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BAC ES : le carton en sciences humaines


On pourrait imaginer que la majorité des bacheliers ES se dirige vers les DEUG d'économie et de gestion. Pas du tout. C'est en droit que les ES s'orientent le plus, et c'est en sciences humaines qu'ils réussissent le mieux



Avec un bac ES, quelles études supérieures faire ? Questions à choix multiple, tant les possibilités sont variées pour ces bacheliers au profil assez généraliste. Globalement, ils affichent trois voies de prédilection : le droit, les sciences humaines et l'économie-gestion. Elles présentent des taux de réussite en DEUG (Diplôme d'Etudes Universitaires Générales) assez disparates : respectivement 58, 73, et 57 % (redoublements compris). Sans oublier les filières courtes, où ils réussissent à... 81 %. Mais attention, les voies les plus prisées des ES ne sont pas forcément celles où ils brillent le plus.



DROIT
La voie la plus fréquentée

C'est tout simplement la première destination des ES. Un peu plus d'un sur cinq choisit cette filière. Ce n'est pourtant pas celle où ils sont les plus performants. Mais ils se situent dans une bonne moyenne. Avec 58 % de réussite au DEUG (redoublements compris), les ES sont loin derrière leurs homologues de S, qui caracolent à 82 %, mais nettement devant les bacheliers de L (48 %). Les professeurs ne voient pratiquement aucun ES lors des journées d'orientation de janviers, car ils savent que le droit est une filière assez adaptée à leur profil.
Leur résultat peut s'expliquer par deux caractéristiques : la première tient au programme du DEUG de droit, à vocation pluridisciplinaire, qui n'est pas sans rappeler celui du bac ES. La seconde, à l'absence maths, qui rassure plutôt les bacheliers économiques et permet aux très bon éléments de s'épanouir hors des sciences pures. D'une manière générale, les étudiants venus de ES sont plutôt "accrocheurs" et, comme ils sont habitués à raisonner par l'écrit et à nourri leurs argumentations, ils ne sont pas désorientés par la tournure d'esprit propre au droit.
Attention cependant, le droit n'est pas une assurance tous risques. C'est une école de rigueur et de méthode qui supporte mal le dilettantisme. Le volume de travail est lourd, en droit constitutionnel notamment, où il faut ingurgiter un certain nombre de connaissances sur le fonctionnement des institutions des Etats.



SCIENCES HUMAINES
La filière du succès

C'est la filière universitaire où les ES cartonnent le plus : 73 % de réussite au DEUG, redoublements compris. A noter en priorité les mentions sociologie, histoire et géographie. En sociologie, les ES sont bien placés pour faire la synthèse entre les théories des grands penseurs et les statistiques. Grâce à leur initiation de terminale, les ES abordent Marx, Bourdieu ou Durkheim dans de bonnes conditions. Ils ont le bagage théorique minimal et souvent une envie maximale d'apprendre. Certains ont même un projet universitaire bien arrêté, comme combiner sociologie et économie en vue de passer un CAPES (Certificat d'Aptitude au Professorat de l'Enseignement Secondaire) en sciences économiques et sociales.
En histoire, les ES sont clairement avantagés pour aborder certains modules d'économie contemporaine. Contrairement à leurs collègues littéraires, ils ne sont pas déroutés par une courbe ou un graphique et savent mieux interpréter les chiffres. Sans compter qu'ils ont acquis une méthode de raisonnement sur documents. Ils savent ce qu'est une source. Les mêmes atouts prévalent en géographie : le programme du DEUG accorde une grande part à la géographie humaine et des sociétés, une discipline guère éloignée de la démographie enseignée en terminale. Cela dit, pour ces trois filières de sciences humaines, certains étudiants totalement perdus s'orientation par défaut : ils évitent le droit, jugé trop austère, fuient l'économie, trop "matheuse", et rejettent les langues, trop ciblées. Du coup, ils se rabattent sur la sociologie, l'histoire ou la géographie sans grand désir. D'où parfois, des désillusions et des échecs.



ECONOMIE-GESTION ET AES
Difficile, mais pas impossible

Paradoxalement, les bacheliers ES ne choisissent la voie économique qu'en troisième position, juste après le droit et les sciences humaines. A cela une raison majeure : la présence massive - forcément dissuasive - des maths, surtout en DEUG d'économie et gestion, un peu moins en DEUG AES (Administration Economique et Sociale). De fait, les résultats s'en ressentent. Le taux de réussite des bacheliers ES en DEUG économique et gestion est juste correct : 57 %. Les ES sont souvent désemparés, car en terminale, ils ont surtout découvert la sociologie, mais guère goûté à l'analyse économique. Or, en DEUG, après les murs de la maison, il faut se pencher sur les fondations.
Pour autant, les ES doivent-ils renoncer ? Non, bien entendu. Un bachelier ES, moyen en maths mais fortement motivé, peut tout à fait s'en sortir, car les exercices requièrent plus un savoir-faire qu'une aptitude au raisonnement.
D'autant qu'il suffit, en plus, de bien choisir son université (selon son profil plus ou moins matheux), puisque, d'une fac à l'autre, le volume horaire des cours de maths varie parfois du simple au triple. Idem pour les coefficients affectés aux épreuves de maths, qui peuvent s'étager de un à cinq !
Le DEUG AES réussit généralement mieux aux bacheliers ES. C'est une filière mixte, à mi-chemin entre le droit, la gestion et l'économie, qui se marie assez bien avec le profil polyvalent des économistes ayant choisi la spécialité sciences économiques et sociales. Ajoutez à cela peu de maths, et vous comprendrez pourquoi le DEUG AES fait figure de voie naturelle pour les ES. De fait, les bacheliers économiques se retrouvent entre eux, puisqu'ils représentent environ la moitié des effectifs.



BTS-DUT
Carton plein dans le tertiaire

Dernière grande voie d'orientation pour les bacheliers ES, les BTS (Brevets de Technicien Supérieur) et DUT (Diplômes Universitaires de Technologie) du secteur tertiaire sont des filières qui leur réussissent très bien : près de 84 % de réussite en DUT, 75 % en BTS (redoublements compris).
Parmi la dizaine de DUT du secteur tertiaire, quatre sont bien adaptés aux économistes : les DUT gestion logistique et transports, GEA (Gestion des Entreprises et des Administrations), techniques de commercialisation et carrière juridiques. Dans chacun d'eux, les bacs ES représentent, grosso modo, 40 % des effectifs. Autant dire que leur profil généraliste coÏncide parfaitement avec les exigences de ces formations. Bons dans les disciplines générales (maths, français, anglais...), les ES comblent rapidement leurs lacunes dans les matières techniques, telles que la comptabilité ou la gestion. Lors des simulations en gestion, par exemple, ils sont plus à l'aise que les STT pour présenter une note de synthèse.
En BTS, les ES plébiscitent les filières commerciales (commerce international et action commerciale notamment), comptabilité-gestion, assurances et communication des entreprises. Dans ce dernier BTS justement, très orienté vers la publicité, les ES présentent un profil tout terrain très adapté. Ils ont aussi à l'aise en expression écrite qu'en marketing, en langues ou en économie.



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