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Les 4 clés


Je vous présente le début du roman que j'ai créé...



1
La mystérieuse inconnue
Ce soir-là, une pluie fine et silencieuse se posait doucement sur mon parapluie. Je revenais de mon cours de danse classique et m'en retournait chez moi après quelques conversations échangées avec mes camarades de cours.
Certains m'avaient déconseillé d'aller à mon cours ce jours-là. Ils m'avaient prévenu que la bande de loubards de notre petit village semait la terreur parmi les habitants.
Le soir, lorsque toute la population avait éteint les lumières des maisons, une vieille femme s'en retournait tranquillement à sa demeure, le regroupement, jusqu'alors dirigé par Adrien le Dur, un imbécile de sixième que je connaissais particulièrement bien..., agissait selon un certains protocole ; il n'attaquait qu'à certaines périodes de l'année, surtout en septembre – nous étions déjà en septembre -, où il agissait presque tous les jours. Il attendait patiemment que la victime soit arrivée dans un coin tranquille et désert de toute habitation avant de lui arracher les objets précieux qu'elle avait emportées avec elle – bijoux, argent -. Et dans la nuit, une fois la vieille dépouillée de toutes ses précieuses babioles, on pouvait entendre hurler : "A l'aide ! Au voleurs !".
Moi, je me fichais bien de ce que les gens du voisinage pouvaient dire sur eux, qu'ils viennent, seulement, ces "durs en blousons de cuir" !
Soudain, j'avais un frisson qui me parcourait le corps de bas en haut ; la brise légère de tout à l'heure avait laissé place à une bourrasque de plus en plus violente, me fouettant le visage.
Je recevais une impression bizarre, comme si quelqu'un m'épiait. Je me trompais sûrement car, ce devait être le vent qui me jouait quelques unes de ses petites farces habituelles.
J'approchais du petit bois menant à mon village, lorsque brusquement, des grands gaillards apparurent de toute part, de derrière les arbres et des buissons. Ils formèrent un cercle autour de moi qu'ils refermèrent avec une rapidité impressionnante pour ainsi me faire prisonnière. Le cercle avait arrêté de se rappettissir lorsque l'un des bonhommes s'avança d'un pas traînant vers le milieu pour me rejoindre. La pénombre m'empêchait de voir le visage du brigand, mais une chose était sûre, c'était le chef. La lune éclaircissait peu à peu son visage au fur et à mesure qu'il avançait, et soudain, je m'écriais : "Adrien Balzac !".
Entre deux sourires, il me répondit : "Et oui ma belle ! Je peux me rendre compte que tu ne m'a pas oubliée depuis la dernière baffe que tu t'es ramassée sur ton joli minois !". Il cracha à mes pieds et se mit à ricaner froidement, les autres faisaient de même. Je lui crachais à la figure un tas d'injures dont je ne citerai pas les mots exacts. Je me tus et scrutais cet odieux personnage qui m'avait tant humiliée autrefois.
Je le regardais de mon œil méfiant ; j'attendais la suite des évenements pour en finir au plus vite avec cette crapule. Je n'eus pas longtemps à attendre ; deux de ces disciples se jetèrent sur moi et entreprirent leur sale besogne : me rouer de coups.
Je me débattais et, bizarrement, j'avais l'impression d'être forte, et, brusquement, un éclat de lumière m'aveugla et je sentis l'étreinte des deux gars se désserrer. La forte clarté se dissipa d'un seul coups. C'était comme dans un rêve que j'avais fait : jaillissant d'un éclat de lumière, un cheval blanc me venait en aide. Il transportait une jeune amazone qui semblait avoir une vingtaine d'années.
Cette cavalière était chaussée de bottes, vêtue d'un habit, collant à sa peau tel un aimant sur de l'acier, supportant une longue cape. La couleur dominante de son costume était le blanc. La lune reflétait les cheveux blonds de la jeune fille tel un champs de blé dorant au soleil. Son visage se cachait sous un masque argenté. Le visage pâle, était marqué par un caractère à la fois courageux et énergique.
Les voyous restaient silencieux et immobiles, mais quelques uns avaient déjà pris la fuite comme des oiseaux traqués par un prédateurs.
Toutes les personnes présentes à l'orée de ce bois, icompris moi, regardaient attentivement la mystérieuse inconnue. Un tatouage sur son bras représentait la tête d'un cheval.
Une fine guirlande de lumière fluorescente enrôbait le pourtour du cheval. Celui-ci, d'un blanc profondément pur, était muni d'une corne frontale torsadée, ce qui était surprenant ! Des licornes, je n'en avais entendu parler que dans les contes de fée et légendes que me racontaient ma grand-mère. Ce puissant animal musclé n'était pas harnaché. Rien ne semblait le guider, pourtant, j'en conclus que la confiance que devait porter cet animal à sa cavalière l'insitait à obéir au moindre des mouvements corporels que provoquaient l'amazone.
La lutte ne faisait que commencer et l'inconnue leva un bras en étendant la main droite horizontalement devant elle et prononça quelques mots incompréhensibles. Brusquement, un torrent de terre et de poussières se souleva du sol en tournoyant sur lui-même, telle une tornade menaçante. Des cailloux venaient se mêler à la saleté du sol. La jeune fille fît un geste brusque, avec sa main, vers elle et ensuite vers l'avant. La tornade se dirigeait à une vitesse folle vers le groupe des voyous, les faisant fuir de suite apès l'attaque. Certains, n'ayant pas été touchés par la tornade s'étaient enfuis en hurlant de peur. Les quelques braves gaillards restés, essayèrent de mettre à terre l'amazone. Les malheureux se faisaient projeter à plusieurs mètres plus loin par les puissantes ruades du vaillant destrier.
Tous les garçons étaient partis. Je restais seule avec mon mystérieux héros. Elle me dit d'un ton chaleureux et bienveillant : "Je m'appelle Crustal. Monte sur Cabalcan avec moi. Je t'emmènes à Ustar, mon pays.".
Curieusement, je me laissais emporter par son invitation. Cette femme me donnait confiance. Pourtant, je ne l'avais jamais vue...

