Extrait du site https://www.france-jeunes.net

Atteinte à la destinée intellectuelle


La doctrine de la création tient dans le plaisir de l'action...



On entend trop souvent les jeunes affirmer : " J'ai fait la série c'est parce que j'étais doué en mathématique" ou encore "mes tendances littéraires justifient mes bonnes aptitudes de communication". Aucune de ces assertions n'est fausse. Pourtant, si ce n'est par pure fatalité du destin, c'est grace à une formation spontanée que l'on sd'affiche en adepte des Sciences ou des Lettres. J'en appelle ainsi à une retrospective systématique et individuelle de cette jeunesse inscrite dans l'enceinte de l'analphabétisme, à travres ce modeste propos qui illustre la détresse d'un passionné de litterature, devenu physicien par la force des choses.
Traiter un exercice de mathématique a toujours été le cadet de mes préoccupations. Ainsi, meurtri sous le poids d'une panoplie de repétiteurs, je n'ai pû mettre en exergue mes talents artistuques. Pour me consoler, j'ai fait de la lecture mon unique hobby. Lorsque je me rappelle ses premières années de classe aussi symbolique qu'un incipit, et où ma curiosité féconde débordait les limites, il me vient à l'esprit ces froides paroles capitalistes que m'infligeait mon père, dans sa plus douce sérénité : "Vas-y petit, dans vingt ans tu prendras la relève de notre entreprise !" Quel réalisme de la part de celui qui jadis faisait de mon opinion puérile sa raison d'être. Imprégné par l'ignorance de la fleur de l'âge, je retroussais les épaules et me gardais de tout quolibet, de toute harangue. J'étais incapable de borner les limites de la confiance que je portais à "papi", car nul besoin de jouer les érudits pour saisir la portée symbolique de ce message plein d'empirisme, de volonté et d'amour.
Il s'agissait pour lui de péréniser ce joyau qui faisait la fierté de la famille. J'étais enfant gâté, ou condamné ? Je n'allais pas tarder à le savoir quand, décrochant mon brevet, il me dit sans sarcasme : "L'instant crutial est arrivée car voici venu le moment de comprendre pourquoi est-ce qu'on va à l'école. Il n'est guère question d'exercer quelques pressions parentales que ce soit mais mieux, de te faire comprendre que la finalité de ton séjour scolaire est avant tout, ton utilité dans la vie future. "
En effet, la décision du conseil professoral concordait parfaitement aux idéaux escomptés par mon père, dont le fantasme le plus ardant était de me voir exercer en tant qu'ingénieur physicien dans l'entreprise familiale.
Peut-être inoffensif à cet instant fatidique de mon histoire ? Qui sait, je n'aurais peut-être pas pû donner une reponse digne de mon être si la question m'était posée ! Dire que de la maternelle en troisième année du secondaire, je me suis laissé leurrer par des étrangers de pédagogue animés par l'envie du travail vite fait et qui, en l'espace de quelques heures, attribuaient à de jeunes gens soucieux et peut-être même ambitieux, une sentence irreversible qui conditionnerait pour beaucoup de temps sinon toute une vie, leurs aptitudes intellectuelles.
L'on répondait de mon avenir et de celle de ces jeunes gens imprégnés du génie newtonien, condamnés par contumax avec pour chef d'inculpation : très bonne note en matière scientifique ! Il n'avait pas compris que l'ON N'AIME PAS TOUJOURS CE QUE L'ON FAIT POURTANT SI BIEN.
Ce système arbitrèrement conçu perdure cependant jusque dans nos universités d'Etat et se cache sous le masque odieux de procès verbaux intentés au lendemain des préinscriptions. Rendre le nombre d'étudiants par filière proportionnel à la demande sur le terrain, par rapport au nombre d'encadreurs parfois reduit ou aux moyens logistiques peu fiables pour la majorité, n'est pas le meilleurs moyen de renover ou de penser avoir renové le système éducatif camerounais. Si plutard l'on est incapable de pousser ses études, c'est peut-être là l'une des raisons : ce fait d'avoir étudié pour le plaisir de la parentale, pour le simple luxe d'égrainer les échelons académiques, puis décrocher un diplôme qui nous ouvrirait ces murailles betonnées de l'emploi. Voilà pourquoi le Cameroun qui n'a peut-être pas besoin de savants, en éprouve pourtant la stricte nécessité.
Il est temps de comprendre que le futur chercheur, c'est celui qui traduit avec brio l'exercice pratique de ses talents. Si l'envie c'est le premier désir, le désir lui fait naître la passion, c'est-à-dire l'amour de ce que l'on fait. Aussi, par-delà la nécessité financière, les études ont pour visée primordiale, l'auto-satisfaction du psychisme humain. Sachons donc privilégier nos premiers désirs, ceux qui se developpent dans notre très jeune âge, car ce stade de la personnalité, est celui de la vérité. Le refoulement des désirs crée dans le psychisme humain un blocage latent qui place le sujet dans un état de dépendance mentale. Aussi, l'intelligence qui s'affirme au moyen de la reflexion se voit-elle canalisée vers des fins étrangers au Moi, affectant ainsi l'élement essentiel de l'appareil psychique freudien.
SEUL LA VOLONTE DISTINGUE LE GENRE HUMAIN.
Extrait du site https://www.france-jeunes.net
Tous droits réservés