Extrait du site https://www.france-jeunes.net

Rencontre troublante...


Flashback : moi, 14 ans, classe de 3ème, sujet de rédaction : raconter une rencontre qui nous a marqué à vie. Ma note : 0 ! D'après mon professeur de français, il est impossible que j'ai pu rédiger une telle rédaction et que c'est un "adulte" qui en est responsable. Après tant d'années, je ressors cette fameuse copie (avec le gros 0 en rouge qui gache tout) et décide donc de vous la raconter...



Un soir de printemps, alors que je me promenais au bord d'un lac, je vis, au clair de lune, cette superbe beauté, splendide et gracieuse, à moitié nue dans cette grande étendue d'eau. En m'approchant doucement, j'entendis sa mélodieuse voix qui chantonnait une merveilleuse chanson.

Je continuais à m'approcher. Par mégarde, je fis frissonner les brindilles d'un grand chêne. Ce son, mélangé au clapotement de l'eau se fit entendre. La jeune femme, effrayée, fut aussi gênée que moi. Je pensais qu'elle allait me prendre pour une de ces personnes que la plupart des gens appelaient "voyeur". Sentant qu'elle voulait fuir, j'accourus vers elle pour essayer de la retenir. Lui rendant sa douce robe couleur d'argent et parfumée d'une exquise odeur d'abricot, je la contemplais. Sous cette pleine lune, son corps se dessinait. Elle me paraissait être une déesse d'une telle beauté que je ne pus la décrire. C'était comme dans un de ces rêves merveilleux et inaccessibles. Mon coeur battait tel un tambour. Je ne savais pas ce qui m'arrivait. Je sentais monter au fond de moi-même un tourbillon qui m'emportait et tout devenait flou autour de moi. Lorsque ce tourbillon s'apaisait, j'essayais de parler ou de prononcer quelques mots, mais tout ce qui sortait de ma gorge n'était qu'un bruit rauque et sans signification.

Nous étions restés là à nous regarder, figés comme 2 statues pendant un long moment. La "déesse" venait vers moi et se mit à parler. Sa voix envoûtante me fit sursauter. Il m'a semblé qu'elle me demandait mon nom. Je balbutiais quelques mots pour finalement arriver à le prononcer. Mes genoux tremblaient tellement que je croyais m'écrouler comme si mon poids était trop lourd. Malgré cela, j'ai pu reprendre mes esprits, et en un seul souffle, je lui ai expliqué la raison de ma présence comme si je m'excusais de l'avoir dérangée. Lorsque j'eus fini de parler, elle m'a soufflé à l'oreille son nom : Verlandi, comme si elle sortait de la mythologie scandinave pour décider de mon sort. Ne me laissant pas le temps de réfléchir, elle me prit la main et m'entraîna à travers les buissons. Je me sentais plus que la douce chaleur de ses mains et ne voyais plus que ce tendre visage. J'avais l'impression qu'elle volait, tellement son pas était doux et léger me faisant aucun bruit sous ses pieds.

Arrivés devant chez elle, avant de disparaître derrière cette lourde porte, elle avait déposé un baiser sur mes lèvres, ce baiser qui m'avait figé sur place presque une éternité. Je ne savais plus comment j'étais rentré, mais le lendemain, je sentais encore le parfum d'abricot de sa robe et le goût sucré de ses lèvres...
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