Extrait du site https://www.france-jeunes.net

Les Schtroumpfs sur un divan...


Une petite analyse qui vole peut-être pas beaucoup plus haut qu'un schtroumpf, mais qui vous intéressera peut-être !



Beaucoup connaissent les Schtroumpfs, mais de cette manière un peu nostalgique et condescendante dont on traite les souvenirs d'enfance, les jeux et plaisirs insignifiants de ce passé perdu. Mais, au gré de mes promenades avec mon chien, un berger australien bleu merle qui, par sa couleur bleue, me les rappelle fréquemment au gré de mon ennui, j'y ai repensé – faut bien s'occuper et mon brave copain à poils n'a que peu de conversation ^^. Et d'idée tordue en recoupement hasardeux, j'en suis venu à élaborer une interprétation de cet univers de Peyo comme symbolique de sa vision du monde et porteur d'une morale dont il est toujours bon d'avoir conscience avant de la livrer aux cervelles spongieuses de nos marmots crédules ! Certes, tout n'est pas original, mais bon : j'espère que vous prendrez autant de plaisir à lire cet article que j'en ai eu à l'écrire.

Je vais commencer par nous rafraîchir la mémoire en citant un article Wikipédia qui, bien fait, ne valait pas la peine que je m'y échine. J'amorcerai ensuite une analyse générale de cet univers schtroumpfesque avant d'en étudier quelques points spécifiques.


Les schtroumpfs en quelques mots

Les Schtroumpfs est une série de bandes dessinées belges de Pierre Culliford (dit Peyo) racontant l'histoire d'un peuple imaginaire de petites créatures humanoïdes bleues, vivant quelque part dans une forêt d'Europe. Elle a donné lieu bien sûr à de nombreux produits dérivés : jouets, jeux, jeux vidéos, dessins animés, et même groupe de musique.

À l'origine des Schtroumpfs, il y aurait un repas avec Peyo au cours duquel il aurait demandé à Franquin une salière qu'il aurait appelée un "schtroumpf" ("passe-moi le... Schtroumpf !") et la conversation se serait poursuivie en schtroumpf. Schtroumpf se prononce pratiquement comme le mot allemand Strumpf qui signifie "chaussette" (les Schtroumpfs s'appelant Schlümpfe en allemand).

Le nom de la danse Smurf vient directement des Schtroumpfs (Smurfs en anglais) à cause du bonnet (bonnet phrygien blanc retourné) de ceux qui le pratiquaient et qui faisait penser à celui des lutins bleus.

Les histoires des Schtroumpfs se situent théoriquement au Moyen Âge, mais on a parfois des clins d'œil au monde moderne. De leur côté, les Schtroumpfs sont âgés d'une centaine d'années, hormis le Grand Schtroumpf qui a 542 ans.

_http://fr.wikipedia.org/wiki/Les_Schtroumpfs

Ce peuple vit dans un village au milieu d'une forêt, dans une contrée appelée "le Pays Maudit", géographiquement difficile à situer, mais certainement quelque part en Europe. Lors de leurs premières apparitions, dans les albums La Flûte à six Schtroumpfs et Le Pays Maudit de Johan et Pirlouit, le village se trouve au milieu d'arbres noirs et nus, mais dès le premier album des Schtroumpfs, il est bien plus accueillant, pour devenir au fur et à mesure un petit paradis romantique à l'orée d'une forêt. A géographie variable, le village a pour caractéristique essentielle d'être quasi introuvable si un schtroumpf ne l'indique pas.

L'épisode du Bébé Schtroumpf semble montrer comment naissent les Schtroumpfs : ils sont apportés par une cigogne, un soir de pleine lune bleue, exceptées la Schtroumpfette et Sassette, qui sont respectivement une création de Gargamel et des "P'tits Schtroumpfs".

Ils ont souvent recours à Homnibus, un sympathique vieillard magicien qui les aide lors de problèmes d'importance majeure comme la santé du Grand Schtroumpf. Il fait partie des seuls humains que les Schtroumpfs ne craignent pas, avec Johan, Pirlouit et le Roi de ces derniers.

