Mais je n'entendais rien, le regard vide, l'esprit ailleurs.

Mais je t'ai pardonné, tout comme toi, tu m'as pardonné. Et je vis, plus intensément que jamais... Je vis pour deux... Oui... Je vis pour moi, mais surtout pour toi !

Et je t'aimerai toujours, jusqu'à mon dernier souffle... Mon amour...
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