Extrait du site https://www.france-jeunes.net

Níriel, l'enfant des larmes


L'histoire d'un personnage que j'ai crée pour une soirée de Forgotten Realms... Plus longue, beaucoup plus longue, que je ne l'avais prévu à l'origine.



Avant-propos : A l'origine cette histoire était en allemand comme je devais jouer avec des amis allemands, et je n'ai pas tellement l'habitude d'écrire des histoires de ce type dans la langue de Molière. De plus, je demanderais de l'indulgence pour une faute qui se répètera dans l'article chaque fois qu'une cédille serait nécessaire, je n'en ai pas sur mon clavier.
Une deuxième remarque avant de commencer l'histoire, certains remarquerons peut-être que les noms des personnages sonnent "familiers", je m'inspire de la langue elfique crée par Tolkien pour les trouver, ils ont donc tous une signification... Plus ou moins évidente.


Nostarion

Nostarion était un jeune homme qui vivait dans une riche ville commercante du nom de Carasqualme sur le continent Eressea. Il avait grandi là et ne l'avait pas quitté autant qu'il s'en souvenait, si ce n'était quelques promenades dans les forêts avoisinantes. Son enfance avait été heureuse dans l'ensemble. Cependant, il y avait toujours quelque chose en lui d'insatisfait, quelque chose qui lui manquait. Il avait des amis, mais l'activité qui l'occupait le plus était la lecture. Il aimait lire tout ce qu'il pouvait, empruntait souvent de ouvrages dont disposait la bibliothèque de la ville. Ce qu'il aimait le plus, c'était les histoires d'aventure, il pouvait s'y plonger des jours et des nuits sans quitter le livre jusqu'à l'avoir lu dans son ensemble. Il participait peu aux activités des autres jeunes de son âge, il était pourtant amical avec eux et rares étaient ceux qui le l'appréciaient pas, sans être son ami pour autant.
Comme la plupart des jeunes de la ville, il avait la chance de pouvoir aller à l'école. Il y était doué sans avoir beaucoup à s'investir dans ses études. En grandissant, il se mit à concevoir des histoires dans sa tête, comme celles qu'il lisait, et on pouvait dire qu'il était satisfait de sa vie tranquille. Les autres garcons de son âge passaient beaucoup plus de temps à pratiquer des activités plus physiques, il était complexé face à leur aise dans ces sports, mais il n'avait aucunement envie de les accompagner dans leurs jeux. Plus tard, il ne passait pas des nuits dans les tavernes comme la plupart de ses camarades avaient l'habitude de le faire. Il n'y aimait pas l'ambiance, il se sentait mal à l'aise, la danse lui faisait peur. Alors que d'autres s'étaient trouvés des compagnes rapidement, il ne faisait rien pour se sortir de sa sollitude. Pourtant, il sentait bien cette sollitude le peser de plus en plus, lui aussi voulait être comme les autres, mais il pensait qu'il ne le pouvait.
En vérité, rien ne l'en aurait empêché s'il n'avait pas eu une si mauvaise image de lui-même. Il méprisait son corps trop faible à son goût, mais n'osait pas faire plus de sport par peur du ridicule, il se trouvait stupide en compagnie de filles de son âge et était persuadé qu'aucune ne s'intéresserait à lui de toute facon. On pourrait croire qu'il avait été malheureux, mais ce n'était pas le cas. Sa situation lui semblait normale, et malgré un certain malaise, il se disait que cela pourrait être pire.
Arrivait alors le jour de la fin de ses études à son école. Sachant qu'il aimait les livres et la vie dans les bibliothèques, il se joignit à un petit groupe qui s'y consacrait à l'apprentissage des langues que l'on parlait dans le monde des hommes d'Eressea, afin de pouvoir traduire les livres et aider les commercant de pays lointains à pratiquer les échanges dans la ville. Grâce à cet apprentissage, il espérait trouver un emploi dans cette voie plus tard.
Tout d'abord, tout semblait se poursuivre dans sa vie. Il avait alors 21 ans. Mais dans ce groupe d'étude se trouvait une femme qui lui plaisait particulièrement. Il ne se l'avouait pas, et essayait de se convaincre lui même que ce n'était qu'un leurre, une humeur passagère. Au fil des semaines et des mois, il vit des signes qu'elle aussi l'appréciait, il commencait à lui parler de plus en plus souvent. Il finit par se convraince lui-même de la nature de ses sentiments. Oui, c'était bien de l'amour. Il le lui dit la veille du jour du solstice d'hiver, et elle lui dit qu'elle aussi l'aimait. Pour la première fois de sa vie, Nostarion était heureux, véritablement heureux. Il pasait beaucoup de temps dès lors avec sa douce, dont le nom était Eruwaedhiel. Elle ne venait pas de la ville, mais d'une contrée plus lointaine. Elle était venue à Carasqualme pour apprendre de nouvelles langues. Tout semblait en harmonie entre eux, ils se virent à vivre ensemble dans une petite chambre dans la cave de la maison d'un des professeurs de Nostarion. Le bonheur de Nostarion était total, et il dura deux années.