2
Le Roi d'Ustar
Nous survolions Ustar grâce à Cabalcan, celui-ci étant muni de deux paires d'ailes longues de 3 m, placées de chaque côté de ses flancs. Avec légèreté, l'animal se posa devant un palais, ou plus précisément, château d'époque.
Crystal conduisit Cabalcan dans un pré non loin de là. Elle me recommanda de rester là où j'étais. La jeune fille revînt quelques minutes plus tard et m'ordonna de la suivre.
Je restais derrière elle sans la perdre de vue.
Nous traversions un long couloir bordé de statues de bronze représentant des personnes. Je demandais à Crystal ce qu'avaient effectué ces personnages pour être ainsi sculptés dans la pierre.
"Ce sont les Naxos. Ils forment l'ensemble des rois d'Ustar depuis des millénaires. Le Grand Clodoalde, notre roi, vous expliquera pourquoi je vous ai ammené à Ustar, qui vous semble... bizarre par rapport au monde des humains, votre monde." Elle s'interrompit. Nous étions arrivés devant une immense porte. Deux gardes, munis de flambagères, étaient immobiles de part et d'autre de la porte.
Leur visage était camoufflé sous un capuchon rouge, telle était d'ailleurs la couleur de l'ensemble de leur habit. Je ne pus apercevoir le moindre souffle venant d'eux, ni le moindre mouvement.
Crystal s'approcha de l'un d'eux et lui parla. Le langage qu'ils employaient m'était totalement étranger.
Le garde se dirigea vers la porte et prononça deux mots : "Oubhes Enchar".
La porte s'ouvrait. J'étais de plus en plus déconcertée par tous ces évènements...
Nous passions la porte et atterissions directement dans une grande pièce. En son centre, un trône s'élevait majestueusement comme une île en pleine mer. Un homme barbu était assis dessus. Son allure était celle d'un vieillard et ses cheveux, bouclés, longs et gris, me faisaient penser à la laine d'un mouton. Le vieil homme m'interpella dans mes pensées, il commençait à parler :
"Bienvenue à Ustar, Mademoiselle Jenny. Vous devez sans doute vous poser beaucoup de questions. Je vais tâcher d'y apporter des réponses.
Je suis le vingt-et-unième héritier du trône des Naxos. Mon père avait laissé, avant que la mort ne l'emporte, un testament dans lequel il désignait la personne de Jenny Blyton, une petite humaine, capable de sauver Ustar.
Mon père avait un grand ami. Celui-ci se nommait Joël Blyton. Il était le prince de la plus grande région d'Ustar : Banyul. C'était aussi le plus grand des sorciers d'Ustar ainsi que des contrées avoisinantes. Mais un jour, il trouva plus fort que lui, son pire ennemi : Vizine. Il a été enlevé et emprisonné – ce n'est qu'une supposition – dans la Montagne, il y a de cela dix ans. Quelques fidèles de Joël essayèrent, en vain, de le délivrer.
Vizine est un Casouar, une bête affreuse, féroce, sanglante et sans merci. Les Casouars s'abritent dans les montagnes, au nord de Ustar.
Mon père m'a souvent parlé de cette petite fille, Jenny, capable de grands prodiges. Nous vous avons donc ramener ici. Votre puissance dépasserait celle de tout autre magicien, telle est la prédiction du Tagha, le Grand Livre de la magie.
Du fait que vous êtes la fille unique de Joël Blyton, tous les pouvoirs qu'il possédait se sont transmis à vous. Vous ne le saviez pas encore jusqu'à maintenant, mais, Jenny, vous êtes une grande sorcière, une très grande sorcière !"
J'étais ébahie, je ne savais que répondre à ce discours qui, à première vue, me semblait tout à fait extravagant ! Mon père, que je n'avaits jamais connu serait un sorcier – le plus grand de tous, précisons-le ! – et il m'accorderait tous ces pouvoirs. Hors, ma mère m'avait assuré qu'il était décédé il y a dix ans d'une chute de moto !
Le Monarque recommençait son discours après quelques instants de silence – il reprit sa respiration.
