Extrait du site https://www.france-jeunes.net

Les femmes dans le sport


Depuis toujours les femmes tentent de s'imposer dans de nombreux domaines mais qu'en est-il vraiment dans le milieu du sport ?



Depuis toujours, les obstacles culturels à la pratique du sport par les femmes sont réels. En 1896, les femmes étaient interdites de Jeux olympiques. Pierre de Coubertin, homme de son époque, s'exclame : "Une Olympiade de femelles est impensable, impraticable, inesthétique et incorrecte. Le véritable héros olympique, c'est l'adulte mâle" !
En 1920, la femme est considérée de faible constitution ; il lui est préconisé l'éducation physique, pour renforcer les muscles nécessaires à la procréation.
Dans les années cinquante, il lui est interdit de jouer au football, au rugby, de faire du cyclisme de compétition ou des sports de combats.
Un des obstacles à la pratique sportive des femmes est la difficulté à gérer tout à la fois : famille, travail et loisirs. Les femmes continuent de consacrer trois fois plus de temps que les hommes aux enfants et aux tâches de la maison. Or en France, les conditions matérielles sont rarement réunies pour que les sportives, amateurs ou de haut niveau puissent pratiquer facilement : horaires difficiles, distance, garde d'enfant... Cependant, la notion de loisirs et d'activités culturelles est entrée dans les moeurs et les femmes développent un champ privé. Certains pays d'Europe l'ont bien compris comme la Finlande où des relais de garde d'enfants sont crées près des infrastructures sportives, où les horaires des clubs sont calculés selon les disponibilité familiale et où les sportives en déplacement dispose d'un budget pour pouvoir faire suivre la famille.
Si les femmes ont su s'imposer dans le monde du sport de solides préjugés demeurent : insultée, puis virée du club de football du Plessis-Robinson où elle s'entraînait, Nicole raconte : "En mai 98, les équipes féminines voulaient monter en Nationale, relate-t- elle. Le club s'y est opposé parce que cela coûtait trop cher, paraît-il. Tout l'argent revenait à l'équipe masculine qui évoluait pourtant 2 divisions en dessous de nous. Et nous avons toutes été renvoyées". Une injustice qui s'ajoute à tant d'autres au quotidien : pas d'accès aux terrains, pas de vestiaires, pas d'argent... Le club viens d'ailleurs d'être condamné pour discrimination sexiste".
Autre obstacle encore, les médias consacrent tous supports confondus, peu de place à la pratique du sport au féminin. En 1995, 305 heures d'antenne ont été consacrées aux sports féminins à la télévision française, contre 1041 heures pour les sports masculins. Moins vues à la télévision, les sportives disposent de moins de sponsors donc de moins d'argent. Or, les médias façonnent les mentalités, construisent les représentations. Et même si certaines campagnes de publicité, exploitent l'image de certaines championnes pour des lignes de vêtements de sport, le sport dans les médias est surtout une réalité masculine.
Problèmes de performances ? Certes, dans certains sports les femmes ne peuvent pas "musculairement" parlant, rivaliser avec les hommes. Mais dans la plupart des disciplines les écarts se réduisent : aux JO d'Atlanta en 1996, 17% des femmes contre 11% des hommes ont obtenu une médaille. Par ailleurs, les femmes ont prouvé qu'elles pouvaient l'emporter lorsqu'elles se mesuraient directement aux hommes, ainsi Ellen Mc Arthur, lors de la dernière Route du Rhum ou Juta Kleinschmidt, vainqueur du Paris-Dakar 2001 en ont fait la démonstration. Mais dans ces 2 cas, leur succès a été relativisé : Ellen Mc Arthur est vainqueur "en monocoque" une victoire "forcément" moins prestigieuse qu'en multicoque ; Jutta Kleinschmidt a, quant à elle, obtenue la victoire "grâce" à la pénalité d'une heure infligée à son ex-coéquipier qui es alors arrivé second.


La guerre des sexes aura-t-elle lieu ?

En 2000, les soixante meilleures joueuses de tennis mondiales se sont mobilisées pour revendiquer les mêmes dotations financières que celles accordées aux messieurs. Elles sont prêtes à faire grève pour obtenir l'égalité. " Je ne vois pas pourquoi nous serions payées différemment. C'est injuste et ridicule " a déclaré, amère, Martina Hingis. Au fil de la dernière décennie, les filles ont gagné la guerre du jeu et de l'audience. Pas celle des prix. " Il est temps de montrer le pouvoir des filles, s'est insurgée Mary Pierce. Le tennis féminin est devenu plus intéressant et nous sommes un meilleur produit que les hommes. Nous méritons donc d'avoir les mêmes prix. " Sur les quatre tournois du Grand Chelem, seul l'US Open accorde les mêmes primes aux deux sexes. A Roland-Garros, elles sont payées 5% de moins que les hommes, 10% de moins à Wimbledon. "Normal, répondent certains champions, les femmes ne jouent que 3 sets alors que les hommes en joue 5 !". Oui, mais alors pourquoi en marathon, alors que hommes et femmes parcourent la même distance (42km) les femmes sont-elles payées entre 30 et 50% de moins que les hommes ?
Jamais la menace n'a été aussi sérieuse. Avec ses trois millions de dollars de gains l'an dernier, Hingis n'est pas la plus à plaindre. Mais son combat dévoile une vérité pernicieuse et généralisée dans le milieu sportif. Certes, depuis 1990, tout nouveau sport souhaitant être inclus au programme olympique doit comporter des épreuves féminines. Certes, à Sydney, les femmes ont constitué 4 000 des 10 000 participants. Certes, les femmes ont massivement investi le monde du sport mais elles ne le gouvernent pas pour autant.
En France, Jacqueline Reverdy est la seule femme présidente d'une fédération sportive olympique (équitation). Sur les soixante directeurs techniques nationaux, on compte cinquante-sept hommes. L'accès aux postes à responsabilité est verrouillé. Cathy Fleury, championne du monde de judo en 1989 et championne olympique en 1992, l'a constaté à ses dépens : "J'ai orienté toute ma carrière pour décrocher un job dans l'encadrement à la fédération. Mais c'est impossible ! On m'a dit que ce n'était pas le moment, que les personnes en place ne voulaient pas travailler avec moi. En revanche, tous les hommes qui ont mon palmarès ont été propulsés à des postes importants".
Au ministère de la Jeunesse et des Sports, la fureur des femmes a trouvé des oreilles compatissantes, attentives. Pour combattre ce machisme déplacé, Marie-George Buffet a décidé d'ouvrir le chantier de la féminisation. Une loi d'orientation est actuellement en préparation, prévoyant le principe de la parité dans les instances dirigeantes du sport. Les fédérations qui ne respecteront pas la règle du 50-50 seront passibles de sanctions financières. De plus, la France est en train de préparer la Conférence européenne Femmes et sport'qui pourrai voir le jour d'ici 2004
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