Le sorcier Gargamel et son chat Azraël sont les pires ennemis des Schtroumpfs. Mais ils ne leur en veulent pas pour les mêmes raisons. Gargamel en a besoin pour fabriquer la Pierre Philosophale tandis qu'Azraël, lui, veut tout simplement les manger.

L'aliment préféré des Schtroumpfs est la salsepareille et ils vivent dans des maisons individuelles ayant l'apparence de gros champignons. Dans le "Pays Maudit" coule une rivière sur laquelle les Schtroumpfs ont construit un barrage afin de ne pas être inondés. La rivière est souvent un élément très présent de l'intrigue.

Les Schtroumpfs se déguisent souvent lors de bals masqués dans le village ou dans l'album Le Cosmoschtroumpf pour faire croire à l'un des leurs qu'il a atterri sur une autre planète, ou encore lorsqu'ils donnent des représentations théâtrales du Petit Schtroumpferon rouge...

Il n'y a pas de loi chez les Schtroumpfs, juste des valeurs morales et du respect. À de nombreuses reprises (Le Schtroumpf Financier, On ne Schtroumpfe pas le Progrès, Le Schtroumpf Reporter, Le Schtroumpfissime), les Schtroumpfs tentent d'adopter un système correspondant plus à celui des humains, pour retomber sur leurs pieds avec la conclusion que leur monde est bien mieux sans.

D'autre part, les Schtroumpfs et leur monde moyenâgeux travaillent beaucoup autour des expériences chimiques, des événements inexpliqués...

Les Schtroumpfs sont aussi beaucoup en contact avec la nature, et en proie à ses caprices (La faim des Schtroumpfs) mais aussi à ses délices : les récoltes automnales, l'amitié et la communication qui existe entre eux et les animaux. Le plus connu des animaux schtroumpfs est Puppy, à l'origine le chien d'Homnibus, qui finit par être adopté par le Bébé Schtroumpf.

Tous les schtroumpfs ont pour nom leur caractéristique essentielle (le schtroumpf à lunettes, sérieux et moraliste, le schtroumpf costaud, musclé, courageux et colérique, le schtroumpf farceur, toujours à tendre des pièges taquins à tout le monde...). Seule exception apparente : la schtroumpfette et le Grand schtroumpf. Mais, comme nous le verrons plus loin, ce sont sans doute là aussi leur caractéristique essentielle.


Analyse globale du fond dramatique

Les schtroumpfs sont un peuple joyeux, pacifique et proche de la nature. Les seuls dangers qu'ils rencontrent sont essentiellement liés à l'intervention de Gargamel, sorcier humain méchant et souvent pathétique ou ridicule, flanqué la plupart du temps de son âme damnée, le famélique chat roux Azraël. L'existence des schtroumpfs est dominée par le jeu, le plaisir, quand celle de Gargamel l'est par la soif de pouvoir et de vengeance sur les schtroumpfs.

Au-delà du plaisir ludique qu'on a à pénétrer dans l'univers de ces petites créatures, il m'est peu à peu venu à l'idée que cet univers d'apparence léger revêt un caractère symbolique fort.

Partons de Gargamel. Il s'agit d'un mage noir, un sorcier cruel typique, vêtu de noir et noir de cheveux – on remarquera au passage qu'il a une tonsure de type monastique. Ainsi marqué par la couleur noire, il incarne visiblement le mal. L'essentiel de ses efforts vise l'accession à un pouvoir plus grand, à une violence faite aux schtroumpfs. La recherche de la pierre philosophale, quête mystique hautement symbolique qui n'a rien à envier à celle du Graal, est le but ultime, allégorie du pouvoir sur l'autre monde (vie éternelle et pouvoirs magiques) et sur celui des hommes (la création illimitée de l'or). Azraël, dans cette tension, joue le rôle de double animal, densifiant le personnage de son maître : comme lui, il veut posséder les schtroumpfs et les faire disparaître, les incorporer à lui-même, l'un par l'alchimie et la magie, l'autre en les mangeant. Soulignons que le roux du chat fait écho aux superstitions moyenâgeuse faisant des roux une engeance diabolique. Ce moine noir et son chat roux sont donc un condensé de mal absolu.