"Ce n'est pas là la fin de mon histoire. Il faut que vous sachiez, Jenny, que nous avons essayé maintes fois de vous ramener ici. Nous ne le pouvions pas. Crystal avait pour mission de vous amener à moi. Pour que Crystal puisse ouvrir une porte dans l'espace-temps, qui sépare le monde des humains à Ustar, il fallait que vous lui en donniez la possibilité. Pour cela, vous deviez lui offrir assez d'énergie et de force afin qu'elle puisse ouvrir cette porte. Sans cette force – le courage -, il vous était impossible de la voir ni de la toucher. Ce soir, vous lui avez ouvert la porte de l'espace-temps et elle a pu apparaître. En fait, lorsque ces voyous vous ont attaqués, vous leur avez fait face, vous auriez pu les combattre et gagner contre eux car vous êtes munie de pouvoirs encore inconnus de vous et échapper à ces gredins était un jeu d'enfant pour vous, lorsque La Force est venue en vous pour la première fois de votre vie. C'est ainsi que Crystal a pu aisément passer au travers du nuage, la porte.
Je vous ai dit que vous étiez une grande sorcière, je crois que j'ai commis une bêtise en prononçant ces mots, vous êtes même plus que ça ; vous pourriez être notre sauveuse promise par le Tagha. Je vois votre figure chargée de questions qui restent pour vous un grand mystère à élucider. Pourquoi notre sauveuse ? Je vais vous expliquer cela.
A Ustar, il existe deux clans : les Aleps, faisant partie des partisans de votre père et les Cordais, ceux qui se sont réunis autour de Vizine.
Depuis dix ans, les Aleps et les Cordais se livrent une guerre brutale et sanglante.
Tout à débuter lorsque les quatre Clés représentant les Quatre Eléments : l'eau, la terre, le feu et l'air ont été volées.
La clé rouge ouvre la porte des flammes de l'enfer – le feu -, la clé bleue sert à ouvrir l'océan – l'eau -, la clé blanche représente le paradis – l'air – et la clé brune ouvre la porte de la montagne – la terre -.
Les deux clans étaient, jadis, en parfait accord. Mais lorsque la catastrophe se fît, les Aleps commencèrent à lever des doigts accusateurs vers les Cordais, tout à fait différents des autres créatures divines.
Les Cordais - les trolls, les casouars, les loup-garous – étaient assez petits. Leurs mains et leur visage étaient poilus et tannés. De grande oreilles pointues s'élevaient de part et d'autre de leur crâne, celui-ci étant chauve et recouvert de pustules.
Par contre, les Aleps – licornes, anges, magiciens pratiquant la magie blanche -, les protecteurs de la nature, étaient de grands Êtres blancs, purs aux chevaux d'ange et aux profils très fin.
Les Cordais, très peu désireux de porter le lourd fardeaux qu'est le jugement, se retrouvèrent pris au piège par la majorité des habitants d'Ustar faisant partie des Aleps. Leur seul recourt étant la force, il entreprirent de former une grande armée dans les montagnes, réunissant les paysans pauvres, les trolls, les nains, les casouars. Et la bataille commença. Depuis ce jour, dans les veines des Casouars, coule une haine incroyable pour les Aleps.
Personne n'a jamais su, pour finir, qui était le véritable voleur des Clés. Faisait-il partie des Aleps ou plutôt des Cordais ? Telle est la grande question que l'on se pose depuis dix ans.
Les Clés sont indispensables à notre pays, sans elles, Ustar n'est rien. Lorsqu'elles sont réunies, elles forment le pouvoir suprême d'Ustar.
Depuis qu'elles ont disparues, les fleuves et les rivières sont à secs, les montagnes sont inaccessibles, protégées par les Cordais, à certains endroits, des équipes de secours ont du déménager des familles entières afin qu'elles puissent mieux respirer, l'oxygène manque de plus en plus à Ustar. Les volcans, eux, déversent, inlassablement, leur contenu sur la terre, provoquant aussi de grands séismes.
Votre mission, Jenny, serait de partir à la recherche des Clés et de délivrer votre père. Vous seule êtes capable de mener à bien cette mission. Je vous donne jusqu'à demain pour y réfléchir. N'oubliez pas qu'il en va de la survie d'Ustar.
Maintenant, il est temps d'aller vous coucher. Demain, vous déjeunerez à ma table.
Crystal va vous montrer où vous allez dormir."

