Extrait du site https://www.france-jeunes.net

La prévention


La prévention est essentiellement le fruit du milieu éducatif dans lequel a baigné l'enfant et des modèles qui lui ont été inculqués. Ceux-ci seront d'autant plus solides que le milieu familial aura été harmonieux. Sinon les modèles culturels et l'identité de masse adolescente prendront le pas pour diffuser ses images et les héros du moment...



La prévention des comportements sexuels à risque et des difficultés liées à la sexualité commence à l'enfance. Elle va au-delà d'un savoir que l'on peut diffuser par les médias, et nécessite de développer chez l'adolescent une capacité d'écoute et de questionnement. La prévention prend également naissance dans l'inconscient collectif et les règles véhiculées par les changements de normes (comme celles sur l'avortement) ou les recommandations religieuses (Coran, Vatican, etc.).

Les réactions parentales jouent un rôle majeur sur la sexualité des ados dans l'écart qu'il y a entre ce que disent les parents, ce qu'ils donnent à voir et ce qui est contenu dans les non dits. L'éventail est large. Dans certaines familles les relations sexuelles sont interdites, le père a la main mise sur la sexualité de sa fille et la mère sur celle de sa fille ou son fils, surveillant tout signe d'émancipation ou ses fréquentations.

A l'inverse, les mères copines envahissent souvent trop l'intimité de leur fille, y faisant comme une intrusion génératrice de défenses. Elles se posent comme celle devant qui on peut tout dire mais aussi à qui il faut tout dire, accompagnant leur fille chez le gynéco, revivant leur jeunesse par procuration et gênant l'acquisition de l'identité de celle qu'elle devrait émanciper.


L'ambivalence des parents

Mais être un bon parent est très difficile entre le désir de voir l'ado réussir à gagner son autonomie, à se différencier, et le désir de le garder et de le préserver. Or préserver c'est avoir peur et les peurs des parents sont contagieuses puisqu'ils sont référents de vérité. Ils peuvent ainsi transmettre la peur de la pilule, du Sida, des maladies sexuellement transmissibles, de la grossesse, de la prostitution, de l'hypersexualité...


Ces peurs induisent une forme particulièrement insidieuse d'information sexuelle, qui peut être traumatisante. Plutôt que des valeurs de plaisir et d'épanouissement vis-à-vis de la sexualité, celle-ci véhicule toutes les conceptualisations erronées que peuvent générer l'anxiété et les mécanismes de projection de soi mal gérée.


Une période d'individualisme

Notre époque est cependant une époque de changement : pour la première fois il y a plus de liberté et les jeunes peuvent envisager une vie différente de celle de leurs parents, que ce soit sur le plan professionnel ou sexuel.


Période d'individualisme où chaque adolescent se vit comme un destin propre à construire ne sachant trop ce qu'il fera et se demandant où il en est de ses capacités personnelles. Et plus une société est ouverte, plus il est possible de s'interroger sur sa capacité à réaliser ce qu'elle offre. Une société contraignante, construite d'interdits, conduira à la révolte mais protégera en quelques sortes des interrogations sur ses propres capacités, motivations et choix. Rien d'étonnant, donc, à ce qu'une évolution libérale fasse monter les problématiques d'addiction (dépendance) car l'individu est confronté à l'interrogation profonde : "Est-ce que j'ai en moi les capacités de faire face à cette relative liberté, et qu'ai-je envie de faire de cette liberté ?".
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