Face à lui, un peuple solidaire, bon et joueur, de tous petits êtres vivant pour le plaisir et le jeu. La petite taille, le goût du jeu et l'insouciance, la camaraderie fraternelle, leur langage codé, leur espèce de pyjama blanc lui-même sont autant d'attributs qui ancrent ces créatures dans le monde de l'enfance. Leur magie est naturelle, presque animale, ils s'intègrent à leur écosystème, purs et innocents. Ils sont le symbole de l'enfance autant que Gargamel et son chat sont celui de l'âge adulte, cupides de richesse et de pouvoir. Bien entendu, il s'agit d'une vision topique, d'un cliché que la psychologie a depuis longtemps démonté en explorant la cruauté naturelle des enfants. Néanmoins, dans l'imaginaire collectif, cette bipolarisation manichéenne de la vie est fermement ancrée. Au vu de l'intrigue, on peut donc avancer que l'histoire conte le désir de l'adulte de retrouver son enfance perdue, et surtout son incapacité à réussir du fait de sa perversion : l'adulte est mauvais, violent, égoïste – le chat n'est pas plus un animal social et désintéressé que le sorcier -, tyrannique... Par réaction, l'enfance y est bleue, bleue du bleu des ecchymoses, attaquée qu'elle est par cet adulte qui veut l'écraser, la changer, s'en servir, l'adapter à ses vues. Contrairement au désir nostalgique affiché par la plupart des adultes, cette soif de l'enfance est ici violence, malsaine, empoisonnée par les conceptions de l'esprit adulte, jalousie envers cette harmonie fraternelle qui règne parmi les schtroumpfs, source de destruction : dans cet affrontement, les schtroumpfs risquent leur vie et leur bonheur, mais rendent toutefois coup pour coup, les plans de Gargamel se retournant souvent contre lui, comme si c'était lui-même qu'il combattait.

Ainsi, sous cet angle, le conte de Peyo fait l'apologie d'une enfance perdue, paradis perdu de l'innocence et du bonheur naturel, que l'adulte perverti par l'âge ne comprend plus, ne saurait pas retrouver et ne pourrait que corrompre. Les enfants, face à cette puissance nécrosante du monde adulte, ont pour toute ressource leur richesse intérieure – leur caractéristique essentielle d'individu particulier – et leur solidarité. L'adulte, dans ce contexte, ne cesse de constater sa perversion en se confrontant à cette jeunesse dorée et parfaite, ne cesse de prouver sa défaillance, son échec à rester fidèle à sa pureté et sa bonté d'enfance.

Quelques cas particuliers

Le grand schtroumpf
Figure paternelle, être de sagesse et de bonté, il est sans cesse dépassé par ses petits schtroumpfs qui, insouciants, cumulent bévues et maladresses. Figure d'adulte dans ce monde de l'enfance (c'est un vieillard barbu, seul magicien du village, dont le bonnet et la culotte sont rouges), il constitue une alternative face à la présence de Gargamel. Là où Gargamel pèche par les vices humains, le Grand Schtroumpf rayonne par les vertus humaines. Il offre la synthèse de la bonté naturelle de l'enfance et de l'expérience transfigurée en sagesse. Il est l'exemple à suivre. Naturellement, tous les schtroumpfs le respectent, mais comme tous les enfants aiment leurs parents, ils lui désobéissent souvent par insouciance et inconséquence. Néanmoins, jouant à la perfection son rôle de protecteur, le Grand Schtroumpf parvient toujours à les tirer d'affaire.


Le schtroumpf à lunettes
Double enfant du Grand Schtroumpf, sans ses capacités magiques, le Schtroumpf à lunettes est un proto-Grand Schtroumpf. Marchant sur les traces de son aîné, l'imitant en toute situation, le citant à tous escients, il est celui qui reçoit les coups destinés à l'autorité : c'est lui qui, rappelant les recommandations et consignes du Grand Schtroumpf, subit les railleries de ses frères. A première vue, il incarnerait donc une critique de l'autorité du Grand Schtroumpf, une figure de substitution, quasi carnavalesque, sur laquelle le village se défoulerait de ses tensions révolutionnaires. Néanmoins, j'y vois plus une mise en garde : c'est le tempérament de ce jeune schtroumpf de singer son aîné, mais il l'imite sans avoir sa sagesse. Il l'imite par soumission aveugle. Le schtroumpf à lunettes est donc un symbole de l'esprit critique, ou du moins son faire-valoir. En effet, appliquant aveuglément les paroles du Grand-Schtroumpf, il conduit souvent au blocage dramatique, et donc au danger représenté par Gargamel. Ce n'est que par la transgression de la soumission aveugle, et donc par l'expérience personnelle, que les autres jeunes schtroumpfs certes font des erreurs, mais parviennent, ensemble, à dépasser ces épreuves et à en sortir plus forts.