La fin de carasqalme

Les conflits du continent d'Eressea n'avait pas inquiété la quiétude de la petite ville de Caraqualme pendant des décénies et jamais elle avait été la proie des guerres des différents seigneurs de guerre qui se partageaient le pouvoir sur cette partie du monde. Cette année, tout allait changer. Un émissaire du seigneur Ungol était venu dans la ville et il avait demandé la soumission de la ville, ainsi qu'une contribution en hommes et en or aux guerres prochaines. Les notables de la ville, d'abord apeurés, avaient tout de même fini par le renvoyer en refusant poliment mais fermement cette "offre". Jamais la ville avait été soumise, et la liberté qu'elle avait acquise était enracinée profondément dans les mentalités. L'émissaire partit, en proférant des menaces en nombre : la ville était prévenue, la colère du seigneur Ungol allait être terrible.
On se préparait du mieux qu'on le put, les milices furent toutes appelées, des mercenaires engagés. Nombreux furent les jeunes hommes qui s'engagèrent dans la milice, par goût de l'aventure ou pour des causes plus nobles.
Ce fut le cas de Nostarion. Jamais il n'avait penser aller à la guerre comme tous ces héros dont parlaient ces livres, il pensait être trop lâche pour ca, jamais il ne s'était battu de sa vie. Mais il le faisait surtout pour protéger celle qu'il aimait. Pendant quelques semaines, il s'entrainait, il n'était pas vraiment maladroit avec les armes qu'on lui donnait mais la plupart des autres jeunes militiens se débrouillaient mieux que lui. Sa motivation n'en fut que plus grande, il fit tous les sacrifices et les efforts qu'il n'avait pas fait plus jeune, la protection d'Eruwaedhiel était ce qui lui importait le plus.
C'est alors qu'un soir, en rentrant chez lui, elle demanda à lui parler. Elle, si douce et toujours gentille, lui faisait comprendre que quelque chose n'allait pas entre eux, qu'elle n'était plus sûre si elle voulait rester avec lui. La vie de tous les jours, le manque de changement étaient la cause de ses doutes, disait-elle. Le lendemain, elle retournait dans la maison de ses parents. Une semaine s'en suivit où il n'eut aucune nouvelles. Au bout de cette semaine, il la vit de nouveau, lui demanda de dire ce qu'il devait faire, était prêt à tout pour sauver leur couple. Mais il n'y avait rien à faire, elle le quittait. Il était éffondré, paniqué, elle essayait de le consoler mais rien n'y faisait, la mort lui semblait longtemps la seule solution. Seul, il errait dans la ville, ne dormait pas la nuit, ne savait pas que faire de sa vie. Ses études à la bibliothèques ayant été interrompues par la préparation à la guerre, sa seule occupation était l'entrainement, et il n'y faisait preuve que de piètre performances, son état était prêt de la létargie. Le soir, seul, il observait l'épée qu'on lui avait donné, pensant à ce qu'il pourrait se faire avec. Cela dura un mois environ. Finalement, il décidait de vivre, il allait un peu mieux. La vie n'était peut-être pas si impossible même sans elle. Il la revit de temps à autre, lui parlait calmement bien que cela lui arrachait le coeur de la voir. Un jour, elle voulait savoir si une amitié était possible, ils parlaient de différentes choses, mais il était un homme curieux, l'amenait à d'autres sujets, et finalement, elle lui avouait qu'elle était avec un autre homme. Il ne lui répondait plus, ne voyait plus rien, ses yeux devinrent noirs de haine et il rentra chez lui. Sa rage lui faisait détruire nombre des objects auquels il tenait, rien n'avait plus de valeur à ses yeux. Elle avait menti. Depuis longtemps déjà, car il connaissait l'identité de son nouvel amant, un homme qui lui aussi avait été engagé en la rencontrant. Elle lui avait parlé beaucoup et ce alors qu'elle était encore avec Nostarion, il ne lui croyait plus ses mots d'alors, prétextant une innocente amitié. Elle l'avait quitté pour cet homme, n'avait pas attendu, ne lui avait pas expliqué, lui avait menti sur les raisons de la séparations, l'avait fait douter de lui même alors que de nature déjà il doutait sans cesse de lui. Il ne pouvait lui pardonner, ni à elle, ni à d'autres. Sa fureur était sans limite et éffrayait même ses camarades d'entrainement, qui le connaissait plus calme.
Le lendemain, une armée arriva devant la ville. Des hommes par milliers, des armes de guerres, d'énormes monstres par douzaines, des magiciens et on vit au loin une fumée qui trahissait la présence d'un dragon. Nostarion ne voulait plus défendre la ville, plus sauver celle qu'il avait aimé et appris à hair, il voulait mourir, mourir avec honneur, la seule qualité qu'il se disait avoir à ce moment-là, et la seule qui importait à ses yeux. Il allait agir avec honneur alors que ELLE ne l'avait pas fait. L'après-midi même, la bataille s'engagea. Nostarion se tenait sur les rampards, vit les hommes du seigneur Ungol avancer, des pluies de fléches étaient lancées de part et d'autre. Au bout de quelques minutes, d'énormes rochers étaient lancés sur les murs par des machines trop imposantes pour être manipulées par des hommes. Des dizaines de brèches dans les murs, des humains chargeaient dans la ville. Nostarion se battait avec force, mais il oubliait son entrainement. Il ne protégeait pas son corps de son bouclier, qu'il jettait sur un ennemi avec violence. La rage et la détermination se lisait sur son visage déformé par la haine, cette haine qu'il éprouvait pour Eruwaedhiel se traduisit par une fureur que ni les blessures ni le sang ne pouvaient atténuer. Déjà un grand nombre d'ennemis avaient succomber sous sa lame, et personne n'osait approcher ce fou furieux.