~ ~ ~

Crystal et moi traversions de longs couloirs déserts. Nous arrivions enfin à la porte de ma chambre que Crystal ouvrit. La pièce était baignée de lumière blanche. La lune arrosait de ses rayons les meubles et le plancher fait de pierres. Mon lit était placé au beau milieu de la chambre. Les jolies armoires et la table rajoutaient à la pièce un aspect chaleureux.
Avant qu'elle ait pu refermer la porte, je demandais à Crystal :
- Où allez-vous dormir ?
- Nous, les Emons, ne dormons pas. Pendant que vous sommeillerez, je garderai votre porte.
Et elle referma la porte. J'observais attentivement mon nouvel habitat. Dans la garde-robes je découvrais des habits divers : robes, pantalons, costumes, gilets,... J'en profitais pour en retirer un pyjama placé entre deux robes de soirée.
Tout en m'allongeant sur mon lit moëlleux, je ruminais mes pensées. Où pouvait-être mon père ? Était-il toujours en vie ? Pensait-il à moi ? Toutes ces questions se faisaient peu à peu submergées par un sommeil profond. Je rêvais.
Une licorne chevauchée par Être de Lumière galopait. Je les suivais en courant. Les lieux par lesquels nous passions étaient obscurs. C'étaient les entrailles de la Montagne. Après une course effrénée, le cavalier sauta de sa cavale pour attérir devant une porte fermée. Aucune clé n'était présente en ces lieux. Je m'approchais de la porte et écoutait. Il me semblait entendre des pas, des chuchotements et soudain, un cri attroce se fit entendre. L'air était glacial et dans l'ombre, je fis un effort surhumain pour pouvoir comprendre ce que disait un homme. Sa voix était étouffée au loin, derrière la porte. L'homme disait :
"Ma fille, rendez-moi ma fille. Dites-lui qu'elle n'abandonne en aucun cas ce qu'elle entreprendra.".
J'étais là, je sanglotais. J'étais tombée à genoux devant cette porte. Je ne sais pas pourquoi je pleurais. Cette voix, oui, cette voix, je l'avais déjà entendue... Cétait celle de mon père !

Et à ce même moment, un garçon se dirigeait vers le château d'Ustar.

3
L'aventure commence
Ce jeune garçon était un Alep de taille assez petite. Il ne dépassait guère le mètre soixante. Ses traits et sa démarche lui donnaient environ une quizaine d'années. Il contourna quelques maisonnettes avant d'arriver et de frapper à la porte du château d'Ustar. Le garde le pria de patienter après lui avoir demandé le motif de sa venue et son identité. La sentinelle le fit entrer par une des portes à l'arrière du gigantesque bâtiment.

La suite ne sera jamais communiquée, car cette histoire ne me plaisait pas trop. Et vous, qu'en dites-vous ?
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