C. La schtroumpfette
Récriture du mythe de Pandore, l'introduction de la Schtroumpfette dans cet univers unisexuel est une tentative de déstabilisation de l'harmonie de la communauté schtroumpfe. En effet, avant l'arrivée de ce personnage féminin, les schtroumpfs sont tous masculins, bien que leur caractère sexué ne fasse pas particulièrement l'objet d'une mise en relief particulière. On pourra noter toutefois le caractère très féminisé du Schtroumpf Coquet, mais qui est davantage l'objet de moqueries que de séduction. Les schtroumpfs, fraternels et solidaires, sont donc une communauté unisexuelle, voire asexuelle, qui vit en harmonie. Gargamel, souhaitant introduire le chaos dans ce microcosme paradisiaque, a l'idée d'introduire une femelle au sein de cette communauté. Et c'est ce qui se produit : tous les schtroumpfs, jusqu'au Grand Schtroumpf lui-même, tombent sous le charme de la belle, et un chaos de jalousies et de conflits fratricides déchirent le village. La schtroumpfette est alors brune, et ce noir qui répond à celui de Gargamel en fait une engeance diabolique. C'est toute la misogynie issue du péché originel qui est ici à l'œuvre. De là à en conclure que Peyo est misogyne lui-même, c'est envisageable : la schtroumpfette est la seule figure féminine de son univers et, tardive, n'intervient que comme outil malfaisant.
Néanmoins, le sage Grand Schtroumpf, conscient de son grand âge qui ne peut faire de lui un prétendant sérieux à la Schtroumpfette, parvient à se ressaisir à temps : comprenant le plan machiavélique de Gargamel, il transforme par ses potions la tentante pécheresse en sœur inoffensive, qui devient dès lors d'une blondeur angélique.
Ainsi, la sexualité, traditionnellement dévolue à l'âge adulte, est ici bannie du village schtroumpf comme jadis du paradis originel. La sexualité, en effet, est ici une pratique maléfique qui est du ressort des méchants adultes pervertis, ceux-là même qui tentent d'étouffer l'enfance, qui la couvrent d'ecchymoses. Devenue sœur, elle incarne désormais la pureté d'une Eve régénérée, d'une mère protectrice pourvoyeuse de tendresse et de reconnaissance. C'est la seule alternative chrétienne ou musulmane pour la femme : femme pécheresse ou sainte matrone, Marie Madeleine ou Marie mère de Jésus.

