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BAC L : les lettres, tout naturellement


Pour les bacheliers littéraires, la voie royale reste les lettres à l'Université. C'est d'ailleurs là qu'ils réussissent le mieux. Dans toutes les autres filières de fac, ils se débrouillent moins bien que les autres bacheliers.



Où s'orienter avec un bac L ? Plus des trois quarts des bacheliers de cette série choisissent d'entrer à l'Université - c'est le plus fort contingent de bacheliers optant pour la fac -, et la tendance se confirme d'année en année. Les littéraires préfèrent la souplesse de la fac à la sélectivité des prépas ou même des filières courtes. Ils optent en majorité pour les lettres, les sciences humaines et les langues où, du reste, ils obtiennent des taux de réussite en DEUG (Diplôme d'Etudes Universitaires Générale) assez satisfaisants respectivement 66 59 et 53 % (redoublements compris). Autre voie empruntée par les littéraires : le droit, qui attire environ un bacheliers sur dix. Les chances de succès y sont toutefois nettement moins importantes qu'en lettres : aux alentours de 48 %.



LANGUES
La voie la plus demandée

Les langues ont la cote auprès des L ! C'est en effet dans cette voie qu'ils se dirigent le plus massivement à la sortie du bac. Ainsi, plus d'un quart des bacheliers L optent pour l'un des deux DEUG de langues.
Le DEUG LLCE (Langues, Lettres et Civilisations Etrangères) porte sur l'étude d'une langue vivante étrangère : anglais, allemand, espagnol, italien, etc. En premier cycle, l'enseignement se concentre sur l'acquisition de la langue et sa pratique. Bien que parfaitement adapté au profil littéraire - et plus encore aux élèves ayant suivi la spécialité langues en terminale -, ce cursus présente plusieurs difficultés. A commencer par la compréhension orale, puisque la plupart des cours sont en VO ! Les professeurs attendent des étudiants qu'ils comprennent, mais également qu'ils s'expriment. Autre barrière en LLCE : l'expression écrite. Si la dissertation n'est pas au programme du DEUG - elle intervient en Licence -, les étudiants sont tout de même amenés, dès la première année, à rédiger de petits essais dans la langue étudiée. Pour cela, il est indispensable de maîtriser la grammaire et la syntaxe, de posséder un vocabulaire assez étendu, de savoir organiser sa pensée... Beaucoup d'échec sont certes dus à un manque de motivation pour la filière, mais même si on aime les langues, mieux vaut ne pas arriver en DEUG en n'ayant obtenu que 10/20 dans ces matières au bac.
A côté de la mention LLCE, qui destine plutôt au professorat, les langues offrent une seconde filière, dite LEA (Langues Etrangères Appliquées), également très prisée des L. Cette fois, il n'est plus question d'étudier une, mais deux langues vivantes à égalité, et sous un angle plus professionnel, notamment appliqué au domaine commercial. Dans ce DEUG, les étudiants suivent ainsi des cours de droit, d'économie et de gestion. Le problème des littéraires, c'est qu'ils surestiment leur niveau de langues. Or, il y a une grande différence entre être bon au lycée et être bon à l'Université. Ici, les professeurs sont très exigeant sur l'oral.



PSYCHOLOGIE
Attention aux sciences !

C'est bien connu, les littéraires en pincent pour la psycho. Pourtant, cette filière, qui n'existe pas au lycée, ne correspond pas toujours à l'idée qu'un grand nombre d'entre eux s'en fait. La surprise vient de l'orientation scientifique du cursus, en particulier de certaines matières, comme la psychophysiologie ou les statistiques. Il est évident que face au cours de psychophysiologie, qui porte sur l'étude du système nerveux et sur l'approche des médiateurs chimiques, il y a un effort à faire.
La tâche n'est toutefois pas insurmontable, d'autant que l'Université propose des cours de soutien, en mathématiques notamment. A ces enseignements peuvent s'ajouter des séances de tutorat (les élèves en maîtrise ou plus aident les étudiants de première année à travailler les cours, les travaux dirigés; l'organisation...). Certaines qualités sont néanmoins indispensables pour réussir en psycho : la rigueur, une culture philosophique, en principe acquise en terminale (la psychologie est un prolongement des questions sur l'homme) et une bonne capacité d'écoute.