Il se vit nez-à-nez avec un troll qui avait le double de sa taille, il voyait la mort dans les yeux, sa propre mort. Il courait, frappait, hurlait, et le troll s'éffondrait. Il était vivant, toujours vivant, mais pourquoi ne mourrait-il pas ? Autour de lui, la ville brullait. Les batiments qu'il avait connu depuis son enfance s'écroulaient, les gens s'enfuyaient mais beaucoup furent ratrappé, les hommes furent massacrés, le sort des femmes était encore pire. Nostarion courait à travers les rues, voyant les morts, frappant les ennemis se présentant à lui. Il avait ramassé une épée, la sienne s'étant brisée à force de coups violents sur boucliers, heaumes et armures. Avec cette nouvelle arme, découverte sur le cadavre d'un officier ennemi à l'armure richement décorée, il se remit à tuer. Il détestait tuer, il ne l'avait jamais fait avant, il s'en était cru incapable, mais ce jour prouvait le contraire. Il était arrivé à la dernière porte de la ville encore défendue par la milice. Des femmes et des enfants se pressaient par là et cherchaient à s'enfuir. Soudain, un grondement terrible se faisait attendre. Une colonne de fugitifs qui avaient réussi à sortir de la ville étaient soudain réduits en cendres par le feu d'un énorme reptile volant qui se posait devant la porte, bloquant toute fuite. Plus personne ne sortit. Nostarion vit une silhouette familière dans le groupe de femmes réunis prêt de la porte, celle d'Eruwaedhiel. Il lui lance un regard plein de haine, de colère... Et vit des larmes sur son visage. Elle était seule, où était donc ce nouvel amant dans les bras duquel elle s'était jetée ? Il le vit alors, au loin, hors de la ville, sur un cheval rapide. Il était seul, sans arme et galoppa à toute vitesse. Il comprit alors qu'elle aussi avait été abandonnée. Il eut un rire ironique... Puis il se retourna, les derniers militiens tenaient bons face aux soldats qui tentaient d'accéder à cette dernière partie de la ville qui échappait encore au pillage et au meurtre. Nostarion se tourna alors vers la porte, vit le monstre se tenir derrière, attendre le premier qui aurait l'audace de sortir. Il jeta un dernier regard à Eruwaedhiel et lui dit : "Je t'ai juré de te protéger et de t'épouse. Quand bien même tu m'as trahi, j'ai fait une promesse. Et je tiens mes promesses. " Et il sortit de la ville.
Le dragon crachait des flammes sur cet homme qui avait eu l'arrogance de le défier, l'épée au point. Mais cette épée se mit à briller, faiblement d'abord puis de plus en plus. Le dragon s'interrompit et l'humain était toujours là et il courrait en sa direction, pointant l'épée qui était maintenant entourée de flames sur le monstre. L'énorme bête comprit que cette arme pouvait lui infliger des blessures dangereuses, et il prit son envol. Massacrer et bruler des humains en fuite était une chose, combattre un homme avec une telle arme une autre. Mais il était furieux qu'on l'ait privé du plaisir de tuer tous ces gens et qu'on ait osé lui tenir tête, à lui, le puissant dragon rouge Bauglir, et jamais il n'oublierait cette lame qui avait brillé au point d'éblouir ses yeux de reptile. Il se jurait de se venger de cette humiliation, un jour, peu importe le temps que cela prendrait.
Les fugitifs sortirent par la porte en courant, se bousculant. Les militiens n'allaient plus tenir longtemps, mais au moins, certains des habitants de la ville allaient s'enfuir en se cachant dans l'épaisse forêt pendant que l'armée du seigneur Ungol était occupée à piller la riche ville, à massacrer ceux qui n'avait pas réussi à s'enfuir. Le but du seigneur était atteint, la destruction de cette ville qui n'acceptait pas son autorité, ses richesses lui reviendraient, il n'en avait que faire si certains arrivaient à s'enfuir, au contraire ils apporteraient le récit de cette bataille à d'autres, qui n'oseraient alors plus de s'opposer à ce puissant parmis les puissants.