Le schtroumpf noir
Au gré de mes recherches sur l'univers des schtroumpfs, j'ai lu quelques commentaires intéressants sur le cas du schtroumpf noir. En effet, à la lumière de la misogynie apparente de Peyo, on peut se poser la question de son rapport à la sexualité. On a dit qu'il semblait l'exclure du monde des enfants – ce qui est une tradition de la morale, bien que cela ait été fortement remis en question par la psychologie -, mais certains voient en cette mâle communauté une allégorie de la fraternité virile si chère aux anciens grecs, bref, une androphilie confinant à l'homosexualité. Dès lors, la présence du schtroumpf noir interroge.
L'histoire en quelques mots (source wikipédia) : "alors qu'il va en forêt pour couper du bois, un Schtroumpf se fait piquer par une mouche Bzzz. La réaction est immédiate, provoquant la transformation du petit Schtroumpf. Il perd sa couleur bleue, devient tout noir, fou et agressif, tandis que son langage est limité à "GNAP !". Le Schtroumpf noir essaye de contaminer les autres en leur mordant la queue, ce qui provoque une réaction en chaîne, chaque Schtroumpf noir transformant l'autre."
Certains ont vu dans ce mode de propagation corporelle par le biais de ce contact bucco-caudal une évocation de l'épidémie de SIDA qui commence alors, dépistée, à sévir dans la communauté homosexuelle. Il ne vous échappera pas non plus que le mode de transmission (morsure à la queue) est lui-même très suggestif de cette homosexualité. Dès lors, cette maladie apportée par la mouche Bzzz, figure noire de la mort (relation aux cadavres, aux excréments), laisse sa marque sur les contaminés qui deviennent noirs et sont alors marginalisés, coupés de leur groupe : la communication devient impossible car ils portent les stigmates de leur situation. Pire, cette nécrose pathologique se propage.
"Le chef et aîné des Schtroumpfs, le Grand Schtroumpf, cherche désespérément un remède. Pour ce faire, il doit capturer la mouche Bzzz et lui faire renifler du pollen de tubéreuse afin de la rendre bleue et inoffensive. Le pollen servira ensuite d'antidote à la maladie des Schtroumpfs noirs. Mais il sera à son tour contaminé par la morsure d'un faux bleu qui s'est accidentellement infiltré parmi les quelques Schtroumpfs bleus encore indemnes de la terrible maladie."
La suite même de l'histoire suggère plus encore le malaise de cette épidémie : non seulement elle se propage sans contrôle, mais elle ne se laisse pas si facilement repérer : des schtroumpfs bleus, et donc inoffensifs, peuvent également être porteurs du germe. Ainsi, cette épidémie de Sida déborde la communauté homosexuelle pour toucher les hétérosexuels, et jusqu'au meilleur d'entre eux : le Grand Schtroumpf. Naturellement, l'histoire se finit bien par l'éradication du fléau et par un retour à la normale. Cependant, l'alerte est donnée : gare aux schtroumpfs noirs qui incarnent le mal et portent la mort en leur bouche, gare même aux schtroumpfs bleus qui peuvent bien cacher leur jeu !
Si cette analyse met en avant un parallèle entre l'épidémie qui frappe les schtroumpf et le malaise qui rend la communication impossible et la solidarité dangereuse avec l'anathème et la mort qui frappe la communauté homosexuelle de l'époque, il n'en reste pas moins qu'il s'agit d'une hypothèse.
En effet, on pourrait très bien y voir une analogie avec les invasions barbares proclamées par les racistes face aux flux d'immigration, comme cela peut traduire la confrontation inévitable dans un monde où les communautés ne se comprennent pas et où toute montée en puissance des uns se fait aux dépens de l'existence des autres. Voire, dans l'absolu, on pourrait y voir un conte étiologique narrant l'origine de l'agressivité chez les hommes : le mouche comme agacement minime mais insidieux, irritant, cette malaie qui se propage comme l'agressivité se propage, explicitement par des conflits frontaux (les schtroumpfs malades à la peau noire), ou implicitement et inconsciemment (les schtroumpfs malades à la peau bleue), et le remède enfin, la fleur, comme l'intervention de la bonté et de la beauté naturelle, la fleur, comme apaisement de l'homme en colère, via la contemplation et la méditation.


Conclusion partielle

Peyo explore donc un monde pas si anodin qu'on pourrait le penser de prime abord. Il puise dans la culture commune (paradis perdu, utopies communistes, péché originel, sorcellerie moyenâgeuse...) pour mieux poser des questions d'éducation et de politique à même d'interroger les citoyens de demain que sont nos chères têtes blondes. Naturellement, il n'est pas le seul, ni le plus problématique. Néanmoins, je voulais vous soumettre cette réflexion pour redorer un peu l'image de la littérature de jeunesse, souvent attaquée de toutes part pour sa stupidité et son manque de fond. Pour ceux qui seraient inspirés, n'hésitez pas à développer ou nuancer des points que j'aurais mal ou trop peu développé. Les schtroumpfs sont couchés sur le divan, ils n'attendent que votre analyse !

_http://fr.wikipedia.org/wiki/Les_Schtroumpfs>Wikipédia.org/wiki/Les_Schtroumphs
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