Extrait du site https://www.france-jeunes.net

Ce monde de peur


L'absurdité de cette souffrance cachée qui hante les moindres ruelles...



J'ai marché dans les rues ce soir, j'ai marché pour oublier, j'ai marché pour comprendre. J'ai marché dans les rues ce soir, seule et presque heureuse. L'air frais de l'hiver Québécois s'étalait sur ma peau malgré mon manteau et la neige se glissait sur mes pieds malgré mes bottes. J'ai été marché dans les rues ce soir pour découvrir le monde. Et je l'ai découvert. J'ai vu mais je n'ai pas compris, moi qui était allé marcher pour comprendre. J'ai marché dans les rues ce soir afin de connaitre ces gens qui vivent autour de moi. Je les ai vu, mais je ne les ai pas compris. Ils sont rester à mes yeux une masse d'étrangers que j'ai vaguement reconnu. Ils ne sont rester pour moi que de vagues souvenirs, des visages flous. Je ne me suis pas arrêter pour leur parler, moi qui était aller marché pour discuter avec eux. Je suis allé marcher dans les rues ce soir, pour découvrir Montréal comme je ne l'avais encore jamais connue. Belle et puissante, autère et cruelle. J'ai marché dans les rues ce soir pour découvrir ses avenues et ses ruelles, ses hommes et ses femmes. J'ai tout vu, mais je n'ai pas compris. J'ai vu un chien abandonné, seul, glacé de froid et de peur. J'ai vu un homme dormir sur un banc, les lèvres bleuies par le froid sous les couches de journaux qui lui servaient de toit. J'ai vu un homme marché près de lui sans même le voir. Je suis aller marché ce soir... j'ai tout vu, mais je n'ai rien compris. J'ai vu une petite fille pleuré près de sa mère. J'ai vu sa mère la regarder d'un air exaspéré. J'ai vu ses larmes brillantes couler, petite enfance si fragile, j'ai vu des larmes que personne n'essuyaient. J'ai vu une femme seule, égarée, perdue. Je l'ai vu marché elle aussi, comme moi. Peut être tentait t'elle de marché dans les rues afin de découvrir Montréal. Peut être elle aussi a t'elle tout vu sans ne rien comprendre. J'ai voulu voir la ville comme jamais je ne m'étais attardée à la regarder. J'ai tenter de sourire, mais je n'ai trouvé d'écho que les visages défaits des passants. J'ai tout vu. La fatigue, la peur, le honte. J'ai même vu la mort. Je suis aller marché ce soir. J'ai marché très longtemps, ce soir, imperméable aux regards hostiles de ces gens inconnus. Nous nous sommes déjà vu. Nous nous voyons souvent. Mais nous sommes toujours des étrangers. Tous ces visages anonymes dans les rue de la grande ville, celle où j'habite et que je croyais connaitre. Je la voyais avec mes yeux d'enfants, plein d'espoir et de rêves. Mais ce soir, je suis aller marché dans les rues et j'ai tout découvert. J'ai découvert ces gens qui ont peur, froid et faim. Des gens qui me ressemblent. Qui tentent, peut être, eux aussi, de comprendre. Mais qui ne comprenne pas comment nous avons pu en arriver là. Et j'ai saisi la vérité, la seule pour expliquer l'horreur des rues qui ne sont pas achalandées, ce rues cachées que l'on fait semblant d'ignorer. J'ai compris que le monde était devenu ce que nous en avions fait.

Le monde est à notre image.
... Sommes nous donc si laids?
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