Nostarion était tombé sur ses genoux, la charge contre le dragon en plein milieu des flammes l'avaient épuisés. Il avait senti l'épée se défendre et le protéger contre la chaleur mortelle, mais plus elle brillait, plus il se sentait épuisé. Maintenant que le monstre était partit, toute son énergie le quitta. Il ne put se relever. Eruwaedhiel le vit et s'approcha de lui. "Je sais que tu ne pourrais me pardonner, mais sache au moins que moi aussi j'ai été abandonnée. " dit-elle. "Je l'avais compri. Mais cela ne m'apportera aucun réconfort, je ne me suis pas battu pour sauver cette ville ou te sauver toi. Je me suis battu pour la seule chose qui me restait, la promesse que j'ai faite. Et maintenant, je vais mourir. Je le sens déjà, l'épée a pri ce qui me restait de force. "
Une larme quittait ses yeux, et il s'effondra. Mais avant de partir, elle se pencha sur le mourrant et lui dit : "Il ne m'a pas seulement quitté parcequ'il est un lâche. Il n'a pas supporté le fait que je porte un enfant en moi. Cet enfant, c'est le tien". Elle ne sut jamais s'il l'avait entendu, Nostarion était mort, allongé devant la ville qui l'avait vu naitre, l'épée était tombée de sa main et gisait désormais à ses cotés. Elle ne brillait plus et semblait tout à fait normale. Eruwaedhiel la ramassait et partit.


Des larmes et un enfant

La fuite de Carasqalme était une longue marche, pénible pour les survivants. Au début, ils restaient groupés, mais bientôt, les uns décidaient de quitter le groupe, chacun ayant en tête une destination différente.
Eruwaedhiel était l'une des premières à quitter le groupe. Depuis plus d'une semaine, elle marchait seule et sans but. Les larmes ne s'arrêtaient pas de couler de ses yeux rougies. Elle avait tout perdu, pensait-elle. Sa ville était en flamme, sa vie brisée. L'homme pour lequel elle avait quitté celui qui l'aimait de tout son coeur s'était révélé être un lâche et l'avait abandonnée, et Nostarion, le père de l'enfant qu'elle portait en elle, était mort, mort pour la protéger, elle, la traitresse, elle, qu'il haissait, elle, qui lui avait tout pri. Elle ne savait plus que faire, se sentait méprisable. Finalement, elle s'allongea dans un champ de blé, attendant que la mort vienne la prendre à son tour. C'est ainsi qu'un paysan la découvrit, Maggot était son nom. Il soulevait la femme inconsciente et la ramenait chez lui, où lui et sa femme s'occupait d'elle, car ils étaient des gens simples mais généreux.
Grâce aux soins du couple de paysans, Eruwaedhiel reprit connaissance. Elle remercia les paysans, et restait auprès d'eux. Des jours, des semaines et des mois se passèrent ainsi. Eruwaedhiel demeurait triste, elle pleurait souvent et jamais elle ne souriait. En plein hiver, elle demanda à Maggot de partir, elle ne savait pas où aller mais elle ne voulait plus peser sur ces braves gens. Mais les paysans avaient compris bien vite qu'elle était enceinte, et dans cet état, ils refusaient de la laisser partir, surtout en cette saison. Ainsi, elle restait dans la famille jusqu'à la naissance de son enfant. Son état cependant ne s'améliora pas, et les premiers signes de l'accouchement apparurent alors qu'elle était seule dans la forêt enneigée à se morfondre. Elle n'eut pas la force de revenir à la ferme, et des heures de souffrance s'en suivirent. Maggot et sa femme la cherchèrent quand elle ne rentra pas pour le repas du soir comme à son habitude, et c'est ainsi qu'ils la trouvèrent dans la forêt, allongée dans la neige, un enfant pressé contre son sein. L'enfant était vivant, sa mère l'avait protégé du froid avec son corps et ses vêtements. Quand à Eruwaedhiel, elle ne donnait plus signe de vie. Des larmes avaient quitté ses yeux et avaient gelé sur son visage. Les paysans eux aussi pleuraient face au triste sort de la jeune femme, mais il fallait avant tout s'occuper de l'enfant. Ils le ramenèrent à la ferme. C'était une fille et ils décidèrent de la garder, de l'aimer et de lui donner un foyer. Dans les poches d'Eruwaedhiel, ils trouvèrent un petit morceau de papier chiffoné, sur lequel était écrit un seul mot : Níriel. Ce nom fut alors donné au nouveau-né.
Les années qui suivirent, le couple Maggot s'occupait de l'enfant comme si c'était le leur. Ils ne lui cachèrent cepandant jamais la vérité et quand elle eut huit ans, ils lui montrèrent la seule chose que sa mère avait avec elle quand elle été arrivée à la ferme : une épée à l'aspect ordinaire. Mais quand Níriel la touchait, l'épée se mit à briller faiblement d'une lumière rougeâtre. Tous en furent surpris, et Níriel ne voulait plus s'approcher de l'objet.