LETTRES MODERNES
Le débouché le plus naturel

Le DEUG de lettres constitue le débouché le plus naturel du bac L. Sur les deux mentions (lettres modernes et lettres classiques), ce sont les lettres modernes qui remportent le plus de succès. Mais les bacheliers L ont parfois une conception un peu trop romantique des études de lettres. En lettres modernes, il faut s'attendre à des cours de grammaires historique (médiévale) et de latin (obligatoire).
En première année, les professeurs essayent de ne pas être trop sélectifs sur des exercices techniques tels que la dissertation. Dans ce domaine, les étudiants venus de L partent toutefois avec un avantage, puisqu'en principe, ils ont certaines facilités à écrire plusieurs pages structurées.
La lecture constitue un autre volet important de ce cursus. Les professeurs insistent particulièrement sur la lecture d'oeuvres complètes. En clair, si l'on n'est pas capable d'avaler mille pages en deux mois - Belle du seigneur d'Albert COHEN, par exemple -, mieux vaut songer à une réorientation. Si l'Université ou la fac, où vous vous êtes inscrit communique le programme à l'avance, profitez-en pour le lire avant les cours.



DROIT
Le parcours le plus risqué

Dans le DEUG de droit, qui accueille surtout des bacheliers ES, les littéraires ont également leur mot à dire : 12 % d'entre eux choisissent cette voie. Cette filière n'est pas particulièrement déconseillée aux L, dès lors qu'ils savent lire, écrire et observer.
Conseil pour aborder cette discipline inconnue au lycée : lire beaucoup (la presse généraliste, mais également spécialisée) et s'interroger. Beaucoup d'étudiants ont tendance à apprendre par coeur les textes de lois, alors qu'il est important de relier cette discipline à ses applications pratiques. En première année, on traite des personnes et de la famille, on aborde des questions de société, comme la protection de la vie privée.
Dans ce DEUG, les littéraires ont des atouts : la maîtrise de la langue et du verbe, composante essentielle des études de droit, qui s'épanouit dans des exercices comme le commentaires d'arrêt. Reste que ce cursus affiche le plus mauvais taux de réussite pour les L (48 %). Attention, si vous manquez de maturité et d'autonomie. Il y a des TD, certes;, mais il n'existe pas d'encadrement directif, comme on peut en trouver en IUT (Institut Universitaire de Technologie).



A NE PAS NEGLIGER

Les lettres classiques
C'est une filière trilingue, français-latin-grec.
Au menu : histoire du français, littérature - de Homère à nos jours -, traduction, version et thème en grec ou en latin, etc. C'est assez rude parce qu'il y a trois langues à maîtriser, chacune dotée de difficultés spécifiques. Mais il y a des avantages, notamment pour ceux qui se dirigent vers l'enseignement : avec moins de candidats aux concours, les taux de réussite sont meilleures qu'en lettres modernes. Et les étudiants se placent même dans le privé. Ils sont appréciés pour leurs qualités rédactionnelles et ne font pas de fautes d'orthographe !

Les filières courtes
Plus de 10 % des bacheliers L sont admis en STS (Section de Techniciens Supérieurs) ou en IUT (Institut Universitaire de Technologie). Les filières tertiaires sont les plus fréquentées, principalement les DUT (Diplômes Universitaires de Technologie) informatique-communication, carrière sociales, et les BTS (Brevets de Technicien Supérieurs) commerce international et assistant secrétaire trilingue. Dans ce dernier, par exemple, il faut posséder un niveau correct dans les trois langues au programme : le français et deux langues étrangères, dont l'anglais obligatoirement. Pour réussir, il suffit d'être régulier, un tiers des élèves de ce BTS sont issus de terminale L. Seule mise en garde, les étudiants doivent comprendre qu'ils sont là pour apprendre un métier. Après avoir fait de la littérature en terminale, certains étudiants sont parfois déçus de voir à quel point les études sont concrètes. L'enseignement est en effet très professionnel, les cours de français portent ainsi sur les techniques de communication écrite et orale : les étudiants apprennent à rédiger des lettres, à gérer le courrier et se forment aux logiciel de traitement de texte.



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