Extrait du site https://www.france-jeunes.net

L'histoire d'un gars perdu...


Une petite histoire de la pensée chelou d'un gars chelou qui a des amis chelou et qui pare de façon chelou...



Vendredi 4 octobre 2002, il fait nuit noire, le vent souffle et fait craquer les branches des arbres ternis, des voitures passent avec un silence monotone et au loin, quelques passant rentrent chez eux, méfiant et se hatant de se mettre au chaud.
Il est là, sur le pont mirabeau dans le quizième à Paris à 25 m de la gare de RER "javel", un baggy, un sweet banga, des chaussures de sport usées, un marqueur qui dépasse d'une poche... Pourtant il est loin, il ne pense plus car il est fatigué, usé de voir sa société se dégrader sans rien pouvoir y changer. Usé parce que lui aussi, avant, pensait pouvoir changer le monde, mais il s'était laissé emporté dans la vague opiniatre et hypocrite de la foule, le dieu "foule"...
Il fut un temps ou l'individu pouvait penser et être lui même mais il n'en est rien de nos jours. La seule solution, se confondre dans la masse.

Lui en a marre, il est épuisé de penser du mal d'une société morne et ininteressante où l'argent est maître et où les sentiments ont laissés place à l'hypocrisie. Que dire de plus ? Il semble être nul part au milieu de partout, légume au milieu des fruits. Il marche sans vie comme un mort vivant vers sa destiné, inévitable. Il n'est plus à l'aise, il ne le seras plus jamais. Il rejoint des amies, un groupe d'une vingtaine de personnes voir plus, ils sont tous au complet.

Mais lui est absent.
Sur son visage un sourire legerement décalé vers la droite et ses yeux fixent l'horizon, comme mort. Il rit, une blague comme toutes les autres mais il rit et tout le monde autour de lui également. Il ne rit pas pour la même chose, il rit car il doit le faire, il se sent à part et son seul but : Regarder sans juger et réflechir. Il constate le monde autour de lui, les câlins, les bizous, les rires et les larmes ne l'affectent plus. La mort, la maladie, la peur, la colère il s'en fiche il est devenu insensible...

C'est le soir, le soleil montre ses premières lueurs pâle, au japon, et va bientôt briller de milles feux. Pour lui Jour ou nuit ne change rien, il ne voit que noir au fond de son coeur. Ils sont en boîte de nuit, le lieu branché des jeunes, il faut faire comme tout-le-monde car c'est bien. Il suit comme toujours sans broncher, sans tousser, sans intervenir.

Il sert les dents, crispe les yeux et pense à la jeune fille aux yeux verts qu'il a croisé ce matin. Une gothique, merveilleux visage, douce voix inconnue;pourtant jamais il ne l'oublieras. Ce visage... aucun nom, mais marque d'une folie de l'homme, marque d'un refus de la société, ce visage exprime une façon de dire "j'en ai marre" pour lui.
Ses yeux vert son indescriptibles, on s'y perdrais.... A quoi bon ? Il l'imagine, lui parlant et il remarque que l'anarchisme ou bien le rebellisme ne sert plus à rien.
On se soumet tôt ou tard.

Il ouvre les yeux et une chaleur intense lui parcourt le visage, il reconnait une fille de son nouveau lycée...
Tout les jours il fera ce trajet de la maison à l'école et vice-versa. Il parlera aux gens, dira bonjour, écoutera des hommes et des femmes débaler des phrases, sans aucunes liaisons, sans aucun style. Il le faut. Pourtant lui ne doit plus penser à ça, il est là pour s'amuser mais il n'y arrive pas. Son sourire s'efface. Il est 5h du matin, il ne boit pas; préfere rentrer, ses amis iront en voiture...
il longe l'autoroute et ne peut s'empecher de loucher sur les décoltés de ces travailleuses de nuit, un leger sentiment de dégout lui traverse l'esprit, sans plus. 200m plus loin : un accident, il s'approche petit à petit et son coeur se crispe : 1 des 2 voitures qui raccompagnait ses amis a fait un tonneau;bilan 5 morts. Les autres sont sur le bord de la route, en larme. Il voit leurs corps en morceau, les visages meurtri de ces amis. Il leve les yeux et se rappelle en une fraction de seconde les malheurs de la vie et dit "merci".

Il passe sans même un regard, sans une accéleration de son pas. Il ne respire plus. En bas de l'autoroute 10m plus bas des voitures défilent. Triste résultat de la société. Il monte sur le côté élevé de l'autoroute, regarde autour de lui.

Chacun à une occupation avec leurs amis, il est seul. Les voitures ont arretés de rouler derrière lui, les pompiers, les médecins et la police le regarde, ainsi que ses amis.
Il régne un silence vertigineux et plus personne ne parle...
Il observe le déroulement imperturbable des lumières, rapide, sans détails....

Il se laisse tomber en avant, l'attirance de la mort qui donne la chair de poule, qui noue la gorge, il l'a fait, il va rejoindre l'au delà... Là où vont les oubliés, les blasés, peut-être sera t-il mieux là bas ? Peut-être sera il mieux dans la candeur des profondeurs noires de l'infini...

Il ne reste plu rien, juste un doux souvenir d'un nom, ou d'un visage je ne sais plus... Enfin il y avait quelque chose.. Peut importe, elle se lève et admire son visage dans un miroir du café "Paris". Elle est rayonnante, elle s'arrette et plonge sur ses yeux vert, vert comme l'émeraude, vert comme l'herbe, sur laquelle tout le monde marche. Cette beauté si vite oubliée du monde qui nous as créer. Elle tourne a tête et sort, marche tout droit et finit par disparaître au coin d'une rue....
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