En grandissant, elle devint une jeune fille gentille mais peu sûre d'elle, ce qui étonnait fort ses parents car elle était d'une grande beauté. Cela les remplissait de joie, tout comme l'intelligence que Níriel manifestait tant dans ses mots que dans ses actes. Elle était utile dans les travaux de la ferme et elle avait sans cesse des idées pour améliorer les facons de travailler de la famille. Nombreux étaient les jeunes hommes des fermes avoisinantes et des villages dans lesquels elle se rendait avec son père adoptif pour vendre leurs produits agricoles qui la regardaient avec admiration. Elle était amicale mais quand un homme cherchait à aller plus loin qu'être un ami, elle le repoussait. Elle ne s'expliquait pas bien ce comportement, bien que ses parents lui disaient d'être prudente avec les hommes, ils ne lui en avaient pas interdit le contact. Pourtant, elle ne voulait pas plus que de l'amitié. Au plus profond d'elle même, il y avait quelque chose qui lui interdisait une relation amoureuse. Cette sensation était encore accrue quand elle portant l'épée de sa mère. Quand elle avait atteint dix-huit ans, elle l'avait ressortie de sa cachette sur le grenier de la ferme, et avait contemplé à nouveau cette étrange lumière rouge. Mais elle n'en avait plus peur. Elle appréciait même le contact du métal froid et se confectionna fourreau qu'elle attache à sa ceinture. De cette facon, elle passait des journées entières à se ballader dans la forêt, à s'imaginer accomplir des prouesses avec cette arme si étrange, simple, sans décoration, mais avec cette aura magique surprenante. Un soir alors qu'elle s'était disputée avec ses parents (ce qui n'arrivait que très rarement) à propos de sa tenue vestimentaire - ils considéraient qu'une robe de paysanne et une ceinture munie d'une arme n'allaient pas ensemble -, elle partait dans la forêt, en colère. Elle sortit son épée et laissant libre court à la frustration qui s'était accumulée en elle, elle frappa un arbe. Elle fut surprise alors même que le coup n'avait pas encore atteint sa cible, l'épée semblait brûler dans sa main, la lame était flamboyante et brillait comme un feu puissant. Quand la lame touchait le tronc d'arbre, elle ne fut pas arrêtée, elle passa à travers comme si c'était du beurre et non pas du bois de chêne robuste. Elle lacha un cri et sauta en arrière, alors que l'arbre tomba à ses pieds. Sa colère retomba elle aussi et elle rentra chez elle, s'excusa auprès de ses parents et cacha l'arme dans la grange, là où son père adoptif rangeait ses outils. Elle ne leur dit toutefois pas ce qui s'était passé dans la forêt, et seulement quelques jours plus tard ses parents découvrirent l'arbre abattu et en furent très surpris. Mais bien qu'il ne comprirent pas comment un si grand arbre avait pu tomber et surtout comment il avait pu être tranché avec une telle précision, ils ne soupconnaient jamais Níriel.


Ombres du passé

En ces temps, presque vingt ans aprés la batailles à Carasqalme, les fermiers comme les Maggots vivaient en relative indépendance. Ils vivaient sur leurs terres et étaient propriétaires de leurs récoltes, qu'ils vendaient dans les villes les plus proches. Ils payaient une taxe au seigneur de cette ville pour vendre leur marchandise et cela permettait à la famille de Níriel de vivre dignement. Mais officiellement, les terres des paysans appartenaient à des seigneurs, les guerres incessantes faisant bouger sans cesse les frontières. En général, ces guerres touchaient peu les simples paysans, qui s'en souciaient donc peu.
Un soir d'hiver, on frappait à la porte des Maggot. La famille venait de finir de diner, et Níriel avait été envoyée s'occuper des animaux dans l'étable. Elle n'était pas présente quand son père ouvrit la porte sur deux visiteurs menacants. Les deux portaient des armures et des bottes militaires et de longues capes. L'un avait une hache à double tranchant à la ceinture et son visage était caché par une épaisse barbe, l'autre était muni d'une épée courte et son visage avait un air stupide mais cruel. Le premier prit la parole et dit :
"Nous avons perdu un de nos chevaux dans notre voyage et celui que nous avons réquisitionné dans le dernier village est un bon à rien. Nous n'avons pu arriver à la prochaine garnison avant la nuit, et vous devrez donc nous acceuillir cette nuit, car nous sommes des soldats de votre seigneur, le juste et vaillant Ungol. " N'attendant aucune réponse, il entra dans la demeure et s'assit à la table. Son compagnon le suivit et ils réclamèrent aussitôt à manger. La mère adoptive de Níriel se mit alors à préparer une deuxième repas, quand les soldats virent le pain, la soupe et les légumes qu'elle leur servit, ils hurlèrent de colère. "Apporte nous de la vraie nourriture, vous devez bien avoir de la viande dans votre trou, allez nous en chercher ! ". Le jambon prévu pour la fête du solstice d'hiver fut donc sacrifié à ces hôtes indésirables et ils mangèrent sans interruption. Quand ils avaient presque fini, soudain Níriel rentra dans la maison. Elle avait fini son travail et voulait demander à ses parents la permission d'aller se promener en forêt avant d'aller dormir. Elle portait une robe de paysanne, très simple mais qui ne pouvait cacher ses formes avantageuses, ni son beau visage. Les deux soldats la regardèrent et semblèrent perdre tout intérêt pour le contenu de leurs assiettes. Ils se levèrent et le plus petit dit alors :
"Regardez moi ça chef, une jolie petite demoiselle pour finir notre repas, ces stupides paysans nous cachaient donc leur meilleur met... "
Le grand barbu se leva alors et dit au père de Níriel avec un petit sourire sur le coin des lèvres :
"Tu nous laisseras ton lit pour ce soir, et ta jolie fille viendra nous rendre compagnie"
Les deux époux Maggots étaient horrifíes, Níriel ne comprit pas bien tout ceci et fit plusieurs pas en arrière... Son père vint se placer devant elle et répondit d'un ton ferme :
"Vous avez mangé tout ce que nous avions, vous pouvez dormir dans mon lit ce soir mais vous ne toucherez pas à ma fille. "
"Et qui nous en empechera ? " demanda le grande en prenant sa hache.
