Extrait du site https://www.france-jeunes.net

Elle est morte mais pas vous...


Chaque années de nombreuses personnes meurrent sur les routes mais là il s'agit de ma soeur...



Si je vous accapare un peu de votre temps ce n'est pas pour une leçon de morale mais pour un simple témoignage. J'ai 18 ans je suis en terminale ES et plus tard j'ambitionne d'être journaliste. Jusque là je pourrai presque passai pour la lycéenne type. Mais je ne le suis plus tout à fait depuis maintenant plus d'un an. Depuis qu'un chauffard sous l'emprise de l'alcool eu la bonne idée de prendre la route après une soirée et, se sentant invincible sous l'effet de l'alcool, de doubler un poids lourd dans le brouillard, sans aucune visibilité. Malheureusement en face de lui une autre voiture arrive et ne l'ayant pas vu, il la percute de plein front. Deux morts et trois rescapés dont le chauffard, fait banal sur la route me dirai-vous ! Et bien pour moi il ne l'était puisque sur les deux couples qui se trouvaient dans la voiture percutée, se trouvait ma sœur et son petit ami. Et bien la seule chose qu'il puisse faire maintenant c'est fleurir la tombe de la femme qu'il aime, tout comme moi qui ne peut que fleurir ma sœur unique. Le chauffeur de la voiture dans laquelle elle se trouvait est également mort dans l'accident. Il s'appelait Sandrine et Guillaume, ils avaient respectivement 24 et 21 ans, et partait de bonne heure ce samedi matin de novembre pour aller faire leur achats de Noël dans la banlieue parisienne. Alors voilà comment en un seul jour tous ces morts dont on vous parle sur les routes prennent un visage. Mais on minimise le nombre de morts... Peut-on encore dire de ma mère, des parents de Guillaume, des deux rescapés de l'accident qu'ils sont encore vivants ? Et bien je vous réponds que NON !!! Nous ne sommes plus que des morts vivants. Imaginez la douleur que vous ressentez chaque matin en vous levant lorsque vous vous rendez compte que c'est bien votre vie, votre histoire et non un cauchemar comme on le pense les premières secondes.

Imaginez la douleur que l'on éprouve quand on se remémore chaque matin et à chaque instant de la journée que votre sœur, votre fille, votre amie fût assassinée par l'inconscience d'un homme qui lui vit encore tandis que elle est confinée au fond d'un tombeau dans un petit cimetière de village. Oui, assassinée, parce que parfois il faut oser appeler un chat un chat. On qualifie cet acte dans le milieu juridique comme "homicide involontaire". NON ! Faut arrêter de prendre les gens pour des c... Après toute les campagnes de sécurité routière sur le danger de l'alcool au volant ce type ne pouvait être que conscient des risques qu'ils faisaient prendre à ceux qu'ils croiseraient sur sa route.

Voilà il n'a toujours pas été jugé, il ne reconnaît même pas ses actes, mais moi en attendant chaque jour je traîne ce poids derrière moi, ce poids de vivre l'injustice, ce poids de vivre sans elle, ce poids de voir ma mère si triste et désemparée.

Alors non, je ne suis pas une lycéenne de terminale tout à fait comme les autres. Mais si cela continue à ce rythme j'en serai bientôt une. Il faut arrêter ce massacre, arrêtez les victimes sinon chacun de nous sera contraint de vivre un jour où l'autre le même drame que moi, sera obligé d'écrire des lettres comme celle-ci, d'aller fêter Noël au cimetière !

Alors je vous en prie arrêtez ! Faites gaffe à votre vie, tout bascule si vite. Pas le temps de se retourner qu'on est déjà mort ou que l'on tué quelqu'un. Alors ne vous importe pas pensez au moins à celle des autres. Pensez à la souffrance d'une mère, d'un mari, d'une sœur.
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