La brave fermière prit le plus grand couteau qu'elle avait dans sa cuisine et vint se placer à côté de son mari, qui avait pri un gros marteau. "Sortez de ma maison" Dit-il. La grande brute courut en sa direction, et tenta de frapper le fermier, qui s'écarta. Mais il ne peut éviter le coup que le petit compagnon du barbu lui donna, l'épée courte transpersa le vieil homme qui s'effondit sur le sol de sa chaumière. Sa femme chargea, les larmes aux yeux, le meurtrier de son mari, le blesse au bras d'un coup de couteau, mais la hache du grand se logea dans son dos avant qu'elle n'ait eu le temps de reprendre son équilibre. Níriel n'avait pas bougé, elle vit ces deux hommes tuer ses parents, elle était horrifiée... Puis elle les vit la regarder avec des yeux avides. Le petit essayait de l'attraper, mais ce mouvement brusque la sortit de se torpeur et elle recula, agile elle se retourna et fuya la maison de ses parents adoptifs. Les deux soldats la poursuivirent et le seul endroit pour se réfugier était la grange. Elle ouvrit la porte en bois et voulut entrer quand elle sentit une main se poser sur son épaule. Le grand barbu l'avait rattrappé. "Pourquoi t'enfuir, petite ? " Dit-il, un large sourire lui déforma le visage et Níriel eut une vision soudaine de ce qui l'attendait si elle laissait faire cet homme. Elle se débatait, mordait et frappait cet être dégoûtant avec toute la force de son corps, habitué au dur travail de la ferme. Le soldat la lacha, son visage était couvert de sang et il avait une trace de morsure sur l'avant-bras. Sa surprise fut vite remplacée par de la colère, il suivit Níriel qui avait profité du répit pour entrer dans la grange où elle tenta de trouver une cachette. Dans le noir, seule, avec à la porte deux soldats armés et beaucoup plus fort qu'elle, elle se rendit soudain compte de sa stupidité : elle ne pouvait plus sortir, il n'y avait aucun endroit pour se cacher. C'est alors que son regard fut attiré par une faible lueur qui venait du coin de la grange. Brusquement, elle se souvint de sa vieille épée, et de ce qu'elle avait put faire au grand chêne. Elle se précipita sur l'endroit d'où venait la lueur, et effectivement, c'est là qu'elle avait caché l'arme presque deux ans auparavant. Elle la sortit de son fourreau et se retourna, faisant face aux deux soldats qui avaient à leur tour pénétré dans la grange. Níriel recula, l'épée au point, jusqu'à toucher le mur de la grange. Les deux avancaient vers elle. "Pose ce joujou princesse" dit le grand "Ce sera beaucoup moins douloureux pour toi. " Mais voyant qu'elle tenait toujours son arme, qui emettait une faible lueur rouge, le petit soldat passa à l'attaque, et tenta de la frapper de son épée. Níriel réagit rapidement et para la coup de sa propre épée, qui devint rouge vif au contact avec la lame de l'enemi. Bien que le choc des deux armes ne fut pas d'une force extrême, l'arme du soldat se brisa net, et il fut porté par l'élan et tomba à plat ventre. Níriel se tourna immédiatement vers son deuxième assaillant, et quand elle le vit brandir sa hache, elle frappa, comme elle avait frappé le vieux chêne, elle était en colère, la haine pour cet homme qui avait tué sa mère adoptive était vive, sa lame brillait d'un rouge aveuglant, et le coup vertical toucha l'homme en plein mouvement. L'épée de Níriel l'avait traversé de part en part, elle était coincée dans son ventre et ressorta par son dos. Il lacha sa hache, qui fit un bruit mat en tombant par terre, puis il s'écroula à son tour. Níriel, tenant toujours son épée, fut emportée dans sa chute. L'autre soldat s'était relevé et il regardait cette jeune fille qui venait de le vaincre lui et son chef d'un air hébété. Níriel tira sur sa lame et parvint à dégager l'épée du corps, et se releva. Elle fit un pas en avant vers l'ennemi restant, en essayant de prendre un air menacant. Mais ce n'était plus nécessaire, le soldat était un lâche et n'avait aucune envie de finir comme son camarade, plus grand et fort que lui. Il se mit à courir, et Níriel resta seule dans la grange. Elle entendit le soldat pousser un juron et un cheval hennir. Níriel sortit de la grange, sa lame toujours à la main. Celle-ci ne brillait plus mais avait pris la couleur du sang qu'elle avait goûtée. Elle vit l'homme courir sur le chemin qui s'éloignait de la ferme. Elle posa son regard sur sa maison, dans laquelle, elle le savait, gisaient les corps de ses parents adoptifs. Aurait-elle le courage d'entrer ? De les enterrer ? Elle se posait encore cette question quand elle vit avec horreur une fumée noire sortir de la porte encore ouverte de la chaumière. Elle se précipita vers la maison et resta sur le pallier. L'intérieur était en feu, elle se demandait bien comment cela avait pu arriver, puis se rappelait ce qu'elle avait vu du coin de l'oeuil quand le chef des deux soldats avait assassiné sa mère : dans sa chute mortelle, la fermière avait renversée un des chandeliers qui éclairait la maison. Níriel n'avait eu le temps de se rendre compte de ce détail dans sa fuite et le combat mortel avec les soldats, mais maintenant elle s'en souvint nettement. Elle fermait la porte, s'éloignait un peu et regardait tristement sa maison bruler, il était trop tard pour l'éteindre de toute facon. Ainsi ses parents avaient un cerceuil digne, leur maison. Pendant qu'elle regardait le travail de deux vie brûler, quelque chose de froid et d'humide la toucha. Elle fut surprise, horrifiée, et se retourna brusquement, brandissant l'épée. Mais ce qui l'avait touché était le museau d'un cheval, probablement celui que les deux soldats avaient "réquisitionnés" dans un village. Níriel le trouvait magnifique, il était gris avec quelques tâches noires sur le corps et le museau. Elle carressait tendrement le cheval, et pour la première fois se demandait ce qu'elle allait pouvoir faire. Elle ne pourrait vivre ici. Elle savait que si elle le voulait, elle trouverait bien un voisin qui l'hébergerait, à condition qu'elle leur mente sur la facon dont ses parents étaient morts. Personne ne voudrait prendre le risque d'acceuillir quelqu'un qui avait tué un soldat du seigneur Ungol. Et même s'il se trouvait une famille pour le faire, on attendrait d'elle qu'elle se trouve un mari rapidement, compte tenu de son âge et de sa situation. Tout cela, elle ne le voulait pas. Et après cette soirée, l'idée de poursuivre une vie de fermière lui déplut.
Elle contemplait l'arme qu'elle tenait à la main. Cette épée était puissante et elle, Níriel, savait la controler. Et il y avait ce cheval qui était venu à elle de son propre chef. Elle avait tout ce qu'il lui fallait pour partir d'ici, commencer une nouvelle vie. Elle ne savait pas d'où venait sa vraie famille, seulement que sa mère avait vécue des horreurs qui lui avait fait perdre la raison. Qui était-elle, Níriel ne le savait pas. Qui était son père et était-il en vie ? Ca non plus elle ne le savait pas. Il avait dû être un grand guerrier pour lui avoir légué une telle arme, se disait Níriel. En partant maintenant, avec cette épée et ce cheval, peut-être pourrait-elle trouver des réponses à ses questions. Car partir, il le fallait, les Maggots qu'elle avait aimé comme des parents étaient morts pour elle, elle leur devait de faire quelque chose d'exceptionnel de cette vie qu'ils lui avaient donné en l'hébergeant et en la défendant ce soir.
Avant de partir, elle courut à la grange. Elle y prenait les habits qu'elle s'était fait quelques années auparavant, pour répondre à la remarque de ses parents que robe et épée ne s'accomodaient pas. Elle s'était confectionnée une tenue d'homme, une chemise grise, un pantalon du cuir noir qu'elle avait récupéré d'un taureaux que ses parents avaient dû abattre en raison de son âge. Ses parents avaient été outrés par cette tenue, et elle l'avait caché dans la grange, comme son épée. Elle prit aussi un manteau de couleur noire du père Maggot, qu'il portait quand il allait vendre ses produits sur le marché. Il n'était pas pratique dans les champs, "trop long", avait-il dit, mais pour commercer il lui donnait un air plus respectable. Il avait été long pour Maggot, pour Níriel il l'était encore plus, il lui arrivait jusqu'aux molets. Pour son anniversaire, ses parents lui avaient récemment offert des bottes nouvelles en cuir souple, son ancienne paire avait été trop usée par le travail dans les champs. Elle les avait peu mis par peur de les abimer et ils se trouvaient également dans la grange, comme tout ce qui servait au travail agricole. Ainsi vêtue, elle ne craignait plus le froid de l'hiver et pensait avoir une apparence qui impressionerait assez pour éloigner les indésirables. Elle mit aussi sa vieille ceinture avec le fourreau pour l'épée. Pour finir, elle fouilla le cadavre du soldat barbu, prit les pièces qu'elle y trouvait et une petite dague fine, qu'elle se glissait dans une botte. Elle n'éprouvait aucun remord à détrousser le mort, qui avait tué ses parents adoptifs et tenté de la violer. Pendant un bref instant, elle se sentait aventurière avec cette nouvelle tenue. Mais très vite, l'image de ses parents morts lui revint en tête et la tristesse reprit le dessus. Puis la colère en voyant l'homme responsable de sa douleur, elle donna un coup de pied au cadavre. L'épée se remit à briller et on vit son reflet rouge à travers le fourreau.
Níriel sortit de la grange, et alla vers le cheval. Il ne lui était pas souvent arrivé de monter à cheval, que parfois avec les jeunes hommes des fermes et village alentours qui lui faisaient la cour. Mais elle s'était toujours assez bien débrouillée, et après avoir carressé le cheval gris, elle se mit en selle. Le cheval semblait docile, et obéit à ses ordres. Pourquoi les deux hommes en avaient-ils dit du mal ? Ce cheval semblait intelligent, Níriel pensait que peut-être il n'avait pas accepté de porter les soldats car il ne les aimait tout simplement pas. Mais le cheval, intelligent ou pas, ne pouvait répondre à sa question, et Níriel ne put que faire des suppositions. Dans les saccoches de la selle, il y avait de la nourriture pour plusieurs jours et encore quelques pièces. Níriel éprouva encore plus de dégoût pour les deux hommes, qui avaient choisi de détrousser d'humbles paysans plutôt que de prendre un repas froid mais qui était à eux.
Elle jeta un dernier regard à la maison, dont il ne restait pas grand chose, elle cria un "adieu" à ses parents adoptifs morts, puis prit le chemin qui s'éloigna de la ferme.


Chemin vers l'inconnu

Où ce chemin allait-il l'emporter, comment allait-elle faire pour survivre, elle n'en savait rien. Elle ne savait où aller et c'est donc au hasard des routes qu'elle voyageait. La nuit, elle dormit au bord de la route, le jour, elle se mit en selle et laissa son cheval la porter où bon lui semblait. Elle l'aimait beaucoup ce cheval, et elle lui avait donné un nom : Hiswa. Níriel et Hiswa s'entendaient bien, la jeune femme habillée de noir et le bel étalon gris. Il était calme et elle n'eut jamais de difficultés à rester en selle, elle le caressait souvent et dégageait souvent la neige pour qu'il ait accès à l'herbe verte qui se cachait en dessous.
Ce voyage sans but dura environ deux semaines, Níriel ne comptait pas vraiment les jours. Elle était triste quand elle pensait à ce qu'elle avait laissé derrière elle, désorientée par rapport à son avenir. Seul la compagnie de son compagnon animal parvenait à réhausser son humeur. Un matin cepandant, tout changeait. Il ne s'était pas encore remis en route, quand quelqu'un arriva par la route. Il s'agissait d'un homme, visiblement âgé car il était voûté, qui montait un âne qui devait avoir le même âge que lui. Cet étrange duo ne se préoccupait pas de sa présence jusqu'à être arrivés tout prêt de Níriel. L'âne stoppait, et l'homme regardait Níriel droit dans les yeux.
"Bonjour, demoiselle" dit-il "Où allez-vous, vous me semblez perdue dans cette vaste contrée"
Níriel répondit :
"Je ne sait pas où je vais mais je puis vous assurer que je suis pas perdue. Je n'ai pas encore décidé où aller. "
"Vous me semblez bien étrange, vous, me dire que vous ne savez où aller, une jeune fille belle comme vous, qui porte une drôle de tenue si je puis me permettre, et une épée qui de plus est. En général, les femmes guerrières savent mieux ce qu'elles veulent, mais vous ne semblez pas être une guerrière, alors, qui êtes-vous ? "
"Je... Je m'appelle Níriel... Je n'en ai peut-être pas l'air, mais je suis une guerrière, j'ai... Tué ! " Elle ne savait pas pourquoi elle avait dit tout cela à un parfait inconnu, cela l'étonnait elle-même, mais ce vieil homme avait l'air si inoffensif, si gentil.
"Ah parfait, alors si vous êtes une guerrière, accompagnez moi, j'ai besoin des services d'une personne qualifiée... Et j'ai certaines capacités pour rendre les personnes à mon service encore plus qualifiées, comprenez-vous ? "
"Vous voulez me prendre à votre service, mais... Vous ne me connaissez pas ! "
"Voilà qui pourra s'arranger si vous me suivez, allez, qu'attendez-vous, venez... Hue, Brûn ! " Sa dernière remarque semblait être dirigée contre son âne, mais celui-ci ne bougeait pas d'un poil...
"Hue, vieux, allez Brûn, avance ou je te montrerais ce dont le vieux Istar est capable ! " L'âne se mit en marche, et le vieillard se retourna vers Níriel "Allez petite, ne sois pas aussi têtue que mon âne, suis Istar (c'est moi) et tu ne le regretteras pas ! "
Níriel était d'abord trop perplexe pour réagir... Puis elle courut vers Hiswa, monta en selle et suivit le vieil homme sur le chemin. Où la mènerait-il, elle n'en savait rien. Tout ce qu'elle savait, c'est que quelque chose la poussait à le suivre, elle n'aurait sû dire si c'était la curiosité ou la confiance qu'il lui inspirait, mais elle le suivait.
Extrait du site https://www.france-jeunes.net
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